Le Val-Ouest

Des sablières qui dérangent à Bonsecours

Un groupe de citoyens du 5e Rang à Bonsecours en a assez des passages de camions des sablières avoisinantes. La principale entreprise pointée du doigt est Excavation N. Jeanson, qui possède une sablière près de laquelle se trouvent des résidences.

Ces résidents se plaignent du bruit, de la poussière, de la vitesse et du mauvais état des routes engendrés par les passages réguliers des poids lourds. « Dans les quatre dernières années, ça a largement augmenté, au point où ça devient insupportable », explique Sophie*, mère au foyer. « On est obligé d’endurer plus de 100 passages par jour de semi-remorques! »

Selon Dominique Dion, répartitrice chez Excavation N. Jeanson, cette fréquence varierait plutôt de un à cinq camions à l’heure, selon l’activité de la journée. La saison d’affaires de l’entreprise s’étend de mai à décembre.

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« Le dégel finit le 15 mai. Avant le 15 mai, on essaie de pas trop transporter parce que c’est pas bon pour les chemins. On le fait si on en a vraiment besoin », explique Michaël Jeanson, propriétaire d’Excavation N. Jeanson.

Photos du mauvais état du 5e Rang au printemps
Des photos prises par Sophie montrent que la chaussée du 5e Rang subit les contrecoups du passage de camions lourds au printemps.

Un joueur qui pèse lourd à Bonsecours

De son côté, Tammy* déplore que ce soit Excavation N. Jeanson qui endommage le 5e Rang et que ce soit la même entreprise qui est mandatée par la municipalité pour le réparer. Elle est aussi chargée du déneigement en hiver.

« C’est un jeu d’économie. M. Jeanson paie la ville pour circuler sur la route. La ville en retour lui donne des contrats de réparation et d’entretien des routes », avance Tammy. En effet, la loi provinciale oblige les carrières et sablières à verser 0,61 $ par tonne métrique de matière extraite. Ces redevances totalisent environ 50 000 $ par année, selon le maire de Bonsecours, Jacques David.

« Le 5e Rang est déjà interdit aux camions. Sauf que, au niveau de la loi, tu peux pas interdire à un camion de circuler sur son site à lui, qui est dans ce rang-là », précise le maire David. Par contre, « on peut interdire une vanne qui veut traverser de la 220 à la 112. »

Là en premier

Les carrières et sablières font partie du paysage de Bonsecours depuis de nombreuses décennies. Sur une carte géographique, on aperçoit bien la veine géologique exploitée. Excavation N. Jeanson possède 11 sablières dans la seule municipalité de Bonsecours. D’autres entrepreneurs, tels que Léon Bombardier, y ont également des sites. Cela occasionne nécessairement du va-et-vient.

« Ça fait 100 ans qu’elle est là, la carrière » relate Michaël Jeanson, qui a repris l’entreprise de son père Normand en 2001. « Il y a un bout qu’elle a été plus au ralenti. Ça fait qu’il y avait moins de véhicules. » Il dit qu’il comprendrait les doléances des résidents si leurs habitations avaient été là au préalable. Ce qui n’est pas le cas.

Carte géographique de la veine de sablières à Bonsecours
La veine de sablières qui traverse Bonsecours est longue de 5 km. À gauche, on aperçoit la Carrière Sainte-Anne-de-la-Rochelle qui est en activités depuis les années 1800, selon son propriétaire actuel Alain Marchand.

Une ressource limitée

La majorité des habitations qu’on retrouve sur le 5e Rang ont une excavation ou une installation septique qui a été creusée par Excavation N. Jeanson. Le propriétaire dit ne pas comprendre la grogne des citoyens envers ses activités. « Mais quand on fait les travaux chez eux, ils sont bien contents. »

« Je ne suis pas seule », note Tammy qui a entamé des recours judiciaires contre Jeanson et Bonsecours. « C’est le monde qui habite ici depuis 25 ans qui disent que, depuis les dernières années, la fréquence » a augmenté. « On désire pas fermer la compagnie. On veut pas qu’ils passent plus du tout. Ce qu’on veut, c’est être accommodés », enchérit Sophie.

Michaël Jeanson craint que les deux parties ne soient perdantes dans toute cette histoire. Sur le 5e Rang, il montre des terrains vagues qui furent jadis des sablières exploitées par son père. Le pit qui pose problème à l’heure actuelle subira bientôt le même sort. « On est en train de le fermer. Celui-là, il y a pratiquement plus rien. L’année prochaine, ça va devenir un champ. »

*Les prénoms ont été changés à la demande des citoyennes interrogées.

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