Permettez-moi d’émettre un point sur les répercussions des évènements mondiaux actuels sur notre santé émotionnelle. Juste le temps d’entendre résonner nos cœurs face aux effets de la solitude imposée. Face au confinement par bulles parfois malsaines. Ma chronique vous propose une réflexion sur le potentiel du pouvoir que nous détenons tous. Celui du créateur du changement.
Je parle ici de notre capacité à changer notre perception sur les évènements. Et pour rendre cette lecture interactive, j’ai pensé vous offrir un outil de la Saint-Valentin qui consiste à faire un petit exercice. Pratiquer l’alchimie du silence. L’alchimie de la bienveillance. Dans l’espoir de transformer ces terreaux parfois toxique en élixir pour l’âme qui grandit de son épreuve. Alors, sans plus attendre, commençons, vous voulez bien? J’ai une question pour vous.
De quoi est faite la joie dans votre cœur en ce moment?
Un seul mot suffit
Attention, je vous vois venir là! Pour que vous compreniez bien le fond de ma question, je vous invite à ne faire allusion qu’à cet instant virtuel intemporel. Le ici, tout de suite. Le tantôt et le tout à l’heure n’ont pas de place dans l’expérience. Le passé et le futur ne nous concernent pas dans cette question. Prenez bien garde à ne pas tomber dans le piège du temps. Dans le piège des “J’ai besoin de…”. Le piège des “Il faut que …” Non, non, non. Résistez à l’impulsion de prendre les jambes à votre cou et de quitter la chronique du Val-Ouest. Arrêtez-vous juste ici, avec moi. En ce moment de présence unique.
Déposez quelque chose, quelque part dans le corps. Dans vos jambes, votre cou, vos épaules, le bassin et respirez un bon coup. Trois fois plutôt qu’une. Alors, reprenons notre bilan.
Quelle est la saveur du silence qui s’installe en vous?
Où en est cette joie maintenant?
Je prends ce moment pour honorer la sagesse de l’intelligence de votre cœur. Celle qui sait. L’intelligence de Valentin.
De la simplicité d’être dans le moment présent, naît la joie. De cette joie s’enrichit la qualité de votre présence. Elle se détache de tout besoin. Parce que vous réalisez que vous n’avez pas besoin de rien quand vous êtes dans votre moment présent. Vous êtes bien. Calme et votre respiration devient plus profonde. Nourrissante. Et le cœur sait que vous saurez comment décupler cette joie maintenant. Décupler la douceur de cette paix qu’elle procure.
Bien campés dans notre intelligence de Valentin. Avec nos yeux douceur de paix. Notre capacité à rester dans cet état de présence est un nouveau muscle qu’il nous est possible de renforcer avec la pratique. Y revenir à chaque fois où nous réalisons que nous l’avons quitté. Quel pouvoir entre nos mains!
L’art de la bienveillance
Je réalise que la joie simple que procure l’intelligence de Valentin est la plus grande richesse que le bonheur peut offrir. C’est cette capacité à s’émerveiller devant ce qu’on découvre avec notre nouvelle présence. Cette retrouvaille avec le cœur. Je la recherche maintenant au fil des jours. Je comprends qu’elle se compose de temps, de silence et d’ouverture d’esprit. Prendre soin de ces trois grandes forces, parsème nos sentiers de sagesses empreintes.
Enrichies du silence qui m’habite. Enrichies du cœur qui s’ouvre pour entendre l’autre malgré nos divergences d’opinions, de croyances, de valeurs et d’idées. S’érigent des ponts entre nos incompatibilités fondamentales. Et ce, au sein même d’une famille née, d’un village habité, d’une communauté.
Les conflits profonds sont sources d’apprentissage. Lorsque nous entretenons notre capacité d’attention à présence unique de l’alchimie du silence. Il y a plus de place pour l’écoute, la discussion, pour le débat d’idées. Il y a plus de place pour l’intelligence de Valentin.
Et si on se donne le temps de garder une distance confortable pour éviter les plaies de l’inévitable. Et si pour ce faire, mieux vaut retourner écouter ce silence magnifique qui nous habite. Le temps que nos blessures se pansent. Qu’accomplirons-nous de plus grand?
Je reconnais que l’état de bonheur est un rapport intime avec l’instant. Que comme toute chose, ça s’éduque. Ça se pratique comme un instrument de musique. Le bonheur vibre quand on arrive à coexister ensemble dans le respect mutuel. Dans l’acceptation des enjeux que chacun porte comme boulet au pied. Ça demande d’être généreux. D’abord envers soi-même et puis envers l’autre. Ça demande la compassion d’accueillir le fait que pour certains, la marche est plus haute et le chemin plus long.
La richesse de rencontrer l’autre dans son authenticité vient nous offrir la chance de grandir inspirés. L’enjeu est de savoir développer ce cadeau de l’univers sans tout détruire. De saisir l’opportunité de la précieuse offrande que l’expérience procure. La richesse de la communication. Et entrer dans notre capacité de créer quelque chose de plus lumineux. Nous sommes des ingénieux.
Pour que l’intelligence du cœur puisse s’épanouir, il faut d’abord préparer le terreau pour l’accueillir. Faire l’effort d’en dégager les grosses pierres de l’orgueil blessé. L’humidifier d’humilité pour que de l’épreuve, fleurisse la maturité sereine. Comprendre qu’on ne pourra cueillir qu’une fois réellement détachés.
Et pour que rien ne se perde de l’offrande des récoltes d’une vie. Pareille à l’emballage d’un mystérieux cadeau, il faut savoir prendre son temps. Développer doucement le papier d’émotif.
Voilà le cadeau de Saint-Valentin que je vous offre, amis lecteurs.
Prenons bien soin le l’alchimie du silence dans nos cœurs.
Joyeuse Saint-Valentin!
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Danielle Richard