Le Val-Ouest

Michka Bélaïeff, le photographe de Lawrenceville

Vous avez peut-être déjà vu ses photos illustrer des publications de la municipalité de Lawrenceville ou relater le Grand Prix Ski-Doo de Valcourt. Si vous êtes chanceux, vous avez peut-être aussi croisé l’individu, parce que, comme les animaux qu’il photographie, Michaël Bélaïeff se fait plutôt discret.

« Je parle pas beaucoup parce que je passe beaucoup de temps dans le bois. On dirait que je suis devenu plus sauvage », explique Michka, un diminutif dont son père, de descendance russe, l’a affublé. Sa mère était la comédienne Renée Girard, son père, le cinéaste Michel Bélaïeff.

Le naturel revient au galop

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« La première fois que j’ai tenu une caméra, c’était sur un plateau de tournage avec mon père. J’avais 16 ans », se remémore le fils Bélaïeff. « J’ai toujours aimé la photographie. J’ai commencé avec le portrait. Je faisais des portfolios, de la mode, du mariage… Je faisais pas mal de tout. Je gagnais ma vie avec ça. J’ai arrêté ça à cause du numérique qui arrivait. »

Au fil du temps, Michka se réoriente vers la cuisine. Il obtient un poste de sous-chef à Waterloo avant de s’établir à Lawrenceville. Un jour, le téléphone sonne. Une pourvoirie dans les Laurentides est à la recherche d’un cuisinier, le temps d’accueillir une équipe de tournage pendant quelques jours.

Michaël Bélaïeff
Michaël Bélaïeff gagne sa vie en tant que cuisinier. La photographie est aujourd’hui, pour lui, un à-côté qui le passionne.

Michka en profite pour joindre l’utile à l’agréable. « J’ai travaillé en pourvoirie. C’était une condition : s’ils m’engageaient, je voulais avoir un territoire privé et exclusif » pour faire de la photo. C’est dans ces immenses territoires que le Lawrencevillois immortalise ours, cerfs, renards et oiseaux de toutes sortes.

La photographie animalière

« Mon dada, c’est pas mal l’orignal », admet Michka. Il cumule plus de 15 ans d’expérience dans la photographie de ce qu’on peut considérer comme le roi de la forêt boréale canadienne.

Les clichés de Bélaïeff ont illustré des magazines tels que Sentier Chasse-Pêche et Aventure Chasse Pêche. La Fédération des pourvoiries du Québec les a aussi utilisés comme autant de cartes de visite auprès des autres fédérations à l’international.

crédit photo Michka Bélaïeff
Michka Bélaïeff aime photographier les orignaux pendant leur période de rut. Il réussit à apercevoir des bêtes, alors que nombre de chasseurs qu’il croise dans les pourvoiries rentrent bredouilles.

« La pose photo, c’est 10% du travail. Le reste, c’est de la recherche, de la retouche, du triage, trouver des emplacements », explique Bélaïeff. Ses expéditions photo peuvent s’étendre sur plus de six semaines. Lorsqu’il sait qu’un spécimen se trouve dans les parages, Michka peut patienter jusqu’à une semaine pour apercevoir la bête qu’il traque.

Pendant cette période, il se lève à l’aurore pour aller pister, appâter et caller. Toutefois, la majeure partie de son temps consiste à attendre patiemment et de manière immobile. Il peut passer ainsi des heures, caméra à l’affût, que le spectacle de la nature se présente à lui. Il ne rentrera qu’à la tombée du jour.

De telles expéditions amènent Michaël Bélaïeff des États-Unis à la Gaspésie. Il garde ses emplacements exacts secrets, de peur de voir débarquer d’autres photographes. Il dit avoir remarqué une présence accrue d’amateurs depuis les dernières années, particulièrement du côté de l’ornithologie.

« Il y a beaucoup de kids kodak. Tu arrives à une place puis il y a 20 personnes. Ils seraient prêts à tout pour avoir une photo. Il y en a qui vont branler l’arbre, donner des coups de branche pour faire peur et essayer de prendre une photo. Rendu là, je pense pas que tu peux te considérer comme un photographe. »

Crédit photo Michka Bélaïeff
Michka Bélaïeff apprécie les rapaces, comme cette chouette lapone.

Forcer la nature est contraire à la vision de Michka. « J’attends que l’animal bouge. Je ne le force pas. Je le veux dans son état naturel. Quand tu le respectes, il y a une communication qui s’établit entre la personne et l’animal. »

C’est pendant ces heures passées dans le calme et la solitude que le photographe animalier en profite pour faire le bilan. « Les plus grosses décisions que je vais prendre dans ma vie se prennent dans le bois. Ma spiritualité, je vais la chercher là. » Ne soyez donc pas surpris si vous croisez un sauvage zen derrière un appareil photo à 25 000 $ lors de votre prochaine partie de chasse.

https://michkabelaieff.com/

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