Deux municipalités du Val développent un système alimentaire local, durable et résilient. Pour ce faire, Saint-François-Xavier-de-Brompton et de Windsor ont entamé une démarche en vue de rédiger un Plan de développement d’une communauté nourricière (PDCN). Un projet dans lequel sont impliqués des citoyens, des entreprises agricoles et des élus.
Engagement et coopération entre St-François-Xavier-de-Brompton et Windsor
Lorsque la MRC du Val-Saint-François a présenté ce qu’était un PDCN aux 18 municipalités du territoire, seulement deux ont exprimé leur souhait d’entamer la démarche : St-François-Xavier-de-Brompton et Windsor.
Bien que chaque municipalité prépare un projet distinct, elles ont choisi de coopérer. « Nous avons décidé de travailler en concertation parce que nous sommes complémentaires l’une de l’autre », spécifie Alexandre Roy, conseiller municipal à Saint-François-Xavier-de-Brompton.
Soutien du Conseil régional de l’environnement
Pour les aider dans cet exercice de planification, financé par le MAPAQ et le gouvernement du Canada, les deux municipalités se sont adjoint les services du Conseil régional de l’environnement de l’Estrie (CRE Estrie). La firme de communication Niska leur offre quant à elle du soutien pour l’animation des activités de consultation.
Résilience face aux changements climatiques
« Pour nous, cette activité s’inscrit dans Climat de changement. Une grande démarche à l’échelle du Québec qui amène les communautés à réfléchir et à agir face aux changements climatiques. Si nous sommes capables de produire et de transformer des aliments chez nous, nous serons davantage résilients. Nous avons répondu à l’appel d’offres en amenant cet enjeu comme étant une raison de plus de réaliser un PDCN », précise Jacinthe Caron, codirectrice du CRE Estrie. Un avantage non seulement environnemental, mais aussi financier pour les municipalités car Climat de changement permet au CRE d’ajouter des fonds dans la démarche.
Cinq ingrédients d’une communauté nourricière
Une communauté nourricière contient cinq ingrédients sur lesquels doivent se pencher les municipalités : un territoire productif, des entreprises prospères et responsables, un cycle de vie optimisé, une demande de proximité accrue et un accès amélioré aux aliments sains.
Forum citoyen pour présenter les atouts et enjeux
Première étape : établir un portrait du territoire, de ses atouts et de ses enjeux. Le tout fut présenté aux citoyens lors d’un forum citoyen le 10 juin dernier. Une quarantaine de personnes ont ainsi pu partager leurs préoccupations, leurs besoins et leurs idées en lien avec l’autonomie alimentaire.
Le portrait brossé a permis d’établir clairement les différences et complémentarités entre Windsor, un territoire principalement urbain, sans production agricole, et St-François-Xavier, avec ses 65 entreprises agricoles et 125 producteurs forestiers. « Ce qui est bien, c’est qu’ensemble, nous sommes capables de travailler sur beaucoup d’impacts positifs », commente Alexandre Roy.
« Ce que nous voulons, c’est aider les citoyens à être les plus autonomes possible. Pour les aider, en tant qu’élus, nous avons besoin de connaitre leurs besoins, leurs freins et les opportunités qui peuvent être stimulées ou soutenues par nous, en tant que Ville, mais aussi par nos partenaires », mentionne Solange Richard, conseillère municipale et présidente du Comité
local du Plan de développement d’une communauté nourricière de Windsor.
L’ensemble des commentaires et suggestions recueillis lors du forum permettront l’élaboration d’un plan d’action qui, lui aussi, sera soumis aux citoyennes et citoyens avant sa version finale.
Démarche avec des résultats concrets
Alexandre Roy a le souci que la démarche apporte à sa communauté quelque chose de concret. « Il y a beaucoup de consultations qui ont lieu, apportant de bien belles idées, mais avec peu de résultats. Nous allons nous assurer d’avoir un plan qui répondra aux besoins et qui va être réaliste, dans la mesure de nos moyens », précise-t-il.
Le conseiller municipal mentionne que certaines actions peuvent être mises de l’avant sans qu’elles aient d’impacts financiers pour la municipalité. Par exemple changer un règlement municipal pour permettre les jardins en façade des résidences. Ou encore faire en sorte d’obliger la plantation d’arbres fruitiers dans tous les nouveaux projets domiciliaires.
Objectifs : autonomie alimentaire et accès aux aliments
Parmi les objectifs du projet, on compte faciliter une certaine forme d’autonomie alimentaire chez les citoyens et leur permettre d’avoir accès aux aliments. « Je pense qu’aujourd’hui, les gens veulent consommer local et avoir accès à de bons produits. On ne va pas réinventer la roue. Il y a des ressources qui sont déjà là. Par exemple, nous avons une productrice de poulet à St-François. Bien des gens ne le savent pas. Peut-être iraient-ils à cette ferme s’ils le savaient », croit Alexandre Roy. Il donne aussi l’exemple de la carte interactive des ressources en sécurité alimentaire à Sherbrooke. « Ce que nous possédons est une richesse. Il faut assurer que ce soit accessible à tout le monde », exprime-t-il.
Présentation des plans à l’automne
Les comités souhaitent idéalement présenter leur plan avant que les municipalités votent leurs budgets de 2024, plus tard cet automne. De premières actions pourront ainsi s’inscrire dans les cadres budgétaires municipaux.
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