En avril, c’est le retour de la cueillette hebdomadaire des matières compostables dans plusieurs municipalités de la région. Mais pas partout. Sur les 18 municipalités que compte la MRC du Val-Saint-François, quatre ont choisi de ne pas offrir la collecte porte-à-porte. Il s’agit de Kingsbury, Maricourt Melbourne et Ulverton. Pourquoi? Parce qu’elles ont opté pour un programme de compostage domestique.
Au Québec, la Stratégie de valorisation de la matière organique rend maintenant obligatoire la gestion des matières organiques pour l’ensemble des résidences. Aussi, même sans bacs bruns, ces municipalités doivent démontrer la présence d’installations à chaque adresse.
À Kingsbury, on choisit le compost domestique
La municipalité de Kingsbury ne compte que 75 unités de logement pour la cueillette des matières résiduelles. « La grande majorité de nos citoyens résident sur un grand terrain qui permet la mise en place d’installations de compostage », explique la mairesse Martha Hervieux. Pour les autres résidents, la municipalité donne accès à un site de compostage communautaire.
En 2018 et 2019, la municipalité avait adhéré au programme « La souris verte ». On avait embauché deux étudiants pour faire du porte à porte. Ceux-ci vérifiaient les installations de compostage à toutes les résidences. Les résidents avaient également reçu un dépliant expliquant les bonnes pratiques de compostage.
Au mois de mai, la municipalité procédera à un sondage auprès de ses citoyens. L’objectif : savoir s’ils ont bel et bien une installation convenable. « Pour ceux qui n’en auront pas, la municipalité a prévu leur remettre un composteur payé à même les économies de coûts », précise la mairesse.
Essoufflement du compostage à Maricourt
Dès 2015, un comité Environnement a été mandaté par la municipalité pour proposer des actions. On a choisi de s’inspirer des pratiques de compostage domestique du village de Saint-Adrien, au Centre-du-Québec.
En 2017, un sondage avait confirmé que 50 % des citoyens compostaient déjà. La majorité souhaitait continuer de la même façon plutôt que de se munir d’un bac. La municipalité a ainsi offert à ses citoyens des bacs de compost pour la cuisine.
En 2018-2019, Maricourt a organisé des visites à domicile. L’objectif : recenser le nombre de personnes qui compostait à domicile. On voulait aussi savoir pourquoi certains résidents avaient choisi de ne pas le faire. Pendant la pandémie, la MRC du Val-Saint François a proposé le service de l’Escouade verte. Cette escouade visait à outiller les Maricourtois non participants vers des pistes de solutions. Des feuillets ont aussi été distribués.
Au début du projet, la municipalité a remarqué une baisse du tonnage de matières envoyées vers le site d’enfouissement. Les chiffres sont toutefois à nouveau à la hausse. « Le projet s’essouffle », croit Nancy Daigle, directrice générale. Le comité Environnement réévalue actuellement sa stratégie. Un article a aussi été publié dans le bulletin municipal en décembre 2022 pour sensibiliser la population.
Un choix environnemental, selon le Canton de Melbourne
« Un sondage fait en 2018 auprès de propriétaires susceptibles de vouloir adhérer au bac brun (secteur plus urbain) a révélé que la majorité d’entre eux pratiquait déjà le compostage à la maison. Ils ont confirmé ne pas être intéressé par la gestion d’un bac supplémentaire », explique Cindy Jones, directrice générale de la municipalité. Quant aux citoyens en zone rurale « ils ont des terrains suffisamment grands et pratiquaient déjà le compostage domestique », a-t-elle précisé. Il s’agit aussi, pour le Canton de Melbourne, d’un choix environnemental. Avec ses 120 kilomètres de chemins, « un véhicule lourd de moins sur les routes rurales en gravier bénéficiera à la fois aux citoyens et à l’environnement », conclut-elle.
Historique des collectes dans le Val
En 2009, la municipalité de Windsor a été pionnière de la collecte porte-à-porte dans la MRC du Val-Saint-François. Ce n’est qu’en 2017 que 11 autres municipalités ont emboité le pas. Puis ce fut le tour de Val-Joli en 2018 et de Stoke en 2019.
Récupérer toujours plus?
Depuis 2017, la récupération de matières est en constante augmentation. En 2021, les citoyens du Val-Saint-François ont récupéré 2 884 tonnes de matières. Ça représente 240 camions. « Toutefois, l’objectif n’est pas nécessairement d’avoir une très grande quantité de matières organiques récupérées », explique Ana Rosa Mariscal, agente aux communications et aux relations publiques à la MRC. « Par exemple, on encourage les citoyens à pratiquer l’herbicyclage, le feuillicyclage et à éviter le gaspillage alimentaire. La quantité de matières organiques récupérée va être moindre. Mais ce sont de meilleures façon de faire au point de vue environnemental », précise-t-elle.
Des objectifs non atteints pour l’ensemble Québec
Le gouvernement du Québec s’était fixé comme objectif, en 2011, de recycler, d’ici la fin de 2015, 60 % de la matière organique putrescible résiduelle. En 2021, ce taux n’était toujours pas atteint, alors que seulement 42 % des matières étaient récupérées pour l’ensemble du Québec
Est-ce compostable?
Presque la moitié (44 %) des matières qu’on jette à la poubelle (bac noir) sont potentiellement compostables. Comment savoir si ça va dans le bac brun? La MRC du Val-Saint-François présente trois règles simples pour bien trier ses matières : Est-ce que ça se mange (ou se mangeait)? Est-ce que c’est en papier ou en carton? Est-ce que c’est un résidu de jardin (sauf les grosses branches)? Lorsque la réponse est « oui » à l’une de ces questions, la matière va dans le bac brun.
Où vont les bacs bruns du Val?
Les matières sont acheminées à une plateforme de compostage de la RIGDSC située à Coaticook.
Du compost offert aux citoyens
La MRC reçoit 10 % de la quantité totale de matières apportées l’année précédente. En 2023, la MRC recevra 290 tonnes de compost. Il sera redistribué aux citoyens des municipalités participantes.
Pour en savoir davantage
La MRC du Val-Saint-François consacre une page d’information à ce sujet. On y propose, entre autres, des capsules audio.
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