Le Val-Ouest

Chronique de juin 2020 de Michel Carbonneau

Moulin Express - Lawrenceville
Ce texte est tout d’abord paru dans le Moulin Express de Lawrenceville de juin 2020

Ça va…

Ça va, ça va. Si je me regarde ça va. Ma compagne et moi aurons survécu à 3 mois de confinement.  Nous n’en pouvons plus des réunions en vidéo-conférence. Il y a quelque chose de magique à voir à distance les personnes avec qui nous parlons mais à la longue, ça devient un peu pénible. Dès qu’il y a dix participants et plus, on a le sentiment de nous adresser à la page d’une collection de timbres. On ne sait plus très bien qui parle, on voudrait intervenir mais quelqu’un d’autre a déjà pris la parole, on ne sait pas quand viendra notre tour et le moment venu, il s’en trouve toujours pour parler en même temps que nous. Sans compter que pour suivre minimalement le débat il faut garder les yeux rivés sur l’écran de son ordinateur qui n’a rien à voir avec un écran de cinéma ! 

À la mi-avril, j’écrivais « Vivement que je retrouve ma liberté ». Je ne pensais pas si bien dire et surtout, je ne pensais pas devoir tenir encore six semaines. Mais ça va, nous avons survécu. Nous avons même commencé à voir pour vrai du vrai monde, en gardant nos distances bien sûr, mais à voir qu’ils existaient vraiment.

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Ça va bien !

Au fond, je me plains sans raison. Mes conditions de « détention » étaient plutôt bonnes. Beaucoup d’espace, le grand air, le soleil – pas trop mais assez – les parfums printaniers de narcisses, de jonquilles, de lilas, de muguets, de spirées et d’iris sans parler de l’odeur de la terre qui se réchauffe. La vie n’a pas attendu après nous pour reprendre ses droits. Les oiseaux sont de retour. Un couple de merles américains en est déjà à sa deuxième portée, les hirondelles et les mésanges se disputent un condo sous les toits et mes amis les suisses, je dis bien les suisses, moi qui croyais n’en avoir qu’un, oh peut-être un couple à la rigueur, mais pas quatre ou cinq comme ça semble être le cas, se partagent le terrain. Pas facile de les dénombrer, ils se ressemblent tous tellement. 

Les brebis ont mis bas, les poules, les oies et les canards prennent l’air, les œufs s’accumulent et un voisin en est déjà à sa première coupe de foin… et à son premier épandage de fumier. C’est une autre odeur de printemps !

Pandémie vous avez dit ? Mais pour qui ? 

Ça va bien aller ?

Les mesures de confinement ont été progressivement assouplies et nous pouvons commencer à espérer pour l’avenir. Seule ombre au tableau, la perspective d’une seconde vague. Le Québec fait figure de mouton noir dans le tableau canadien des personnes atteintes et plus dramatiquement du nombre des décès. Peu importe les raisons et les explications, le fait est là. Tristement là.

Est-ce que ça va bien aller ? Le confinement a été très lourd à supporter au jour le jour et très lourd de conséquences pour plusieurs et sur plusieurs plans. Familial, affectif, psychologique, commercial, économique et j’en passe. Nous subirons les séquelles de cette pandémie pendant des mois, voire des années.

Les mesures de déconfinement ont commencé à faire repousser nos ailes. Mais réapprendre à voler en toute sécurité demandera du temps. Tous n’en auront pas la patience. Pourquoi se tenir encore à distance les uns des autres ? Pourquoi les masques ? Pourquoi les espaces encore interdits ? Tout ne va-t-il pas bien maintenant ? Pourquoi toutes ces précautions ?

Pour le moment, tout semble vouloir bien aller … s’il n’y a pas de deuxième vague, si les CHSLD arrivent à reprendre le contrôle, si le personnel soignant parvient à récupérer, si l’automne venu le virus ne revient pas à la charge et ne nous réserve pas de mauvaises surprises. Cela fait beaucoup de si.

Les jeunes ne semblent pas inquiets. Ils font confiance à la vie. Ils ont bien raison. Mais la vie a appris aux plus vieux qu’il faut parfois être prudent et que dans certaines circonstances, il vaut mieux prévenir que guérir. Dans le cas présent, c’est pour guérir qu’il faut prévenir ! Le combat n’est pas fini, la bataille n’est pas encore gagnée.

Je continuerai donc de me protéger en espérant ne pas être le seul à le faire.

Bref retour sur le mystère de la bêtise humaine

George Floyd, le noir dominé, a été tué par Derek Chauvin, le blanc dominant. Tout
BÊTEMENT !

Michel Carbonneau
14 Juin 2020

 

Un avis au sujet de « Chronique de juin 2020 de Michel Carbonneau »

  1. Cher COUSIN, j’apprécie ton écriture savoureuse et le chemin que tu traces entre Le Moulin Express et Le Val-Ouest !

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