Une fois par mois, le groupe Québec Compostelle parcourt à pied un segment différent du Chemin du Québec, qui relie Montréal à Gaspé. Ce mois-ci, le groupe est passé par le Val-7 dans le cadre d’une randonnée de 8 jours et 160 km.
« Pour moi, qui souhaite faire Compostelle, c’est la façon idéale de me préparer. Puis de le faire dans ma province, tu n’es pas loin de chez vous s’il t’arrive un pépin ou une maladie », explique Josée Blais, l’une des participantes. « On se fait des connaissances. C’est des amitiés naissantes qui vont se continuer après notre séjour. »
La fraternité et l’entraide sont présentes dans chacun des trajets de Québec Compostelle. Autant entre les marcheurs qu’avec les gens qu’ils croisent sur leur chemin. Ces valeurs communautaires qui guident le projet s’inspirent de celles du Chemin de Compostelle en Europe.
Dormir où l’on peut
C’est dans cet esprit que les participants au séjour actuel dorment dans les endroits qui acceptent de les accueillir le long du chemin. Ce soir à Richmond, on dormira au sous-sol de l’église. D’autres fois, c’est dans des salles communautaires ou même des arénas municipaux. Lors des nuits passées à Lawrenceville et Maricourt, ce fut directement chez des gens, qui ont pu héberger le groupe vu sa petite taille cette fois-ci.
Car, à quelques jours du solstice d’hiver, la taille des groupes n’est pas nécessairement celle qu’on peut rencontrer lors de la belle saison. Parfois, ils sont une quinzaine de marcheurs à sillonner les rangs de nos campagnes.
Et c’est là un des buts avoués du Chemin du Québec. « On a tricoté un chemin qui nous fait passer à travers les endroits calmes » et qui évitent les grandes routes, explique Pascal Auger, initiateur et coordonnateur du projet. « Le principe était de trouver un tracé entre Montréal et le bout du monde qui est le plus organisé, calme et sécuritaire. »
Marcher où l’on veut
Ce bout du monde dont parle M. Auger est en fait le cap Gaspé. En dialecte micmac, gespé signifie « fin des terres » ou « bout du monde ». C’est là l’un des nombreux parallèles qu’on peut tracer entre le Chemin du Québec et celui de Compostelle.
En effet, en Espagne, de nombreux marcheurs terminent leur pèlerinage au phare de Finisterre, qui signifie « fin de la terre ». Et à l’instar de son équivalent européen, le Chemin du Québec émet son carnet du randonneur. Ce document équivaut à la credencial, soit le passeport que le pèlerin demandait à son évêque au Moyen Age pour pouvoir circuler sur le chemin de Compostelle.
Chaque jour est le moment idéal
Pascal Auger s’apprête à vivre son troisième périple à Compostelle d’ici quelques jours. Le premier, « ç’a été un changement de vie, de rythme, de carrière. » C’est à la suite de cette révélation qu’il a mis sur pied le Chemin du Québec. « Je trouvais qu’il en manquait un vrai, un circuit douze mois par année. »
Car été comme hiver, à la pluie ou au soleil, notre pèlerin des temps modernes continue d’avancer. « Il n’y en a pas de mauvais temps. Que des mauvais vêtements! » Un coup bien équipé et dans le bon état d’esprit, la pluie n’est plus un obstacle lorsqu’on souhaite se retrouver soi-même.
« La marche, c’est la plus grande expérience de ta vie. C’est bon pour ta santé physique, ta santé mentale et pour l’estime de soi », conclut Pascal Auger.