Le Val-Ouest

Faits d’hiver

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Hilo

J’en suis à ma troisième année « Hilo ». Ce plan d’économie a été conçu par Hydro-Québec pour freiner la demande les jours de grands froids aux heures de pointe, soit de 6h à 9h et de 16h00 à 20h00. Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas ce programme, il s’agit de réduire sa consommation aux dites heures de pointe.

Pour récompenser les Hilophiles, les kilowattheures économisés donnent droit à une remise en argent en fin de saison. Certains consommateurs astucieux ont compris qu’il suffirait d’augmenter au maximum la consommation dans les heures précédant la période de pointe, par exemple en ouvrant les fenêtres et en haussant les thermostats, de sorte que la différence soit plus importante. Ce faisant, ils créent artificiellement une forte baisse bien récompensée. Les remises touchées par ces rusés consommateurs dépassent largement le coût associé à leur consommation « amplifiée ». Les esprits tordus ne dorment jamais !

Gâtée par les bas tarifs, la population du Québec surconsomme l’électricité. Toute mesure prise pour réduire cette surconsommation mériterait d’être reconnue et encouragée. Et pas seulement en période de grande demande. La situation se corse parce que la demande au privé est croissante et l’appétit industriel, de plus en plus vorace. Nos bas prix attirent les grandes entreprises, locales aussi bien qu’étrangères. Or, augmenter la production coûte de plus en plus cher. Dans pareil contexte, il est tentant de penser que nos efforts pour réduire notre consommation serviront à refiler à rabais aux grandes entreprises les kilowattheures économisés par la population. La question se pose.

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La question se pose, mais elle n’est pas simple. Fleuron québécois et à juste titre fierté des Québécois, Hydro-Québec cherche sa voie pour les décennies à venir. Le syndicat de ses employés met toutefois en garde contre une privatisation anticipée. On s’apprêterait effectivement à offrir au privé la possibilité de produire, voire de distribuer de l’électricité. Il est clair qu’un virage s’impose. Le monde ordinaire surconsomme. J’en suis. Pourquoi s’en priver ? Faut-il pour autant remettre en question le statut d’Hydro Québec ? Comment assurer une cohabitation heureuse entre support au développement de l’industrie et tarif abordable pour la population ? Le tarif de 6¢ le kilowattheure offert à Northvolt, une entreprise étrangère, est inférieur au tarif résidentiel de base. Je crois que le sujet mériterait un débat de société.

 Déneigement urbain

Dans notre beau pays, c’est bien connu, le déneigement peut devenir une affaire d’État. Paradoxalement, le réchauffement climatique, loin d’améliorer la situation, semble l’envenimer. Prenons le cas de Montréal. C’est près de 10 000 kilomètres de trottoirs qu’il faut entretenir à la satisfaction de tout un chacun. Pas facile. Un chef d’antenne de la télévision de Radio-Canada y est même allé de sa propre expérience pour confronter le grand responsable de ce dossier. Combat inégal. Comment contester la version de ce journaliste-père de famille qui le matin même avait constaté l’état pitoyable des trottoirs encerclant l’école où il était allé conduire ses enfants. Misère !

Le pauvre fonctionnaire avait beau expliquer que toutes les mesures avaient été prises dès la veille pour atténuer l’impact d’une pluie verglaçante annoncée devant commencer aux aurores, le chef d’antenne n’en démordait pas. À croire qu’il savait mieux que le spécialiste les mesures à prendre pour empêcher qu’une pluie verglaçante ne vienne réduire l’efficacité du gravier et du sel de déglaçage épandus préventivement la veille. Sans compter l’intervention de l’armée des déneigeuses et chenillettes lancées dès le début de l’évènement. Il me semble pourtant évident que tous les mètres composant les 10 000 km de trottoirs ne peuvent être grattés simultanément.

On ne saurait nier les bienfaits de la modernité, mais l’égocentrisme à outrance dont elle a encouragé l’émergence est bien dommage. La tradition porteuse de valeurs d’entraide et de tolérance avait aussi ses bons côtés.

Pendant ce temps à Lawrenceville

Montréalais d’origine, mais Lawrencevillois d’adoption, je peux imaginer le caractère peu invitant de certains trottoirs urbains les lendemains de tempête. Je me suis pourtant déjà amusé à y faire du ski de fond un mémorable jour de mars. C’était à une époque où la résignation devant une saute d’humeur climatique était plus répandue, même dans la grande ville. Je retrouve davantage de cette patience dans mon petit patelin. Les cultivateurs ont davantage appris à dialoguer avec la nature et ses sursauts. S’ils expriment leur frustration, ils manifestent moins d’intolérance devant l’inévitable.

Guerre en Ukraine

Deuxième hiver difficile pour l’Ukraine. La charge que mène Israël contre le Hamas a détourné l’attention du conflit qui perdure en Ukraine. Sans l’aide étrangère, notamment celle des États-Unis, les Ukrainiens ne sauraient tenir tête au délire armé de Poutine. Pour une deuxième fois, le froid vient freiner la détermination de l’armée de Zelenski. Que lui réserve le retour du printemps et l’assurance retrouvée de la belliqueuse Russie ?

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