L’Union des producteurs agricoles (UPA) se réjouit des sommes visant à bonifier l’Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales, annoncées aujourd’hui par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne, et la ministre du Revenu national du Canada, Marie-Claude Bibeau (au nom du ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada, Lawrence MacAulay).
« Les productrices et producteurs adhèrent fortement à l’idée d’accélérer le virage écologique souhaité par tous. Les investissements requis pour l’adaptation des entreprises nécessitent un soutien beaucoup plus vigoureux, comme c’est le cas ailleurs dans le monde. L’annonce d’aujourd’hui est une ouverture en ce sens, mais les sommes consacrées devront éventuellement être adaptées pour refléter la réalité des productrices et producteurs de toutes les régions du Québec », a déclaré le président général de l’UPA, Martin Caron.
Rappelons que l’Initiative vise à reconnaître et encourager financièrement l’adoption de pratiques agroenvironnementales qui vont au-delà des exigences réglementaires et qui génèrent des gains environnementaux importants. Les 34 M$ annoncés permettront de soutenir plus de 1 200 nouvelles entreprises agricoles, portant le total à près de 4 000 pour un investissement direct de 119 M$ depuis la création du programme en 2022.
À titre de comparaison, soulignons que l’aide directe du gouvernement américain aux initiatives agroenvironnementales représente environ 1 % des recettes monétaires agricoles. Un soutien similaire au Québec nécessiterait un investissement d’environ 129 M$ par année (12,9 G$ X 1 %).
Une récente étude de RBC Banque Royale confirmait d’ailleurs que « les secteurs agricoles des États-Unis, de l’Union européenne, de l’Australie et de la Chine reçoivent un financement environ trois fois plus élevé pour la lutte contre les changements climatiques que ce que le Canada accorde à son secteur ».
Pour l’UPA, la bonification annoncée est une reconnaissance explicite de l’engagement des productrices et producteurs. À moins d’un an d’une nouvelle politique bioalimentaire, le gouvernement québécois devra rehausser de façon significative les budgets, le soutien, l’accompagnement, les mesures et les programmes qui leur sont destinés.
Rappelons à cet égard que la contribution directe des entreprises agricoles québécoises au Fonds d’électrification et de changements climatiques depuis 2015 (débours liés à la tarification carbone, en l’occurrence pour le propane et les autres carburants) dépasse maintenant 400 M$, dont environ 80 M$ en 2023. Cette contribution, alors que la très grande majorité des agricultrices et des agriculteurs des autres provinces sont remboursés en tout ou en partie, pourrait contribuer à ce rattrapage.
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