Le ministère des Transports du Québec (MTQ) tarde à verser les subventions promises aux organismes de transport adapté et collectif de la province. Résultat : la situation financière de certains d’entre eux devient insoutenable. C’est le cas du côté de Trans-Appel, qui dessert la MRC du Val-Saint-François.

« Pour le transport collectif, il y a pas une cent de rentrée pour 2022 », déplore l’actuel directeur général de Trans-Appel, Dominic Alexandre. Celui-ci a annoncé qu’il quittera ses fonctions d’ici la mi-novembre.

Le transporteur gère aussi le transport adapté sur le territoire. Là encore, l’aide financière se fait attendre. « On nous annonce que ça va probablement aller à l’année prochaine. Ça met Trans-Appel dans des problèmes de liquidités. […] Ça nous met dans une situation financière extrêmement précaire », poursuit M. Alexandre.

Pas d’aide au niveau provincial, ni local

Le directeur général est toutefois pris entre deux chaises comme Trans-Appel n’est que l’opérateur des deux types de transport. Les mandataires sont la MRC du Val-Saint-François, pour le transport collectif, et la Ville de Windsor, pour le transport adapté.

Les retards du MTQ, « c’est un contexte qui est vraiment pas facile », reconnait la directrice générale de la MRC, Geneviève Giasson. « Je suis dans le dossier avec les directeurs des autres MRC. On est tous exaspérés par cette situation-là. »

Or, Dominic Alexandre de Trans-Appel aimerait que la MRC ou la Ville de Windsor puisse aider financièrement son organisme. Les deux instances n’ont toutefois pas répondu à l’appel. « La MRC nous verse 30 000 $ par année [depuis 2009], puis ça a jamais changé. Il y a pas eu d’indexation. Y a pas de réel intérêt », indique M. Alexandre.

Point retiré à la MRC

Ce manque d’intérêt de la part de la MRC se traduit aussi, à son avis, par le report de l’adoption du projet de développement de nouvelles lignes de transport, dont une Valcourt – Sherbrooke. L’adoption devait se faire lors de la plus récente séance du conseil de la MRC, mais le point a été retiré de l’ordre du jour.

« Depuis le mois de juin que je travaille là-dessus. Le plan est complet, c’est fait », rapporte le directeur général pour encore quelques jours. « C’est difficile à comprendre. C’est un petit peu déroutant. […] Les gens demandent du transport. On est prêt à en offrir, mais la MRC le voit pas de la même façon. »

La directrice générale de la MRC explique ce report par l’actuelle période d’exercice budgétaire dans laquelle se trouve l’organisation. « C’est un exercice d’équilibriste, un budget. C’est pour ça que, quand on apporte un nouvel investissement, il faut qu’on soit solide dans l’argumentaire, puis dans la pertinence. » Geneviève Giasson croit que la présentation du projet de nouvelles lignes pourra se faire dès la prochaine séance du conseil de la MRC prévue le 23 novembre.

D’ici là, Dominic Alexandre aura toutefois quitté son poste afin d’intégrer l’équipe de transport d’une autre MRC estrienne.