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Le Marché public de Valcourt est en pause pour un an

Le Marché public de Valcourt est en pause pour un an. C’est ce qu’a décidé le conseil d’administration (CA) avant le début de cette septième saison qui aurait dû débuter à la fin juin.

Manque d’implication

Une des raisons invoquées est le manque d’implication des citoyens et des producteurs agricoles. « Quelques personnes donnent leurs idées et offrent un coup de main de temps à autre. Mais mettre sur pied un marché, ça demande beaucoup plus », explique Pierre Tétrault, maire de Valcourt. Il ajoute que s’il est lui-même encore impliqué au sein du conseil d’administration, c’est justement parce que l’organisme n’a pas réussi à recruter d’autres membres.

Au début mai, les organisateurs du marché avaient encore espoir de le relancer pour la saison 2023 en trouvant des bénévoles. Ils ont plutôt choisi de faire une pause. (source : page Facebook du Marché public de Valcourt)

Même son de cloche du côté des producteurs agricoles. Arianne Séguin Verner, copropriétaire de la ferme Domaine Les Cèdres, située à Racine, s’est impliquée par le passé au sein du conseil. Elle vendait aussi ses produits au marché en 2020 et 2021. « C’est exigeant de s’impliquer au sein d’un CA, compte tenu du peu de temps disponible que j’ai comme productrice agricole», soutient-elle.

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Pendant deux étés, Arianne Séguin Verner, de la ferme Domaine Les Cèdres, proposait ses légumes au marché. (photo : Marché public de Valcourt)

D’abord un lieu de socialisation

Selon Arianne Séguin Verner, les producteurs étaient très solidaires les uns envers les autres. « Nous nous aidions à monter nos kiosques », souligne-t-elle. Pour elle, la marque distinctive du marché était son ambiance. « C’était un lieu où plusieurs personnes venaient pour socialiser », croit-elle. Un volet qui a d’ailleurs été mis à mal pendant la pandémie, compte tenu des règles de distanciation restrictives.

Difficulté à attirer des acheteurs

L’autre enjeu majeur, en plus du manque de bénévoles, est la difficulté à attirer des acheteurs. « On espérait qu’il y ait davantage de clientèle en provenance de l’entreprise BRP. Il y en a eu, mais pas assez », exprime le maire.

De même, il semble qu’une certaine portion de la clientèle comprenne mal les coûts exigés pour des aliments produits localement. « Certains me disaient : je peux acheter des produits moins cher au supermarché. On leur répondait que les fruits et légumes avaient été cueillis le matin même ou la veille. Ce n’est pas la même qualité », rapporte Pierre Tétrault.

Arianne Séguin Verner abonde dans le même sens. « Je faisais de bonnes ventes, proportionnellement au nombre de personnes qui étaient là. Mais pas assez pour que ça vaille le coût de m’y déplacer une fois par semaine. »

Elle a plutôt choisi d’axer sa mise en marché sur les paniers de légumes vendus par le biais du Réseau des fermiers·ères de famille . L’entreprise propose aussi cette année ses produits tous les vendredis au Camping Plage McKenzie, à Racine. La productrice agricole confie d’ailleurs que même si le marché revient éventuellement, elle n’y retournera pas, compte tenu du faible volume des ventes.

Le marché, alors que la clientèle était au rendez-vous. (photo : Marché public de Valcourt)

Une année de réflexion

Pierre Tétrault explique que cette « année sabbatique » permettra aux organisateurs de repenser la formule. « Par exemple, pourrait-on proposer un marché mensuel plutôt qu’hebdomadaire? On essaie d’envisager d’autres possibilités. »

Il témoigne de son attachement : « J’adore le marché; c’est pourquoi je m’y suis tant impliqué ». Selon lui, cette pause fera peut-être en sorte que des gens s’en ennuieront et voudront qu’il renaisse. Le cas échéant, son message est sans équivoque : « Impliquez-vous! ».

 

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