Le Val-Ouest

Les premières figues cultivées au Québec poussent à Melbourne

La Vallée du Moulin, dans le Canton de Melbourne, procédait récemment à la vente de ses premières barquettes de figues fraîches auprès du grand public. Cette prouesse est rendue possible grâce à la maturation de milliers de figuiers en serres sur une période de cinq ans.

Serge Proulx a eu une révélation lorsqu’il a gouté à une figue fraîche lors d’un voyage en Bretagne, en France. Le fruit a un gout sucré et parfumé, loin des figues importées qu’on retrouve dans les supermarchés.

Quelques années plus tard, on retrouve 2000 plants de 18 variétés de figuiers dans les serres de la Vallée du Moulin. Ceux-ci arrivent à maturité après l’acquisition des premiers plants en 2017.

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« L’avantage d’avoir une culture de figues biologiques en serres, c’est de pouvoir déguster la pleine saveur d’une figue à maturité », explique Serge Proulx.

Serre 3 de la Vallée du Moulin
La troisième serre de la Vallée du Moulin, érigée en 2021, accueille de jeunes plants en développement.

Des serres bien desservies en énergie

La culture en serres demeure énergivore. On doit chauffer, irriguer et ventiler les structures. Or, la Vallée du Moulin jouit d’un avantage indéniable sur ce plan : elle possède ses propres centrales hydroélectriques!

Le site de la Vallée est érigé aux abords de la rivière au Saumon dans le Canton de Melbourne. En son cœur, on retrouve le barrage de l’ancienne station de pompage de la ville de Richmond. Celle-ci a été en activité de 1930 à 1968.

En 1998, Serge Proulx, alors ingénieur nouvellement retraité, se porte acquéreur de l’endroit. Il passe les sept années suivantes à construire un moulin qui abritera la première de deux micro-centrales hydroélectriques.


« J’ai construit des centrales toute ma vie. Ça fait que faire une centrale, c’était juste pour m’amuser », raconte l’homme de la même manière qu’un autre parlerait de son projet de cabanon.

En parallèle de l’électricité produite sur le site, des fournaises aux granules chauffent le plancher de dalles ainsi que les murs de béton des serres avec de la biomasse forestière résiduelle. « Notre empreinte écologique, c’est presque zéro », évalue M. Proulx.

Panneau de contrôle
Chaque paramètre des serres est contrôlé et optimisé pour la culture des figues fraîches : température, gestion de l’humidité, irrigation, fertilisation, ventilation et éclairage.

Un moulin qui permet de voir loin

Pour quelqu’un qui affirme n’avoir « aucune expérience en agriculture », Serge Proulx a semé la graine d’un projet grandiose il y a 25 ans. « Mon objectif, c’est d’avoir une entreprise familiale dans un monde en évolution. […] Je vise peut-être pas une production de masse, mais une famille heureuse. »

Cela semble porter fruits puisque ses quatre enfants s’impliquent activement au sein de l’entreprise. La troisième génération est sur le point de faire de même.

« Éventuellement, on souhaiterait avoir un site agrotouristique », avance l’aïeul. « On veut pas surexploiter. On veut juste partager notre endroit avec des gens qui ont des valeurs comme les nôtres. »

D’ici là, il est possible de s’imprégner de l’essence de la Vallée du Moulin par le biais de ses produits. Les figues, encore disponibles en quantités limitées d’ici la fin novembre, sont commandables via la boutique en ligne.

Plus près de chez nous, la Fromagerie Nouvelle France de Racine est l’un des rares points de vente des produits de la Vallée. On y tient les gelées d’érable, les miels et la tartinade de figues de l’entreprise du Canton de Melbourne. Les figues fraiches y sont aussi disponibles lorsque les quantités le permettent.

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