Le Val-Ouest

Sacré climat

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J’ai décidé d’y voir clair une bonne fois, enfin plus clair, et n’ai ménagé aucun effort pour démêler le vrai du faux. Encore que… Pour être bien compris, je vais d’abord préciser ce qu’il faut entendre par gaz à effet de serre et quels sont ces principaux états aériens, pour ne pas dire fumeux, qui nous empoisonnent l’existence et surtout celle de la planète. Puis j’examinerai quelques pistes de solution.

Même si les balbutiements de la théorie sur l’effet de serre remontent au début du 19e siècle, la reconnaissance du rôle déterminant des gaz à effet de serre dans les changements climatiques ne remonte qu’au début des années 1990. Peut-être quelques enjeux n’ayant rien à voir avec la science ont-ils contribué à retarder la venue de cette reconnaissance. Tout comme ils continuent de freiner l’adoption de mesures d’atténuation des effets destructeurs de certaines activités humaines. Pour plusieurs, le dilemme déchirant semble être de choisir entre vivre « pleinement » sa vie, qu’on ne vivra qu’une fois, du moins dans l’état actuel des connaissances, ou la vivre en se préoccupant de ceux qui passeront après nous. Je ne peux que constater ma relative impuissance devant cet état de fait.

Si on en croit Le Robert, un gaz est « tout corps qui se présente à l’état de fluide expansible et compressible (état gazeux) dans les conditions normales de température et de pression ». C’est bien dit, mais un peu abstrait. J’en déduis néanmoins que l’air que nous respirons est un gaz. Mais qu’en est-il des gaz à effet de serre ? Remontons à nouveau aux sources : « L’atmosphère agit comme les vitres d’une serre : elle laisse passer les rayons du soleil, mais elle ralentit la sortie de la chaleur. C’est pour cette raison qu’on appelle ce phénomène l’effet de serre » 1.

Alors, pourquoi s’en plaindre ? Sans cette serre au vitrage « atmosphérique », pour ne pas dire gazeux, nous cuirions sous le soleil et gèlerions la nuit venue. Il y a toutefois un équilibre à trouver entre la chaleur qui doit nous envelopper et celle qui doit s’échapper. Cet équilibre est plus fragile qu’il n’y parait. Différents gaz générés par les activités humaines jouent les trouble-fêtes. Ils densifient en quelque sorte l’atmosphère terrestre si bien que les rayons infrarouges venant de la terre, contrairement au rayonnement venant du soleil, ne la traversent plus aussi facilement provoquant ainsi le réchauffement de la terre.

Les gaz à effet de serre sont fort nombreux et je réalise que sur plusieurs d’entre eux j’ai un bien faible pouvoir. Déjà que comparé à la Chine ou aux États-Unis, le Canada, et à plus forte raison le Québec, pèse bien peu dans la balance. Par contre, nous sommes dans le top 15 des pays les plus pollueurs par habitant. Ce n’est pas particulièrement glorieux ! Aussi, il est des jours où je me désole.

Il est pourtant des jours où je tente d’en rire. J’essaie alors de me convaincre qu’il en va de la dépollution atmosphérique comme du monde des affaires, il n’y a pas de petits profits. Pour cette raison, je retiendrais deux champs d’intervention. Le premier m’est inspiré par l’omniprésence de la guerre un peu partout sur la planète. Je lancerais une pétition à portée mondiale pour que soient 1 : remplacés sur les champs de bataille les présents chars d’assaut par des modèles à moteurs électriques et 2 : développés des missiles à air comprimé. Au train où on se tapoche dans le monde, il pourrait s’ensuivre une réduction sensible des émissions de CO2. Sans doute moins performants que les modèles actuels, ils auraient aussi le mérite de tuer moins.

Mon autre objectif serait de réduire les émissions de méthane, ce puissant gaz à effet de serre dont sont entre autres responsables les rots et pets des ruminants, les bovins en tête. Sans être ruminants, les humains n’échappent pas à cette loi de la nature qui veut que la digestion produise de ce malencontreux gaz aux odeurs trop souvent nauséabondes. Ces néfastes émissions représenteraient 4 % du 31% des émissions attribuables à la production et à la transformation de la nourriture. Alors, en mettant moins souvent de bœuf dans mon assiette, le pire des ruminants, je devrais contribuer à la cause. Ça ne règlera toutefois qu’une partie du problème. Quoi que je mange, il me faudra bien digérer. Et produire du méthane qui, même dégagé de la plus élégante façon, contribuera au réchauffement de la planète.

Complice involontaire du réchauffement, j’essaie néanmoins de faire ma part. Je recycle, répare tout ce qui peut l’être, use à la corde, vêtements et souliers, et réduis mes déplacements autant que faire se peut. Et je me promets bien de remplacer mon vieux, fidèle et honteux VUS par une voiture électrique…ou à hydrogène ?

1 Ministère de l’Environnement 2020

Lire la chronique précédente :

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