Elles ont débuté leur service auprès de la Régie intermunicipale de protection contre l’incendie de Valcourt (RIPIV) il y a quelques mois. Elles sont toutes deux filles de pompier et ont un frère ou une sœur qui l’est aussi. Rencontre avec Janie Couture et Marianne Chartier, les deux premières pompières de la RIPIV.

Janie a eu très tôt l’appel de la vocation. « On revenait du Subway en famille. Mon père a pogné un call. ‘Faut que j’y aille!’ Il part et met ses clignotants. On est dans le char. Je me rappelle d’avoir fait : ‘Oh mon dieu! Je veux faire ça!’ »

Du côté de Marianne, la décision a été plus réfléchie. « Ç’a été cette année que j’ai eu la petite étincelle. Ça faisait longtemps que je réfléchissais à ça, mais j’osais pas faire le move. J’étais intervenante psychosociale avant au Carrefour jeunesse-emploi. […] Je faisais beaucoup de gestion de crise avant dans mon emploi. De revenir chercher ce petit côté d’urgence, ça me manquait. »

Déjà de gros cas

Marianne a donc entamé le mois dernier sa formation de pompière, qui s’échelonnera sur deux ans. Elle est donc techniquement une apprentie ou recrue.

Janie, elle, n’a pas attendu avant de faire le saut. Dès qu’elle a eu ses 18 ans, elle a débuté sa formation. Elle a complété celle-ci au sein du service d’incendie de Saint-Denis-de-Brompton pendant deux ans.

Ils sont d’ailleurs trois pompiers volontaires de l’ancien service à avoir transféré vers la Régie de Valcourt, à la suite de l’entrée en vigueur de l’entente entre Saint-Denis et Sherbrooke au début du mois.

« À Valcourt, je n’ai pas encore vécu de gros incendies ou de cas majeurs. À Saint-Denis, on en a eu plus. La garderie, c’était quand même un bon incendie », raconte Janie.

Fraternité entre pompiers

Bien qu’elles soient toutes deux nouvelles au sein de la RIPIV, Marianne et Janie ont vite été adoptées. « À Valcourt on est tellement bien accueillies. Les gars sont tellement contents qu’on soit là », confie Janie.

« Ce sentiment-là qu’on a ici à notre caserne, j’ai jamais vécu avant quelque chose d’aussi fort que ça », avance de son côté Marianne. « C’est une deuxième famille. »

Ce don de soi vient aussi avec un support inconditionnel de la première famille. Autant Janie que Marianne parlent de sacrifices qui doivent être faits par soi et par les autres. Le récent temps des Fêtes a justement été l’occasion, pour Marianne, de devoir expliquer pour une première fois qu’elle risquerait de manquer certaines réunions.

Avoir ça dans le sang

En effet, les calls peuvent survenir à tout moment. La disponibilité est la clé. « En plein milieu de la nuit, ça va sonner. C’est pas juste nous que ça réveille. C’est notre conjoint, les enfants. Ils sont conscients qu’on est pompière, ils sont compréhensifs. C’est un sacrifice pour tout le monde », explique Janie.

C’est tout de même plus facile lorsque d’autres membres de la famille sont dans la même situation. « Dans les nouveaux qui sont formés avec moi, la majorité des gars ont 18 ans et leur père est encore là. Leur grand-père a été là. On dirait que ça se transmet d’une génération à l’autre », observe Marianne.

Si jusqu’à tout récemment, la tradition familiale d’être pompier se transmettait de père en fils, les choses tendent à changer. Avec un père et un frère toujours actifs au sein de la RIPIV, Marianne pourrait être le lien vers la troisième génération de Chartier pompier. « J’entends ma fille, que j’apporte dans certaines activités : ‘Je veux être vétérinaire, mais aussi pompière!’ »