Préparez vos paniers, c’est le temps des cueillettes en Estrie! De mai à décembre, 52 fermes estriennes accueillent les consommateurs qui souhaitent cueillir eux-mêmes leurs produits. Un circuit connu depuis neuf ans sous le nom « Souvenirs de cueillette ».
Cette nouvelle saison a été officiellement lancée Au Blanc Marronnier, à Racine, dans le cadre d’une activité organisée par le Conseil de l’industrie bioalimentaire de l’Estrie (CIBLE).
« Un moment de partage et d’échange »
« L’autocueillette, c’est un moment de partage et d’échange en famille, entre amis et en couple. C’est aussi un temps pour profiter de l’été. Tout le monde peut trouver son compte avec la diversité de cultures que nous avons en Estrie. On ne peut avoir de fruits et de légumes plus frais que lorsqu’on va nous-mêmes les cueillir », fait remarquer Malika Asselin-Côté, conseillère en développement bioalimentaire au CIBLE.
Des cueillettes du printemps au début de l’hiver
La saison de cueillette débute au printemps, avec les tulipes, pour se terminer au début de l’hiver, avec les sapins de Noël. Au total, les consommateurs ont ainsi accès à une vingtaine de variétés de récoltes. Dont les classiques fraises, framboises et bleuets. Mais aussi des fruits parfois moins connus tels que les camerises, cassis ou argouses. « Nous avons même une nouvelle culture cette année : l’amélanche ou baie d’amélanchier », pointe Malika Asselin-Côté.
« Choisir » plutôt qu’encourager »
CIBLE a pour mission d’assurer la concertation au sein du secteur bioalimentaire en Estrie. L’organisme offre aussi des services d’accompagnement en commercialisation aux entreprises membres. « CIBLE a été créé par et pour les producteurs et productrices. Nous croyons beaucoup à l’achat et à l’approvisionnement local. Le consommateur doit «choisir» ces produits-là plutôt que d’ «encourager» », pointe Johanick Riendeau.
En plus de « Souvenirs de cueillette », CIBLE supervise la marque « Créateurs de saveurs », qui certifie les produits agroalimentaires cultivés, transformés ou cuisinés dans la région des Cantons de l’Est. Elle s’associe aussi aux circuits agrotouristiques régionaux tels que « Brasseurs des Cantons » et Les Têtes Fromagères ».
Pour tout savoir sur les cueillettes : un dépliant et site web
« Souvenirs de cueillette » vise l’attraction du public pour l’autocueillette sur les fermes de la région. Pour ce faire, l’organisme distribue un dépliant. De même, il présente sur son site web un calendrier mensuel des cueillettes, une carte pour situer les producteurs et offre des trucs et astuces. « C’est la neuvième saison et ça fonctionne toujours aussi bien » résume Johanick Riendeau.
Le projet a remporté un prix international, en 2022, du Global Culinary Travel Awards (Angleterre) dans la catégorie « Meilleur rayonnement de l’agriculture locale et du tourisme culinaire ». Un prix dont est bien fière l’équipe de CIBLE.
Découvrir les fermes du Val-Saint-François
De son côté, l’équipe de la MRC du Val-Saint-François appuie cette initiative en faisant la promotion de l’autocueillette dans la région. Elle se donne aussi pour mission de valoriser les fermes de la région et leurs produits. Entre autres par des circuits touristiques tels que « Cueillette en folie », « Chevalier et figuier », « Animalier » ou « Emplettes gourmandes ».
« Chacun de ces circuits comprend une boutique « Créateurs de Saveurs ». Qui regroupe des produits locaux. Ou encore des épiciers complices, comme le IGA à Valcourt. Qui identifie en l’épicerie des produits « Créateurs de Saveurs », explique Véronique Gagnon, agente de développement agroalimentaire à la MRC.
« Sois je suis naïve, sois j’aime les défis »
Parmi les productrices et producteurs de « Souvenirs de cueillette » présents au lancement, on comptait la jeune entrepreneure Andrée-Anne Fisette. Qui gère la Ferme St-Élie avec son conjoint Yurien Hernandez Cobos. Sans aucune expérience agricole, le couple a décidé de racheter cette ferme de Sherbrooke en 2021. « Sois je suis naïve, sois j’aime les défis. Ou un mélange des deux! », lance-t-elle en riant.
Tulipes, fraises, framboises et citrouilles
Issue d’une famille d’entrepreneurs, Andrée-Anne Fisette a rapidement ciblé les principaux créneaux de la ferme. « Au printemps, nous offrons l’autocueillette de tulipes. Cette année, nous en avions 60 000. Après trois fins de semaine, il n’y avait plus rien. Ça s’est super bien passé. »
Une fois la cueillette des tulipes terminée, le champ sert à installer une culture estivale de fleurs. Qui, une fois disparue à l’automne, fait à nouveau la place à la culture de tulipes.
En plus des fleurs, la ferme se concentre sur la culture des fraises, des framboises et, dans une moindre mesure, des citrouilles. Un choix d’affaires pour Andrée-Anne Fisette. « Chacune culture a ses exigences. On ne pourrait pas tout faire. Ça n’aurait pas de sens. On se concentre plutôt sur nos productions principales et on se procure le reste auprès d’autres producteurs. Il y a tellement une belle offre alimentaire en Estrie. »
Mise en valeur des produits de 40 producteurs
Tant et si bien que le kiosque de la ferme St-Élie, ouvert sept jours semaine, offre une variété de produits frais ou transformés en provenance d’une quarantaine de fermes de la région : légumes, fruits, sauces épicées, etc. «Nous roulons sur l’originalité et je suis très active sur les médias sociaux», souligne-t-elle.
Le couple a aussi acheté une entreprise qui fabrique des popsicles pour offrir une nouvelle façon de transformer leurs fruits. Des friandises glacées qui se retrouvent désormais dans une dizaine de points de vente.
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