À seulement 18 ans, le Richmondais Henri do Nascimento a décidé de se présenter comme indépendant pour la circonscription de Richmond-Arthabaska.
Le jeune homme a répondu à l’ensemble des conditions lui permettant de se porter officiellement candidat. Il a entre autres réuni les 200 signatures requises et trouvé un agent officiel pour sa campagne. Ce qui porte le nombre total de candidatures à sept dans ce comté.
S’impliquer sans avoir jamais voté
Malgré le fait qu’il n’a encore jamais voté, l’étudiant en Administration et gestion au Cégep de Sherbrooke a tout de même voulu s’impliquer activement en politique.
Il explique qu’il se présente pour offrir un choix à celles et ceux qui sont moins intéressés habituellement par la politique.
«Plusieurs personnes m’ont dit que si je me présentais aux élections, elles allaient utiliser leur droit de vote. Non seulement des jeunes, mais aussi des adultes», assure-t-il.
«La politique ne touche pas les jeunes»
Henri do Nascimento croit qu’une partie de la population est blasée de la joute politique.
«Même si j’ai toujours entendu parler de politique, ça ne me parlait pas tant que ça. Comme beaucoup de monde autour de moi. Je me suis demandé pourquoi et je me suis rendu compte que c’est la façon dont la politique est expliquée qui ne touche pas les jeunes et plusieurs autres personnes.»
Il dit souhaiter que sa présence sur les bulletins de vote élargisse les choix. «Mon objectif, c’est d’offrir la possibilité aux gens qui ne comprennent pas la politique ou qui ne sont pas intéressés de pouvoir s’exprimer en votant pour moi.»
«On dirait juste des enfantillages»
Henri do Nascimento aimerait que les choses soient différentes. «J’ai l’impression qu’il s’agit d’une lutte entre les Conservateurs et les Libéraux. Mais on ne comprend pas trop où ça nous mène. On dirait juste des enfantillages à savoir qui gagnera les prochaines élections. Au final, on dirait que c’est tout le temps la même cassette.»
Lorsqu’on lui fait remarquer que le spectre politique fédéral est plus large que ces deux partis et qu’il en comprend d’autres, comme le Bloc Québécois, le NPD, le Parti Vert ou le Parti populaire du Canada, celui-ci reste campé sur sa position. «On s’entend que la grande course, c’est tout le temps entre ces deux partis», répond-il.
Pourquoi se présenter comme indépendant?
Pourquoi a-t-il décidé de se présenter comme indépendant plutôt que de se joindre à une formation politique?
«Je me suis dit que c’était mieux que les jeunes et les autres puissent voter pour quelqu’un d’indépendant. Je suis vrai et je veux prendre des décisions avec mon cœur.»
Prêt à être élu?
Que se passerait-il si les électeurs et électrices décidaient de l’élire le 28 avril prochain? Henri do Nascimento affirme ne vouloir leur faire aucune promesse. «Mais c’est sûr que si j’étais élu, j’écouterais ce que les gens du comté veulent.»
Cela signifie-t-il qu’il mettrait ses études sur pause pour devenir député à temps plein?
«Mon but n’est pas de lâcher l’école. J’essaierais de concilier les deux. Ça ne m’inquiète pas. On verra en temps et lieu.»
Aucune affiche ou porte à porte
Celui qui s’est donné comme slogan «À 18 ans, indépendant» affirme qu’il ne placera aucune affiche électorale dans le comté et qu’il ne fera aucun porte à porte. Préférant utiliser les médias sociaux pour se faire connaître des électeurs et électrices.
Une exception dans le paysage politique
Qu’un jeune s’intéresse ainsi à la vie civique n’est pas commun. De fait, Élections Canada confirme que le taux de participation des jeunes aux élections a diminué au fil des ans. En 2021, le taux de participation des 18-24 ans était de 47 % alors qu’il était de 75 % chez les 65-74 ans.
Élu député à 19 ans
L’élection d’un jeune député s’est déjà produit dans le passé en Estrie. On se rappellera que dans la circonscription de Sherbrooke, Pierre-Luc Dusseault, 19 ans, avait été élu en 2011 sous la bannière du Nouveau Parti démocratique (NPD). Les électrices et électeurs l’avaient choisi à nouveau pour un second mandat. Il avait ainsi représenté la circonscription pendant un peu plus de huit ans.
Des candidats indépendants élus
L’élection de candidats indépendants est aussi rarissime, mais possible. En 2006, les électrices et électeurs de la circonscription de Portneuf-Jacques-Cartier avait porté leur choix sur l’animateur radio de la région de Québec André Arthur.
On l’a vu aussi en Colombie-Britannique, avec Jody Wilson-Raybould dans la circonscription de Vancouver-Granville. Elle avait été élue une première fois comme députée Libérale en 2015 pour être nommée ministre de la Justice et ministre des Anciens combattants. Elle avait démissionné en 2019 et s’était fait réélire comme indépendante.
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