Le Val-Ouest

Kylie Sandford : Peindre l’inaperçu

L’artiste de Cowansville Kylie Sandford invite à s’attarder aux détails de la nature dans son exposition Microcosmes, présentée jusqu’au 9 avril au Centre Culturel Yvonne L. Bombardier à Valcourt.

Écorce, reflets dans l’eau, lichens, pierres, brins d’herbe givrés, mousse… L’artiste magnifie de tout petits extraits de la nature par l’entremise d’huiles sur toile ou de pastels secs sur papier. « Ce sont des choses qui passent inaperçues. On marche dessus. On est dans nos vies et on regarde en avant. Mais c’est bon de s’arrêter pour regarder, c’est fascinant, complexe et bon pour la santé », dit Kylie Sandford.

Installée dans la région depuis plus d’une douzaine d’années, l’artiste est détentrice d’un diplôme en beaux-arts de l’Université Concordia et elle a poursuivi ses études dans le domaine en Europe. Mais c’est dans les Cantons-de-l’Est qu’elle se réalise. « Je reviens toujours à mes racines. J’ai déménagé dans la région en 2009 et, depuis ce temps, j’ai vraiment développé un intérêt pour la nature dans mes tableaux et mes dessins. »

L'Info-Val

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Credit Photo, Jean Roy
Journaliste, Ariane
L’exposition Écosystèmes réunit le travail de trois artistes autour du rapport entre l’humain et son environnement dans une perspective écologique et sociale.
Kylie Sandford, A rising and falling form, The point of view

 Aller voir de plus près

Chacune de ses œuvres est inspirée d’un détail qui a capté son intérêt. «Avant, je travaillais beaucoup sur des paysages. J’ai décidé d’aller voir de plus près. Quand on regarde mes images, on n’est pas obligé de penser à l’endroit où je suis allée : on peut simplement réfléchir au lieu où elles nous amènent. »

Les lichens occupent une place importante : « J’exprime la symbiose qu’il y a dans la nature et j’utilise les lichens pour y arriver. Parce que le lichen, il y en a partout sur la planète. Je me suis mise à lire là-dessus. Ce sont plusieurs organismes qui fonctionnent ensemble pour la survie de l’être. Nous [les humains], nous faisons partie de cette symbiose-là aussi. Alors il faut faire attention aux petites choses, aux microcosmes qui sont importants. Je souhaite qu’on entre en relation avec eux et qu’on en prenne soin. »

Credit Photo, Jean Roy
Journaliste, Ariane Aubert-Bonn
L’exposition Écosystèmes réunit le travail de trois artistes autour du rapport entre l’humain et son environnement dans une perspective écologique et sociale.
Kylie Sandford,

L’artiste souhaite qu’on s’attarde à chaque détail de la nature: « Il faut faire attention aux petites choses, aux microcosmes qui sont importants. J’espère qu’on entre en relation avec eux et qu’on en prenne soin. »

Le réalisme de ses œuvres

Les œuvres figuratives de Kylie Sandford offrent des couleurs vives, des touches éclatantes. « Quand j’utilise la peinture à l’huile, je travaille en couches de superposition, en glacis. Je crée un contraste entre les couleurs opaques et les couleurs transparentes pour créer une profondeur. Avec le pastel sec, il y a une limite à ce que je peux superposer. C’est une technique que je commence à développer. » « Je travaille un peu dans le trompe-l’œil. Je nous emmène vers le réalisme, mais pas vers le photoréalisme. Je m’arrête bien avant. De loin, ça parait réaliste, mais quand on s’approche, on peut investiguer sur ce qui se passe. Il y a beaucoup de juxtaposition de couleurs, ça devient plus abstrait.

Credit Photo, Jean Roy
Journaliste, Ariane Aubert-Bonn
L’exposition Écosystèmes réunit le travail de trois artistes autour du rapport entre l’humain et son environnement dans une perspective écologique et sociale.
Kylie Sandford, The array, Vibrations, Biome

«Je travaille un peu dans le trompe-l’œil. Je nous emmène vers le réalisme, mais pas vers le photoréalisme. Je m’arrête bien avant», explique Kylie Sandford.

  Sortir et observer

Avant de se placer devant sa toile, Kylie Sandford commence par mettre le nez dehors et lance, par le fait même, une invitation à l’imiter. « Je photographie avant de peindre. C’est mon excuse pour sortir dans la nature. Je me promène dans le bois… Des fois, je prends juste des petites parties de photos, j’explore avec des couleurs plus vives, parfois même inventées. J’espère attirer les gens vers les détails de la nature, qu’ils se posent la question : quelle est ma relation avec cet aspect de la nature ? On se crée tous des espaces sécuritaires intérieurs, mais j’aimerais aussi qu’on se sente en sécurité dans cette nature qui fait partie de nous. »

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