Le CIUSSS de l’Estrie – CHUS a annoncé une bonification des services d’orthophonie pour les enfants anglophones de 0 à 5 ans. Les orthophonistes Rosemary MacKinnon et Myriam Fisch offrent à temps plein des services sur l’ensemble du territoire de l’Estrie.
Maintenant partout en Estrie
Le service d’orthophonie était auparavant offert seulement au CHUS à Sherbrooke par une seule orthophoniste, une demi-journée par semaine. Conséquence : alors qu’il y avait d’importants besoins, la clientèle anglophone faisait de moins de moins de demandes. Une décision qui peut avoir un impact négatif pour l’enfant. « Plus nous intervenons tôt auprès d’un enfant, plus c’est significatif », rapporte Myriam Fisch, orthophoniste pour le CIUSSS de l’Estrie – CHUS.
D’abord s’adresser au CLSC
Le CLSC est la porte d’entrée pour obtenir ce genre de services. Une fois que les parents ont exposé les défis qu’ils vivent avec leur enfant, ils sont référés à un ou une orthophoniste. Bien souvent, le premier lien se fera à distance. L’orthophoniste demandera aux parents d’envoyer une vidéo de l’enfant. «Une fois que j’ai visionné la vidéo, je contacte les parents. Nous leur offrons les stratégies optimales pour aider leur enfant », explique Myriam Fisch.
Selon l’âge et les besoins de l’enfant, l’orthophoniste offre différent formats de services : ateliers aux parents, coaching, thérapie individuelle ou conseils. Le cœur de l’intervention? « Il faut que les parents aient le goût d’être là et qu’ils soient impliqués. Nous travaillons en partenariat avec eux », précise-t-elle.
Outils pratiques en ligne
Le CIUSSS a mis en ligne des outils pratiques en lien avec le développement du langage. On y retrouve par exemple des capsules vidéos s’adressant aux parents sur des sujets tels que : comment soutenir l’enfant s’il a des hésitations d’élocution ou un bégaiement, quel temps d’écran devrait être alloué entre 0 et 5 ans, etc.
Disparité entre anglophones et francophones
« Du côté francophone, ça fait longtemps qu’il y a une conscientisation vis-à-vis des difficultés de langage. On entend parler de l’orthophonie et on connait des gens qui consultent », expose l’orthophoniste. De son point de vue, il semble y avoir méconnaissance de l’orthophonie de la part de la communauté anglophone. « Je pense que les structures anglophones ne sont pas nécessairement les mêmes. Les gens connaissent moins ces services. »
Selon elle, la situation devrait changer avec le temps. « Les parents anglophones comprendront que nous sommes leurs alliés. Nous ne sommes pas des professionnels en sarrau qui vont leur dire quoi faire. » De même, le CIUSSS se fera plus présent auprès du milieu. À titre d’exemple, Myriam Fisch visitera l’école primaire anglophone St. Francis, à Richmond, au début juin. «Lorsqu’il y aura des mains tendues de la communauté, nous serons là », résume-t-elle.
Présence de la population anglophone dans la région
La présence anglophone dans la région est d’abord concentrée dans les municipalités de Melbourne, Richmond et Ulverton (voir tableau). Des services seront-ils quand même offerts au CLSC de Valcourt? Mme Fisch croit que par souci d’efficacité, elle regroupera les rendez-vous au CLSC de Richmond.
Le bilinguisme : pas une cause de retard de langage
L’orthophoniste tient à déconstruire un mythe qui circule encore aujourd’hui. « Certains parents ne viennent pas consulter parce qu’ils pensent que le fait d’être bilingue va occasionner un retard de langage. Ce n’est pas vrai. » Elle fait savoir qu’il est normal qu’un enfant cherche ses mots lorsque ce n’est pas sa langue première.
Être proactif pour son enfant
Myriam Fisch veut aussi briser le frein de certains parents à venir consulter. «Si votre enfant ne voit pas bien, vous n’hésiterez pas à aller chez l’optométriste. C’est la même chose pour le langage. Au lieu de rester à la maison et que le problème s’aggrave, venez nous voir! », lance-t-elle comme message.
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