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Les élections municipales de 2025 sont derrière nous, et les chiffres parlent d’eux-mêmes : la participation électorale demeure faible dans la majorité des municipalités québécoises, y compris dans notre MRC du Val-Saint-François. Certes, le taux varie d’un endroit à l’autre, mais la tendance générale est préoccupante. Pourquoi si peu d’engouement pour un palier de gouvernement pourtant si proche de la population ?

Un constat troublant

À l’échelle provinciale, 7 886 postes étaient à pourvoir dans 1 091 municipalités. Pourtant, 57,8 % des sièges ont été pourvus sans opposition. Pire encore, 240 conseils municipaux sont entièrement composés de personnes élues sans adversaire. Et dans 49 cas, aucun candidat ne s’est présenté! Ces chiffres, tirés du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, illustrent une réalité : la démocratie municipale ne semble pas susciter l’enthousiasme alors que les compétences de nos villes et villages peuvent avoir un impact sur notre vie quotidienne.

Dans le Val-Saint-François, la situation confirme cette tendance : 13 des 18 municipalités ont élu leur maire par acclamation, dont Richmond, Windsor et Valcourt. Dans ces municipalités, le taux de participation a été respectivement de 36 %, 32 % et 31 %. À Melbourne, où un seul poste de conseiller était à pourvoir, il tombe à 15,15 % ! Étant résident de cette municipalité, je n’ai d’ailleurs reçu aucune information de la part des personnes candidates… pas de quoi stimuler la participation. À l’inverse, à Cleveland 64 % des électeurs se sont déplacés alors qu’il n’y avait aussi qu’un seul poste de conseiller en élection et à Kingsbury, le taux de participation a été de 67 % où il y avait élection au poste de maire. On peut donc se demander ce qui influence véritablement la population à se déplacer le jour du vote. Bien sûr, il semble que, lorsqu’il y a une certaine compétition à un poste, cela a un effet, mais ce dernier n’est pas systématique. Il y a donc autre chose.

Une trop faible politisation?

Dans bien des villages, les campagnes (et souvent les non-campagnes électorales) se résument à des enjeux administratifs ou à des candidatures « par défaut ». Résultat : peu de débats, peu d’idées fortes, et donc peu d’intérêt. Si la démocratie municipale veut survivre, elle doit redevenir un espace de discussion et de projets collectifs. La faible participation n’est pas une fatalité. Elle est le symptôme d’un système qui doit se réinventer. Plus de transparence, plus de communication, plus de débats, plus de place pour les citoyens : voilà les clés pour redonner du souffle à nos institutions locales.

Cela a d’ailleurs été le cas proche de Drummondville dans la municipalité de Saint-Zéphirin où le taux de participation a frôlé les 74 %. La campagne était animée par des projets ambitieux comme rendre publics les caucus, instaurer des budgets participatifs, ou créer des comités citoyens capables d’influencer les décisions.

Un autre enjeu mérite réflexion : la taille et la structure de nos municipalités

Rappelons que 90 % des municipalités québécoises comptent moins de 10 000 habitants, dont 695 villages de moins de 2 000 âmes. Dans ce contexte, la question d’une réorganisation administrative refait surface. Les fusions soulèvent des débats, mais une piste intéressante consiste à renforcer le rôle des MRC. Et pourquoi ne pas élire le préfet au suffrage universel comme cela est déjà autorisé ? Une telle réforme donnerait plus de poids à ce palier intermédiaire et pourrait stimuler l’engagement citoyen.
Nous avons quatre ans pour réfléchir à ces enjeux. Quatre ans pour favoriser une démocratie municipale plus vivante et plus mobilisatrice. Cela passe par des élus qui ouvrent le dialogue, et des citoyennes et citoyens qui s’engagent parce qu’ils et elles se sentent partie prenante des décisions.

Ne laissons pas la démocratie municipale s’endormir au rythme de la gestion « à la petite semaine », il y a tellement plus à faire !

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