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Maricourt et le Canton de Valcourt ouvertes à une possible fusion

L’idée d’une possible fusion entre Maricourt et le Canton de Valcourt, portée par la pétition du Maricourtois Philippe Ferland, prend un virage bien concret. Les municipalités démontrent de l’ouverture. Tant et si bien que les élus des deux conseils municipaux rencontreront des représentants du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) le 30 avril prochain. Et ce, pour en apprendre davantage sur les tenants et aboutissants d’une telle démarche, si elle venait à se concrétiser.

Un peu plus de 200 signatures recueillies

Bien que sa pétition ne soit pas encore officiellement remise aux autorités municipales, Philippe Ferland se réjouit déjà des impacts. Au moment de publier cet article, celui-ci finalise son porte-à-porte pour rencontrer les citoyens et citoyennes de Maricourt. Sa pétition compte environ 200 signatures et il estime qu’il devrait en recueillir encore quelques-unes au cours des prochains jours. Et ce, pour une municipalité qui compte 456 habitants selon le recensement canadien de 2021.

« La tournée a très bien été. Presque tous les gens que je suis allé voir ont signé. C’est merveilleux », commente-t-il.

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La pétition du Maricourtois Philippe Ferland compte 200 signatures, dont quelques autres s’ajouteront au cours des prochains jours. « La tournée a très bien été. Presque tous les gens que je suis allé voir ont signé. C’est merveilleux », commente-t-il.  (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

Une idée déjà envisagée par le maire de Maricourt

Le maire de Maricourt, Jean-Luc Beauchemin, confie qu’il avait lui-même songé à cette idée de fusion lorsqu’il est arrivé en poste à l’automne 2023 et qu’il s’est penché le budget municipal. Il se défend toutefois d’avoir encouragé de quelque façon que ce soit la pétition. « Mais je ne l’ai pas prise à rebrousse-poil », précise-t-il. « Au nombre de personnes qui ont signé, c’est pas mal un sentiment profond dans la municipalité », analyse-t-il sommairement.

« Au nombre de personnes qui ont signé la pétition en faveur d’un regroupement, c’est pas mal un sentiment profond dans la municipalité », analyse sommairement Jean-Luc Beauchemin, maire de Maricourt.  (photo : Maricourt)

Regroupement avec le Canton plutôt que Racine

La pétition mentionne une possibilité de regroupement entre Maricourt et le Canton de Valcourt ou encore avec Racine. Cette dernière municipalité ne fait toutefois pas partie des discussions pour le moment. « J’ai parlé avec la personne qui fait la pétition. Nous n’aurions pas fermé la porte à étudier les chiffres. Mais nous n’avons pas eu de demande officielle là-dessus », mentionne Mario Côté, maire de Racine.

« Il fallait qu’on commence en quelque part. J’ai parlé avec le maire du Canton, Patrice Desmarais et c’est comme ça qu’on a fixé la date de la rencontre avec le MAMH », explique Jean-Luc Beauchemin. Il dit ne pas avoir de préférence pour Racine ou le Canton de Valcourt, si ce n’est le fait que la plupart des commerces se trouvent à Valcourt. « Ce sont deux régions agricoles », résume-t-il.

Une fusion plutôt que des ententes intermunicipales

Philippe Ferland a tenu à souligner qu’il ne partage pas le point de vue de l’ancien ministre des Affaires municipales, Rémy Trudel, présenté dans un article du Val-Ouest en février dernier. Rémy Trudel expliquait qu’il existe d’autres alternatives qu’une fusion pour une municipalité de moins de 500 habitants qui souhaite affronter la réalité des coûts. Comme celle de mettre en commun les services entre quelques municipalités.

Jean-Luc Beauchemin fait lui aussi une lecture différente que celle de Rémy Trudel. Il explique que des ententes intermunicipales existent déjà en ce qui concerne les sports et loisirs, la régie des incendies et la sécurité civile. « Ce qui reste à gérer ici, ce sont les rues et les taxes », résume-t-il.

Une gestion que le maire de Maricourt est tenté d’offrir au Canton de Valcourt. « Si le Canton veut bien nous épouser, nous ferions une progression à ce niveau-là. On n’aurait pas à répéter les contrats d’entretien. Évidemment, ça augmenterait le nombre de chemins. Mais il y aurait aussi davantage de payeurs », croit-il.

Ouverture de la part du Canton

Bien qu’il se dise ouvert à cette possibilité, le maire du Canton de Valcourt, Patrice Desmarais, souhaite d’abord analyser en profondeur la question. «Avant de prendre une décision, le conseil doit avoir toute l’information. Nous devons étudier tout ça et voir ce que ça implique », dit-il.

C’est pour cette raison que les deux municipalités ont fait appel à la Direction régionale du MAMH en Estrie. Les élus souhaitent obtenir des éclaircissements du ministère sur l’encadrement légal et les étapes menant à un regroupement.

« Avant de prendre une décision, le conseil doit avoir toute l’information. Nous devons étudier tout ça et voir ce que ça implique », explique Patrice Desmarais, maire du Canton de Valcourt. (photo : Canton de Valcourt)

Étapes d’un regroupement

Le MAMH a publié un guide pour les municipalités qui souhaitent s’engager dans une telle démarche. Généralement, un regroupement municipal compte quatre étapes : étude sur les implications, négociation des conditions et des modalités, séances d’information et de consultation de la population et présentation d’une demande commune. À la suite de quoi, il y a décision de la part du gouvernement du Québec.

Soutien financier du MAMH

Le maire de Maricourt croit que le Canton de Valcourt serait loin d’être perdant si le projet allait de l’avant. « La dot risque d’être belle pour la mariée», illustre-t-il.

De fait, le MAMH offre de l’aide financière au regroupement municipal. Son premier volet vise à rembourser la réalisation d’une étude par des consultants, jusqu’à concurrence d’un montant maximal de 10 000 $. Son second volet offre de l’assistance financière une fois que le regroupement est effectif. On parle d’une subvention de base de 250 000 $ à laquelle s’ajoutent d’autres montants.

Une histoire qui se répète

Un tel projet de fusion avait été sérieusement envisagé à la fin des années 1990 entre le Canton de Valcourt, Valcourt et Maricourt. La firme Raymond, Chabot avait été mandatée en 1997 pour produire une étude d’opportunité de regroupement. Le rapport fut remis en 1999 aux trois maires de l’époque : Patrice Desmarais (Canton de Valcourt), Denis V. Allaire (Valcourt) et Michael Selby (Maricourt). Le projet avait toutefois été mis sur la glace à la suite d’un référendum lors duquel les citoyennes et citoyens du Canton s’étaient prononcés contre le regroupement.

En 1997, Valcourt, le Canton de Valcourt et Maricourt avaient mandaté la firme Raymond Chabot pour étudier l’opportunité de regrouper les trois municipalités. Un rapport leur a été remis en 1999.

Valcourt ouverte à l’idée

La possibilité d’une fusion à trois municipalités pourrait-elle se répéter 25 ans plus tard? Le maire de Valcourt, Pierre Tétrault, n’exclut pas cette idée. « Le milieu municipal est un milieu de plus en plus sous pression, avec les exigences gouvernementales. Ça va être difficile de garder de petites municipalités », reconnaît-il.

Il se garde toutefois de vouloir s’immiscer dans la démarche. « Nous laissons ces deux municipalités regarder ça ensemble », souligne-t-il. Il ajoute que bien que la Ville de Valcourt n’ait pas réfléchi à la question, il y aurait tout de même de l’ouverture à envisager cette possibilité.

Pierre Tétrault n’était pas actif en politique lors des démarches entreprises à l’époque. Il croit que le contexte actuel est différent. « Aujourd’hui, nous sommes davantage en mode négociation qu’en mode imposition. »

Que pense le maire de Maricourt d’un possible «mariage à trois»? Il n’exclut pas lui non plus l’idée. Il précise toutefois qu’il faut d’abord que ce soit une volonté de la part des citoyennes et citoyens. «Pour le moment, je n’ai pas vu d’enthousiasme à ce niveau-là », répond-il.

Le maire de Valcourt, Pierre Tétrault, ne souhaite pas s’immiscer dans la démarche entreprise entre Maricourt et le Canton de Valcourt. Il se dit toutefois ouvert à discuter d’un possible regroupement, si le besoin se faisait sentir. « Le milieu municipal est un milieu de plus en plus sous pression, avec les exigences gouvernementales. Ça va être difficile de garder de petites municipalités », reconnaît-il.  (photo : Ville de Valcourt)

Une démarche pas à pas

Jean-Luc Beauchemin souhaite s’engager dans cette démarche pas à pas. «Nous y allons à tâtons. Et s’il y en a qui veulent accepter la mariée, on va les laisser avec la dot! », s’exprime-t-il avec un sourire dans la voix.

 

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Un avis au sujet de « Maricourt et le Canton de Valcourt ouvertes à une possible fusion »

  1. S’il y a ouverture des trois municipalités à un projet de fusion, pourquoi ne pas mener une étude de fusion à trois.

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