{acf_vo_headline}

Rapport sur l’état de l’eau au Québec en 2025 : « des efforts importants » encore à faire selon le ministre

Avec ses milliers de cours d’eau et plus de trois millions de lacs (!), le Québec possède 3 % des réserves d’eau douce renouvelable de la planète. On parle souvent de l’or bleu pour décrire cette richesse collective, mais en faisons-nous bon usage? Alors que l’eau, dans le Val-Saint-François comme ailleurs, constitue une source de vie indispensable, les sources de pollution demeurent trop nombreuses. Le rapport sur l’eau publié par le ministère de l’Environnement offre un éclairage précieux sur l’état de nos ressources hydriques et des écosystèmes aquatiques pour permettre de mieux comprendre ce qui est fait et ce qu’il reste à faire.

Un rapport pour comprendre et agir

Le rapport volumineux met en évidence les pressions exercées sur les milieux aquatiques notamment via les interactions entre les activités humaines et les écosystèmes aquatiques. Bien que le rapport s’adresse à un public averti (dont je ne considère pas encore faire complètement partie), il permet d’appréhender les différentes dimensions des enjeux : qualité de l’eau en surface et souterraine, quantité d’eau, sources de pollution, impact sur les poissons, etc.

On mentionne également des nouveaux enjeux liés aux polluants éternels (PFAS), dont le contrôle et les mesures ne semblent pas encore tout à fait adaptés. Les auteurs rappellent également l’importance des rejets d’eaux usées : « Depuis 2017, entre 34 000 et 60 000 événements de débordement d’eaux usées non traitées sont déclarés annuellement par les municipalités ». Richmond et Windsor, qui rejettent dans la rivière Saint-François, font d’ailleurs partie de ce triste palmarès publié par l’organisme Eau secours…

Les cours d’eau en milieu agricole

Les zones agricoles concentrent une part importante des pressions sur les cours d’eau : ruissellement de pesticides, érosion des sols, drainage intensif… Face à ces constats, plusieurs mesures ont été mises en place. Parmi elles : la création de bandes enherbées le long des rivières, la restauration de zones humides, ou d’autres pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement. Ces actions ont permis une amélioration mesurable de la qualité de l’eau dans « certaines » zones pilotes, avec une baisse des concentrations en nitrates et en produits phytosanitaires. Par contre, on peut lire que : « L’état global de l’indicateur des pesticides dans les cours d’eau en milieu agricole est mauvais, compte tenu de la présence simultanée de plusieurs pesticides et des dépassements de critères de vie aquatique chronique (CVAC). En effet, de 2017 à 2022, de 4 à 53 pesticides ont été détectés dans les cours d’eau échantillonnés… Pour la période 2020-2022, l’état global des communautés de diatomées benthiques (les algues) dans les petits des cours d’eau en milieu agricole à l’étude est mauvais. En effet, seulement 9 % des 58 cours d’eau analysés sont en bon état biologique, alors que 79% sont en mauvais ou en très mauvais état. Les activités agricoles affectent de façon importante les communautés de diatomées benthiques. » Le ministre de l’Environnement lui-même en conclue que : « Des efforts importants doivent se poursuivre ».

Perspectives d’action : vers une gestion intégrée de l’eau

Le rapport Eau 2025 insiste sur la nécessité d’une approche globale et concertée de la gestion de l’eau. Cela passe par une meilleure coordination entre les acteurs du territoire (ici on peut notamment nommer le RAPPEL et le COGESAF), une planification à long terme, et une sensibilisation accrue du grand public. Les perspectives d’action incluent également le développement de solutions fondées sur la nature, comme la renaturation des cours d’eau, et l’adaptation des infrastructures hydrauliques aux changements climatiques.

Le rapport Eau 2025 nous rappelle que la préservation de nos cours d’eau est un enjeu collectif. Plusieurs actions sont engagées en milieu, mais les analyses présentées montrent qu’elles nécessitent d’être amplifiées. C’est à ce prix que nous pourrons garantir une eau de qualité pour les générations futures. Espérons que le sujet fera partie des débats et des engagements à venir cet automne à l’occasion des élections municipales qui ont de nombreuses responsabilités touchant à la gestion et la protection de l’eau.

Pour en savoir plus :

Lire la chronique précédente :

1 commentaire

  • J’apprécie beaucoup vos chroniques. Textes avec excellentes références et stimulant à la réflexion! Merci

Les commentaires sont fermés.

Oui SVP, inscrivez-moi à l'infolettre du Val-Ouest pour recevoir un lien vers les nouveaux articles chaque semaine!

À lire aussi