La 26e édition de la collecte des RDD n’a eu lieu qu’à Valcourt cette année. C’est ce qu’ont décidé les élus de la MRC du Val-St-François, par souci d’économie. L’activité a eu lieu le 13 mai dernier à l’aréna de Valcourt.
Fin des activités à Richmond et Windsor
Habituellement, des collectes ont aussi lieu à Richmond et Windsor. Ce qui n’est pas le cas cette année. « Ça n’a pas fait l’affaire de tout le monde », convient Martin Lemieux, responsable gestion des matières résiduelles et environnement à la MRC du Val-Saint-François. Il explique que chaque collecte coûte entre 10 000 $ et 15 000 $, ce qui a fait pencher la balance. Y aura-t-il éventuellement un retour? Tout dépendra des décisions politiques.
Les élus ont choisi de conserver l’activité de Valcourt compte tenu de la distance que les citoyens doivent parcourir pour se rendre à l’écocentre régional situé dans le Canton de Melbourne.


26 ans d’histoire
En 1997, le Comité de la famille et des aînés de Windsor avait fait publier dans les journaux une lettre ouverte demandant aux autorités l’organisation d’une collecte des RDD. Martin Lemieux, qui était bénévole pour une activité semblable à Sherbrooke, a pris la balle au vol. Il a présenté le projet aux élus du Val-Saint-François. Résultat : une première activité a vu le jour à Valcourt, avec l’appui de BRP et de Domtar. Avec le temps, l’activité est devenue en quelque sorte une « fête environnementale », signale Martin Lemieux.
Les jeunes de la MDJ, un soutien essentiel
Depuis les débuts de l’activité à Valcourt, les organisateurs se sont associés à la Maison des jeunes (MDJ) L’Initiative. « Au fil des ans, nous avons éduqué des centaines de jeunes à bien gérer leurs déchets dangereux », rapporte Martin Lemieux.
Entre six et dix jeunes accompagnés de responsables de la MDJ forment le cœur de la main-d’œuvre de l’activité. À cela s’ajoute du personnel de la MRC, des bénévoles, des élus et des spécialistes.
« C’est une activité que les jeunes attendent avec impatience. Certains ont même demandé un congé de travail ou d’échanger un quart de travail pour y participer », fait savoir Chantal David, coordonnatrice adjointe de la MDJ. Selon elle, les jeunes en retirent non seulement une expérience de travail, mais aussi une collaboration avec des adultes, une visibilité auprès de la communauté et le « sentiment de faire du bien à la planète ».
Emmanuel Loiselle est l’un des jeunes impliqués dans la collecte. Pourquoi participe-t-il? « Pour que notre planète soit plus en santé. Et pour apprendre aux générations futures à prendre soin de notre planète », confie-t-il.
La sécurité avant tout
Le rôle des spécialistes est de s’assurer de l’identification et du classement des produits par catégorie. « Même si le produit est dans un pot de verre ou un contenant de margarine, nous devons le catégoriser pour que ce soit sécuritaire », précise Martin Lemieux.
La MRC déploie chaque année un plan de sécurité. Elle informe le ministère de l’Environnement et les ambulanciers. Les pompiers sont sur place. De même, chaque personne qui travaille sur le site reçoit une formation. Résultat: il n’est jamais arrivé d’incident depuis 26 ans.
Des pesticides interdits… encore recueillis
Depuis 2006, le gouvernement du Québec interdit la vente de pesticides à usage esthétique. Et ce, pour diminuer les risques d’exposition de la population et réduire les risques de contamination de l’environnement. Malgré tout, on en recueille encore dans la collecte annuelle. « Il y en a encore beaucoup. Il s’agit de pesticides qui ont été rangés et oubliés », précise Martin Lemieux.
Des tonnes de produits qui évitent l’enfouissement
« Lorsque nous avons commencé, nous pensions qu’après deux, trois ans, les sous-sols seraient vides. Mais non, il y a encore autant de RDD, année après année », révèle Martin Lemieux.
En 2022, la collecte avait permis de recueillir 14,28 tonnes de produits. Cette année, ce sont 20,2 tonnes. « Quand on voit les camions partir, on se dit : voilà ce qu’on a récupéré. Ça ne sera pas jeté dans les lavabos, dans la terre ou dans un site d’enfouissement. »
« En ai-je vraiment besoin? »
« Idéalement, on n’aurait pas à organiser un telle collecte. On souhaite que les citoyens apprennent à repenser leur façon d’acheter. Est-ce que j’ai vraiment besoin de ces trois gallons de peinture? Est-ce que je dois acheter ce produit nettoyant ou est-ce que je pourrais m’en confectionner un à la maison? », questionne M. Lemieux. Il convient que c’est toutefois difficile à mettre en pratique. « Nous vivons dans une société de consommation qui nous propose tellement de produits dont nous n’avons pas besoin. »
Où vont les produits?
Les piles, vieilles peintures et huiles s’en vont à Victoriaville pour être recyclés. Les résidus domestiques dangereux qui sont récupérables sont envoyés à Montréal. Quant aux autres produits, ils sont envoyés en Ontario pour être brûlés à haute température, sans faire de pollution.
Et l’avenir?
« J’ai confiance que les jeunes apporteront du changement. Certaines habitudes sont fortement ancrées chez la génération plus âgée. Que les gens aient le réflexe d’apporter leurs produits à la collecte plutôt que de les jeter dans l’évier, c’est un très bon geste. » Martin Lemieux convient toutefois qu’il y aurait encore beaucoup de sensibilisation à faire, alors que les budgets de la MRC qui y sont alloués sont peu élevés.
Apporter les RDD à l’écocentre
Rappelons que pendant une grande partie de l’année, les citoyennes et citoyens du Val-Saint-François peuvent apporter leurs produits à l’écocentre régional situé dans le Canton de Melbourne ou encore à l’écocentre occasionnel à Valcourt. Pour connaître les horaires, consulter le site web de la MRC.
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