Le Val-Ouest

Les Producteurs acéricoles réclament l’intervention de Legault

 Un moratoire revendiqué par Les Producteurs et productrices acéricoles

Les Producteurs et productrices acéricoles de l’Estrie demandent au premier ministre, François Legault, d’imposer un moratoire sur la coupe de bois dans les 5 000 hectares (ha) de terre publique de l’Estrie. Cette demande est devenue nécessaire devant le retard pris par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, pour déposer le Plan directeur ministériel pour le développement de l’acériculture en forêt publique.

Le Plan a fait l’objet de consultations publiques en juillet 2022. Son objectif est de créer, au sein de la forêt publique québécoise, une banque de superficies à potentiel acéricole à prioriser pour la production commerciale future des produits de l’érable. Il tente malheureusement aussi de ne pas nuire à l’industrie forestière. Le rapport final est attendu depuis décembre 2022 et devait surtout être déposé AVANT la saison acéricole actuelle. Le ministère est-il en train de le réécrire au complet? Cette attente présente un risque réel que des érables soient coupés. Une lettre envoyée au bureau de la ministre au début du mois de mars par les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) pour savoir quand serait déposé le Plan n’a même pas reçu d’accusé réception.

La préservation du potentiel acéricole de l’Estrie

« Nous savons très bien que la nouvelle ministre doit subir les pressions de l’industrie forestière afin de ne PAS conserver debout des érables qui pourraient être coupés au profit de Domtar à Windsor qui appartient à une multinationale asiatique. L’acériculture en forêt publique est une voie réaliste pour l’établissement de la relève acéricole. Le ministère a décidé de ne plus octroyer de superficie pour l’acériculture en Estrie. Nous nous tenons debout! Et ce, afin de préserver le potentiel acéricole pour les générations futures.  Nous voulons nous assurer que, la mixité des usages soit valorisée. C’est d’ailleurs ce qui devrait guider les décisions du ministère. Plutôt que  la soif de profits exportables des entreprises à qui il a garanti des approvisionnements à courte vue », explique Jonathan Blais, acériculteur à La Patrie et président des PPAEstrie.

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Respecter le territoire québécois ainsi que les Producteurs et productrices acéricoles 

Il faut savoir qu’un érable peut prendre jusqu’à 70 ans avant d’être productif. Le couper revient à priver le Québec de son potentiel économique à long terme. Il est possible de pratiquer une foresterie de type jardinage acérico-forestier dans les terres publiques. C’est ce que font les propriétaires forestiers privés afin de favoriser la pérennité de la ressource. Pourquoi les industriels à qui le gouvernement du Québec octroi des droits de coupe en terre publique ne seraient-ils pas capables, eux, de respecter le territoire qui appartient à tous les Québécois? La réponse est évidemment : pour le profit. Nous demandons donc au premier ministre d’imposer un moratoire avant qu’un seul érable ne soit coupé.

Rappel des faits

Au printemps 2017, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) s’est engagé auprès de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec – ancien nom des PPAQà évaluer le potentiel acéricole au Québec. Le portrait global a aussi analysé le potentiel acéricole dans les forêts du domaine de l’État.

Le MFFP a reconnu le fort potentiel acéricole en forêt publique. L’Unité de gestion des forêts de l’Estrie a présenté au printemps 2020 le potentiel acéricole à prioriser (PAP) de l’Estrie. Le PAP présentait un potentiel régional net de 11 857 ha. De cette superficie, 5 348 ha (45 %) étaient en exploitation acéricole active et 624 ha (5 %) étaient priorisés pour le développement acéricole futur, abandonnant potentiellement plus de 1,1 million d’entailles (5 885 ha) à la production de pâte à papier et pour des volumes minimes, au sciage.

Résultat d’une étude sur le potentiel acéricole des terres publiques

L’évaluation du potentiel acéricole de la région de l’Estrie réalisée en mai 2020 par le Groupement forestier Métis-Neigette à la demande des PPAEstrie démontre que le potentiel acéricole sur les terres publiques de l’Estrie est très accessible comparativement à plusieurs autres régions. Selon les données recueillies, 63,4 % du potentiel acéricole ciblé se situe à moins de 5 km d’une érablière existante. De plus, la configuration de la forêt publique en Estrie contribue à son accessibilité. Elle est située à proximité des réseaux routiers et électriques. Cela offre des avantages indéniables favorisant la consolidation et le développement de l’acériculture sur forêt publique en Estrie.

Une étude réalisée par Maurice Doyon, professeur au département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l’Université Laval, Stéphane Bergeron, professionnel de recherche à l’Université Laval et EcoTec Consultants révélait en août dernier que la contribution économique, au produit intérieur brut (PIB) canadien,  générée par l’industrie du sirop d’érable de l’Estrie est de 214 millions $ en 2022. Communiqué des PPAQ.

Point de vue de l’UPA-ESTRIE

UPA Estrie logo« L’Estrie peut être fière de son apport à l’acériculture au Québec. Avec 214 millions $ de retombées économiques, sans subvention. C’est la seconde région en importance au Québec. Presque la moitié des fermes de la région ont l’acériculture comme production principale ou secondaire. Il est bien plus judicieux pour les coffres de l’État et pour le dynamisme du territoire de profiter des retombées économiques de la production acéricole à long terme que de couper une forêt d’un seul coup. » Mentionne Michel Brien, président de la Fédération de l’UPA-Estrie.

Pour conclure

La production totale de la filière acéricole du Québec en 2022 a contribué au PIB à la hauteur de 1,133 milliard $. Ce qui a engendré des revenus de taxation de 235 millions $ pour le Québec et le Canada.

Soulignons que les Producteurs et productrices acéricoles  ont obtenu l’appui de 272 municipalités et 20 MRC qui ont adopté des résolutions de leur conseil en faveur de la sauvegarde du potentiel acéricole en forêt publique.

 Enfin, mentionnons que trois établissements scolaires offrent des programmes en acériculture en Estrie : la Maison familiale rurale de St-Romain, le Centre de formation professionnelle de Coaticook – CRIFA et le Centre de formation professionnelle le Granit à Lac-Mégantic.

 

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