Depuis le 22 novembre dernier, la MRC du Val-Saint-François a un nouveau préfet. Pierre Tétrault succède à Luc Cayer, qui a occupé le poste pendant 10 ans. Comment le maire de Valcourt voit-il ses nouvelles fonctions?
Deux maires de la région convoitaient le poste
D’emblée, Pierre Tétrault rappelle que le Conseil de la MRC, qui regroupe les 18 maires et mairesses de la région, a dû choisir le préfet par vote secret. En effet, Mario Côté, maire de Racine, convoitait aussi le poste. « Ce qui est positif, c’est que nous savions déjà, peu importe le résultat, que nous aurions un préfet de notre coin. Ce n’est pas arrivé depuis une vingtaine d’années. »
L’intérêt de sa municipalité et de la région
Ce notaire de profession, élu maire de Valcourt il y a deux ans, a choisi de se donner un défi supplémentaire. Qu’est-ce qui l’a motivé? « Un peu de folie, je dirais », lance-t-il, accompagné d’un grand rire. Il ajoute : « En devenant maire, j’ai eu la piqûre pour la politique municipale. J’ai autant à cœur l’intérêt de ma municipalité que celle de la région. »
Pierre Tétrault souhaite offrir un meilleur rayonnement à la MRC. « Trop de gens ne savent pas ce qu’est une MRC. Ils se demandent même où c’est, la MRC du Val-Saint-François. Il est temps qu’on se fasse connaître un peu. »
Son objectif principal sera de voir au développement de la région sur plusieurs plans : touristique, agroalimentaire, agricole, industriel, etc. Il illustre ses propos en parlant de tourisme. « C’est un volet important qui n’est pas assez développé. Prenons l’exemple du lac Brompton, qui est un coin touristique. On pourrait appuyer Saint-Denis-de-Brompton dans ses efforts. Il y a aussi bien d’autres endroits de notre MRC qui méritent d’être mieux connus.»
Convaincre Saint-Denis de rester
Les défis ne manqueront pas pour le nouveau préfet. Au début 2023, le maire de Saint-Denis-de-Brompton, Daniel Veilleux, avait annoncé publiquement que sa municipalité songe à quitter la MRC du Val-Saint-François. Elle souhaite possiblement se joindre à la MRC voisine de Memphrémagog.
Quelle position Pierre Tétrault souhaite-t-il adopter dans ce dossier? « Nous allons essayer de convaincre cette municipalité qu’il est plus gagnant à rester avec nous que de partir. Saint-Denis-de-Brompton cherche son intérêt, et c’est correct. Ils ont l’impression de trop payer. Mais avec leur richesse foncière uniformisée (RFU) qui dépasse un milliard de dollars, c’est normal qu’ils doivent payer plus cher. »
Selon lui, la solution est de trouver des points de convergence. « C’est en arrivant avec des projets rassembleurs que nous allons trouver une uniformité et faire plaisir aux gens. En tout cas, c’est ce que je veux essayer de faire. »
« J’ai à cœur de rassembler les gens »
L’ouverture, la médiation et la conciliation font partie de ce qu’il souhaite mettre en œuvre. « Ce que je veux, c’est qu’à la fin de l’année, autant les petites municipalités que les plus grosses soient contentes de faire partie de la MRC. Ils payent pour ça et doivent avoir des services en retour. Évidemment, certaines décisions leurs seront plus favorables et d’autres moins. Mais en bout de ligne, tout le monde y trouvera son intérêt. C’est mon vœu pieu. »
Il se dit réaliste vis-à-vis de sa phase d’adaptation. « Je dois me familiariser avec les dossiers et voir comment ça fonctionne. Est-ce que ça va être parfait? Peut-être pas dans les premiers temps. Il faut d’abord qu’on apprenne à me connaître. Je ne suis au Conseil de que depuis deux ans. Je n’ai pas énormément d’expérience dans les MRC. Mais j’ai à cœur de rassembler les gens. De faire en sorte que tout le monde ait quelque chose qui lui convienne.»
Réussira-t-il son pari? « Je ne sais pas. Mais de par ma nature, je cherche toujours la médiation plutôt que le conflit. »
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