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Après 40 ans de sacerdoce, l’abbé Laurent Paré prend sa retraite

Après 40 ans de sacerdoce, l’abbé Laurent Paré prend sa retraite en août prochain. Ce prêtre catholique, arrivé dans la région de Valcourt en 2010, laissera les rennes à un nouveau curé : Jean-Claude Demers.

Contact avec la vie religieuse au Camp Savio

Élevé dans une famille pratiquante, Laurent Paré est entré en contact de façon plus particulière avec la vie religieuse en travaillant, à l’adolescence, Aux Berges Dominique Savio à Sainte-Catherine-de-Hatley. Il s’agit d’un camp dirigé par la communauté des Salésiens et destiné, à l’origine, aux jeunes de familles en difficulté.

« La vocation n’est pas une ligne droite »

Après des études universitaires en psychoéducation, Laurent Paré enseigne la catéchèse à l’école secondaire Le Salésien. Il choisit ensuite de faire son baccalauréat en théologie, en même temps qu’il enseigne au Collège Sacré-Cœur de Sherbrooke.

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« La vocation, ce n’est pas une ligne droite. C’est un projet qui mûrit tranquillement », expose l’abbé. Avant de se diriger vers la prêtrise, il est en couple avec une femme. « J’avais ce désir de devenir prêtre. Nous en avons discuté ensemble. J’ai laissé amicalement cette personne, après avoir vécu plusieurs années avec elle. »

« J’aurais aimé avoir une famille et des enfants »

Le curé Paré confie qu’il a beaucoup pensé au mariage : « J’aurais aimé avoir une famille et des enfants. C’est quelque chose qui a toujours été présent en moi. Je ne peux pas l’enlever. »

Ouverture de l’église au mariage

Il explique que l’Église, à une certaine époque, se questionnait d’ailleurs sur l’ouverture à accorder au mariage des prêtres. « Avec le pape qui a changé, on espérait que ça viendrait. Ce n’est pas venu. Pour l’Église en Orient, c’est permis pour les prêtres de se marier. Mais pas chez nous », souligne-t-il.

« J’aurais aimé avoir une famille et des enfants. C’est quelque chose qui a toujours été présent en moi », confie l’abbé Laurent Paré de la paroisse Sainte-Famille de Valcourt. (photo : Sébastien Michon ©)

Stage auprès du curé Lavallée

Avant de devenir officiellement prêtre en 1983, il fait un stage de deux ans à la paroisse Sainte-Agnès au Lac-Mégantic auprès de l’abbé Germain Lavallée. «C’est là que j’ai eu une idée claire de ce qu’était le travail en paroisse. » Germain Lavallée a d’ailleurs été curé à Valcourt pendant quelques années. «C’est drôle, je termine ma carrière où il a commencé », résume l’abbé Paré.

En charge de sept communautés

Après avoir exercé son ministère dans différentes églises de Sherbrooke, Laurent Paré arrive à Valcourt en 2010. Un an plus tard, il est en charge de sept communautés : Béthanie, Bonsecours, Lawrenceville, Maricourt, Racine, Sainte-Anne-de-Larochelle et Valcourt. Toutes réunies dans ce qui s’appelle la Paroisse Sainte-Famille de Valcourt.

Fermetures d’églises à venir

Depuis son arrivée, deux églises ont dû fermer : Lawrenceville et Bonsecours. « Fermer des communautés comme celles de Lawrenceville et de Bonsecours, ce n’est pas facile. Une église, ce n’est pas juste des célébrations. Il y a aussi ce qui l’entoure, comme des activités communautaires ou des spectacles. Ça touche la vitalité d’une communauté. Quand on peut conserver les églises au niveau patrimonial et qu’elles peuvent servir à autre chose, c’est merveilleux », exprime-t-il.

Il annonce d’emblée que d’autres lieux de culte pourraient être éventuellement fermés, dont les églises de Sainte-Anne-de-Larochelle et de Racine. « On considère deux volets : pastoral et financier. Si l’un des deux ne fonctionne plus, on considère la fermeture du lieu de culte. »

Un secteur avec deux pôles

De beaux défis attendent le nouveau curé, Jean-Claude Demers, qui entrera en poste plus tard cet été. À terme, le territoire catholique du « Secteur des Vallées » ne devrait compter que deux pôles : l’un à Valcourt et l’autre dans le secteur de Windsor et de Saint-François-Xavier-de-Brompton.

L’ensemble de ce secteur sera administré par un curé avec le soutien d’équipes pastorales, de conseils de fabrique et de conseils de gestion. « C’est partout la même chose. Il manque de prêtres, il manque de monde et il manque de ressources. Nous offrons des services avec les moyens qu’on a », expose Laurent Paré.

Église Saint-François-Xavier à Saint-François-Xavier-de-Brompton (photo : Semainier paroissial ©)

Activités communautaires de financement

Parmi les sources de financement des églises, on compte sur des activités communautaires tels que des concerts à Sainte-Anne-de-Larochelle ou encore une pièce de théâtre, un marché aux puces et une tire de chevaux à Maricourt.

Changements en 40 ans

Qu’est-ce qui a changé au sein de l’église catholique, au cours des 40 dernières années? « On travaille davantage avec des laïcs. L’ouverture est bien plus grande. Je suis entouré d’hommes et de femmes au sein de conseils de paroisse et de conseils de fabrique. C’est un plus », fait savoir le prêtre.

L’église Sainte-Marie, à Maricourt, fait partie des églises qui ont pu rester en place grâce à des activités de financement communautaire tels que des pièces de théâtre, marchés aux puces et tires de chevaux. (photo : Sébastien Michon ©)

Foi qui diminue

Laurent Paré reconnaît que la foi catholique a fortement diminué auprès de la population. « Les personnes âgées qui pratiquaient décèdent. Et chez les jeunes, ça ne répond plus à leur réalité. Le langage liturgique est plus difficile pour eux. »

Retraite d’un prêtre

À quoi ressemble la retraite d’un prêtre? « On n’est jamais à la retraite sur le plan de la foi. Je continue de rester prêtre. Je vais continuer de rendre service en visant des malades, en accompagnant des prêtres malades, en travaillant dans des hôpitaux et en collaborant en paroisse. » Il indique d’ailleurs qu’il pourrait revenir de temps à autre dans la région pour célébrer des messes à titre de prêtre collaborateur.

« On donne, mais on reçoit beaucoup »

Pour lui, c’est sur le « terrain » qu’il se ressource le plus. Auprès de ses paroissiennes et paroissiens. « Bien que ce ne soit pas évident d’accueillir des gens qui vivent un deuil ou une maladie, c’est un ressourcement en même temps. On donne, mais on reçoit beaucoup. »

Après 40 ans de sacerdoce, l’abbé Laurent Paré prend sa retraite. On le voit ici alors qu’il était curé à Sherbrooke, avant son arrivée à Valcourt. (photo : gracieuseté ©)

Quel avenir pour l’Église?

Quel avenir voit-il pour son Église? « L’Église ne mourra jamais. Elle va toujours exister. Je n’ai pas peur. Je suis plein d’espérance. Ce qui meurt, à première vue, ce sont des bâtisses. Bien que nous ayons besoin d’un lieu de rassemblement, ce n’est pas là le principal. N’oublions pas qu’il y a 2000 ans, au début de l’Église, les gens se rassemblaient en petites communautés. dans les maisons. »

 

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3 avis au sujet de « Après 40 ans de sacerdoce, l’abbé Laurent Paré prend sa retraite »

  1. Même si nous ne pratiquons plus, je reconnais tout les travail que vous avez fait comme curé à Valcourt et je vous en remercie. En passant, à chaque messe de Noel avec le petit Jésus, vous sembliez tellement à l’aise que les bébés ne pleuraient pas.

  2. Toutes mes félicitations pour ce beau cheminement, Laurent. Merci pour ton bel exemple de persévérance et d’ouverture. Bon succès pour la suite.

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