Le Val-Ouest

Soleil curieux et sapin volant

Soleil curieux et sapin volant

Mais où est-elle passée ?

Nous nous étions mis à table sur la galerie pour profiter des dernières chaleurs de novembre. Il était un peu passé midi. Notre arbre parasol étant dépouillé de ses feuilles, le soleil en a profité pour se faufiler entre ses branches, gênées de se montrer nues. Ses rayons ne brûlaient plus. Ils nous caressaient timidement. De plus en plus penché depuis la fin septembre, il se comporte maintenant comme un voyeur. Perché entre le zénith et l’horizon, il est à hauteur des fenêtres. Non seulement il nous regarde en plein visage, mais il profite de notre aveuglement pour se faufiler sans vergogne jusqu’au plus profond de la maison. Nous n’osons lui en faire le reproche, sa course journalière étant si courte.

Puis, à son tour, la neige est venue répandre la lumière de sa blancheur. Pressés de reprendre nos va-et-vient, nous ne tarderons pas, hélas, à en noircir l’éclat. Mais il restera toujours des endroits bénis où la retrouver dans sa virginité. Ainsi vont les saisons, chacune à sa manière cherchant à nous courtiser. Malgré une première résistance, je sais bien que je me laisserai gagner par le changement. Comme cette année-là. C’était avant la Covid-19. Cette foutue Covid qui a creusé des trous dans les familles, mais aussi dans les souvenirs, ouvrant une sorte de grande parenthèse dans les mémoires.

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Cette année-là

Il devait bien être tout près de 16h00. Ma compagne et moi roulions entre chien et loup vers le centre commercial pour compléter notre collection de cadeaux des Fêtes. Nous filions à quelque 90 km/heure lorsque deux ou trois sapins de bonne taille se sont mis à virevolter sur la route, droit devant nous. Ils venaient de s’échapper du camion qui nous précédait. Inutile de tenter de lui signaler sa perte, il filait trop vite et j’étais davantage préoccupé par notre sécurité et celle de ceux qui nous suivraient éventuellement. Je me suis donc garé sur l’accotement et me suis élancé pour enlever de la chaussée ces promesses d’arbre de Noël. Je venais tout juste d’en récupérer un lorsque j’entendis d’une voix à peine audible « Viens m’aider ! ». J’en cherchais encore la provenance quand j’aperçus le bout d’une tuque pointer hors du fossé qui devait bien faire un mètre cinquante de profondeur. Portée par son enthousiasme, ma douce s’y était enfoncée au sortir de l’auto. Encore un peu et c’est l’auto qui y passait. Incapable de contrôler mon fou rire, elle n’a pas particulièrement apprécié mon manque de sympathie et, dans un dernier sursaut d’orgueil, a réussi à s’en extraire sans aide.

Cette mésaventure derrière, l’histoire ne s’arrête pas là. Les sapins mis hors d’état de nuire, nous avons repris la route, en consommateurs déterminés. Deux heures plus tard, nous prenions le chemin du retour. Avec un air coquin, un des sapins nous attendait là où nous l’avions laissé, au bord du fossé. Depuis quelques années, nous avions cessé de faire appel aux arbres naturels pour Noël. Visiblement, les astres venaient de s’aligner pour que nous fassions exception. Quelques jours plus tard, couvrant de ses bras dépliés notre assortiment de cadeaux, il brillait de tous ses feux et nous envoutait de son résineux parfum. Je n’ai pu m’empêcher d‘y voir un clin d’œil du père Noël pour notre Bonne Action.

Les saisons et les jours

Officiellement, l’hiver ne débute que le 21 décembre. Mais si la tendance se maintient, le ciel continuera de s’enfarger dans ses commandes confondant sans prévenir celles des différentes saisons. Changements climatiques obligent. De toute manière, je sens bien que je me ferai plus casanier, profitant du temps qui passe pour faire le bilan d’une autre année.

Souhaits de saison

La tradition familiale voulait que nous nous souhaitions la santé, la paix sur terre et le paradis à la fin de nos jours. Malgré toutes les prodigieuses avancées de la médecine, la santé demeure un atout qui peut nous échapper sans prévenir. Je nous la souhaite donc. Quant à la paix, je ne sais plus très bien ce que cela peut vouloir dire pour trop de pays dans le monde. Je préfère nous souhaiter un plus grand respect à l’endroit de la vie doublé d’un grand élan de fraternité. Il est permis de rêver. Quant au paradis, je nous le souhaite à défaut de mieux. Nous savons si peu sur l’au-delà.

Commentaire de l’auteur sur la chronique précédente

Retour sur ma chronique de novembre : Dans cette précédente chronique, j’ai écrit une phrase qui, selon le sens qu’on en dégage, pouvait donner à penser que je désapprouvais la décision de l’Ukraine de résister à l’invasion de son territoire par la Russie. Je regrette cette ambigüité et tiens à préciser que j’appuie et admire la volonté du peuple ukrainien de vouloir aussi bien assurer sa survie que protéger son territoire.

Lire la chronique précédente : Lune et l’autre

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