Le cœur de l’été
Chaque fois, c’est cool. Pas de silence parlant, pas de p’tits commentaires narquois et culpabilisant, pas de baboune. Juste un ok entendu, positif, presque enthousiaste :
Je pars vers Maricourt… Ok!
Je prends le bord de Bonsecours… Ok!
J’m’en vais faire les côtes de la 222… Ok!
J’ai des airs lousses à l’infini quand il est question de partir à vélo. Je suis libre. Merci ma blonde! Merci mon gars! Merci vous autres! Merci d’avoir compris que c’est mon équilibre, mon refuge, mon camp de chasse à moi.
***
J’allais parler de l’été. Dire le cœur chaud et foisonnant de cette saison-là. Le ressentir, drette là, à l’entrée du sentier. Toucher de mon bras levé le feuillage épanoui et vibrant des grands peupliers qui bordent le premier tronçon. Surprendre, dans la courbe, un chevreuil et le voir fuir en bonds gracieux dans le champ de mil chaud et fleuri. Sentir la fraîcheur du tapis de fougères rendu à l’érablière. Lâcher le guidon et ouvrir grand les bras dans cette cathédrale de verdure. Se retourner et montrer du doigt l’épine minuscule du clocher de Racine, derrière, qui perce au loin le ciel entre deux petites touffes bocagères.
J’étais parti donc, comme je le suis là, plongé dans la substantifique moelle de l’été, en son centre imbibé de beauté, comme dans une orange fraîche et gouteuse, dans un noyau tendre et chaud, baigné dans l’enfance puisque tout nous vient de là.
Aujourd’hui, en plein cœur de l’été, je reviens sur mes pas pour dire MERCI aux miens, à mes proches, aux coeurs de mon cœur.
Je vous aime!
Nicolas Proulx, Racine, le 19 juillet 2020
Un avis au sujet de « Chronique L’avalé du Val – Le coeur de l’été »
Très beau texte. Toujours aussi vivant dans ton écriture.
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