Le Val-Ouest

Taxes municipales : petites et grandes augmentations

Depuis la pandémie, les prix des biens, des services et de l’immobilier ont connu des hausses significatives. Pour boucler leur budget pour l’année 2024, les élus municipaux de la région ont donc dû composer avec un contexte inflationniste. Quels en sont les résultats? Voici un tour d’horizon des budgets et taxes de 13 municipalités des environs*.

D’emblée, la plupart des conseils municipaux contactés par le Val-Ouest expriment leur volonté de minimiser l’effet de l’inflation sur leurs citoyennes et citoyens. Comme à Valcourt, où on affirme que la ville «s’efforce de gérer d’une façon rigoureuse et efficace chacun de ses dollars provenant principalement de la taxation. » Les résultats sont toutefois à géométrie variable.

Les conseils municipaux de la région doivent conjuguer avec l’inflation pour réussir à boucler leur exercice budgétaire.

Pas d’augmentation dans deux municipalités

Deux petites municipalités, Kingsbury et Ulverton, se démarquent. Ce sont celles qui ont le mieux réussi à juguler la hausse de coûts. Leurs citoyennes et citoyens ne verront pas d’augmentation sur leur compte de 2024 par rapport à celui de l’an dernier.

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« Notre nouveau rôle triennal a débuté l’an dernier. C’est là qu’on a vu une augmentation d’environ 5,7 %. Cette année, nous savons que c’est plus difficile. Nous avons voulu aider nos citoyens en gardant nos taxes basses », fait savoir Lynda Tétreault, mairesse d’Ulverton.

Comment sa municipalité conjugue-t-elle avec la hausse des coûts? «Comme ailleurs, nous faisons notre exercice avec rigueur. Nous avons épluché chacun des comptes pour s’assurer que les montants prévus au budget étaient réels. » Selon elle, le fait que sa municipalité n’offre pas beaucoup de services explique, en partie, qu’il n’y ait pas d’augmentation des taxes.

Les résidentes et résidents d’Ulverton ne verront pas d’augmentation de leurs taxes cette année. « Nous avons épluché chacun des comptes pour s’assurer que les montants prévus au budget étaient réels », expose la mairesse, Lynda Tétreault. (crédit photo : LinkedIn)

Taux de taxation plus élevés ailleurs

Les municipalités de tailles semblables à Ulverton n’arrivent toutefois pas toutes aux mêmes résultats. C’est le cas de Maricourt. Alors que le taux de taxation par 100 $ d’évaluation se situe à 0,42 $ à Ulverton, il est de 0,61 $ à Maricourt. Cette dernière doit d’ailleurs augmenter de 15 % ses taxes par rapport à l’an dernier.

Stratégie : baisse du taux de taxation

Les prix du marché immobilier dans la région n’échappent pas à ce qu’on voit partout ailleurs au Québec. Conséquence : une hausse significative des valeurs des propriétés situées dans les municipalités dont le rôle triennal d’évaluation arrivait à échéance. On parle d’augmentation entre 47 % et 69 %.

Pour atténuer cette hausse, plusieurs conseils municipaux ont adopté, comme stratégie, une baisse de leur taxation par 100 $ d’évaluation. C’est le cas, par exemple, à Racine, qui a fait passer son taux de 0,6165 $ à 0,3936 $, à Bonsecours (de 0,704 $ à 0,478 $) ou encore à Sainte-Anne-de-la-Rochelle (0,64 $ à 0,485 $). Pour cette dernière, malgré la baisse, les taxes vont augmenter de 22,9 %. Le plus haut pourcentage parmi les municipalités comparées.

Malgré ces baisses, la plupart des comptes de taxes vont quand même augmenter presque partout (voir tableau ci-haut). « Nous n’avons pas le choix de hausser la taxation si nous voulons continuer d’offrir les mêmes services à la population. Nous subissons une hausse moyenne de 5,2 % pour des dépenses incontrôlables provenant de fournisseurs externes », déclare le maire de Saint-François-Xavier-de-Brompton, Adam Rousseau.

Même son de cloche du côté de Saint-Denis-de-Brompton. « Le contexte d’inflation a représenté plusieurs défis à l’exercice financier, puisque certaines dépenses et frais ont bondi parfois à plus de 30 % », dévoile Maryse Mathieu, directrice des communications. Elle croit que, dans ce contexte économique difficile, le conseil a fait preuve de « gestion courageuse » pour limiter les impacts.

Les prix des biens et services ont énormément augmenté ces dernières années.

Piger dans les surplus

L’autre stratégie utilisée par quelques municipalités a été d’aller piger dans les surplus pour équilibrer le budget.

À Bonsecours, la municipalité a dû puiser dans ses excédents un montant de 150 000 $. Elle l’avait aussi fait l’an dernier. « Comme ces excédents sont épuisables, il est à souhaiter que l’augmentation des coûts soit moindre dans les années futures », commente le maire Jacques David.

Cette année et l’an passé, la municipalité de Bonsecours a dû puiser dans ses excédents pour équilibrer son budget. « Comme ces excédents sont épuisables, il est à souhaiter que l’augmentation des coûts soit moindre dans les années futures », commente le maire Jacques David. (crédit photo : Le Val-Ouest)

Maricourt a fait de même. « Je n’ai pu mettre une encaisse suffisante pour des avaries », de dire Jean-Luc Beauchemin. Pour cet ancien maire de Saint-Denis-de-Brompton, devenu depuis l’automne dernier maire d’une municipalité plus modeste, il s’agit d’un tout autre exercice budgétaire. «Il est difficile de gérer un budget avec un si petit nombre de payeurs », convient-il.

Saint-François-Xavier-de-Brompton a aussi adopté une façon de faire semblable. « Pour équilibrer le budget, en respectant la capacité de payer des citoyens qui vivent, eux aussi, l’inflation, nous y avons affecté 100 000 $ de notre surplus libre pour un investissement ponctuel », divulgue le maire Adam Rousseau.

« Pour équilibrer le budget, en respectant la capacité de payer des citoyens qui vivent, eux aussi, l’inflation, nous y avons affecté 100 000 $ de notre surplus libre pour un investissement ponctuel », divulgue le maire de Saint-François-Xavier-de-Brompton, Adam Rousseau. (crédit photo : municipalité de Saint-François-Xavier-de-Brompton)

Canton de Valcourt : taxe sur l’eau

Du côté du Canton de Valcourt, on met en place une nouvelle taxe. Dès cette année, les industries, commerces et entreprises agricoles desservies par l’aqueduc devront payer une tarification en fonction de leur consommation d’eau annuelle.

Ententes intermunicipales, une solution?

Au-delà des subventions gouvernementales, comment aller chercher des fonds sans taxer davantage? Le maire de Maricourt évoque l’idée de mettre en place de nouvelles ententes intermunicipales qui permettraient de faire des économies d’échelle. Ce qui est présentement le cas avec l’Entente intermunicipale des loisirs entre Bonsecours, Canton de Valcourt, Lawrenceville, Maricourt, Sainte-Anne-de-la-Rochelle, Racine et Valcourt. Jean-Luc Beauchemin évoque comme exemples des ententes pour le déneigement, voire même pour l’entretien des routes.

Pour permettre à des municipalités comme la sienne de faire des économies d’échelle, le maire de Maricourt, Jean-Luc Beauchemin, émet l’idée de mettre en place des ententes intermunicipales. (crédit photo : municipalité de Maricourt)

C’est justement ce qu’a fait Saint-Denis-de-Brompton. Pour économiser sur les frais des services d’incendie, cette municipalité a signé une entente avec la ville de Sherbrooke. Résultat : une économie de 7 %. Qui sera appliquée dès cette année dans le budget.

* : Il est à noter que la municipalité de Lawrenceville n’a pas été en mesure de fournir ses chiffres à temps pour la publication de cet article.

 

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