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Plus de 20 ans après les fusions forcées, une nouvelle vague de fusion voit le jour. Andrée Laforest, la ministre des Affaires municipales, voit d’un bon œil cette vague de fusion volontaire, mais elle n’a pas l’intention de forcer quoi que ce soit.

Entrevue

Question : Êtes-vous pour les fusions municipales?

Andrée Laforest: Je suis pour les fusions bien planifiées, parce que ça peut être très positif. Je pense qu’on en verra de plus en plus. On met aussi des programmes en place pour inciter les municipalités à regrouper les services et aussi analyser la possibilité de se fusionner. Ces programmes généreux permettent de financer des études pour évaluer le potentiel des regroupements ou d’une fusion. On voit que les partages de services et les fusions sont discutés un peu partout, mais il faut vraiment bien les préparer.

Question : On retrouve encore 205 municipalités comptant moins 500 habitants au Québec. Est-ce trop?

Réponse : C’est une question qu’on se pose présentement, notamment pour les plus petites municipalités qui n’offrent aucun service. Pour elles, c’est sûr que ça serait logique de fusionner. On va avoir une nouvelle génération de maire et de mairesse qui a plus en tête de l’idée de se regrouper. Quand on regarde des maires comme Philôme La France, à Petit-Saguenay, je me dis qu’il pourrait en prendre deux ou trois municipalités. C’est sûr que les fusions sont sur toutes les lèvres.

Parfois, quand il y a des situations d’urgence, le maire d’une petite municipalité joue un rôle important. Par exemple, quand il y a eu un glissement de terrain à Rivière-Éternité, le maire Rémi Gagné a joué un rôle clé, parce qu’il connaissait tout le monde. Si l’on diminue le nombre de municipalités, il faut que la sécurité soit la première obligation. Ça prend du monde de terrain qui connaît le terrain.

Question : Pensez-vous devoir forcer des fusions un jour?

Réponse : On n’a pas l’intention de faire des fusions forcées. Regrouper les services va devenir une obligation et l’on a des programmes de financement pour inciter les municipalités. Celles qui ne veulent pas faire partie du regroupement n’auront pas de subventions.

Question : Quels sont les avantages des fusions pour le gouvernement du Québec?

Réponse : C’est une question de coûts. Quand les municipalités travaillent ensemble, elles peuvent mieux s’occuper des leurs infrastructure. Quand il y a de la chicane, il y a moins de développement et les citoyens en paient le prix.

Les municipalités ont beaucoup à gagner. Au lieu d’avoir trois municipalités qui paient pour trois directeurs généraux à 80 000 dollars, ils peuvent se regrouper pour en payer un à 100 000 dollars. Le camion de pompier que tu achètes à 500 000 dollars, pourquoi ne pas le partager avec la municipalité d’à côté. Déjà là, on sauve beaucoup.

Question : Y a-t-il moyen de conserver son identité malgré une fusion?

Réponse : Il y a moyen de garder son identité s’il y a un équilibre. Si tous les projets vont à un seul endroit, les autres seront déçus. Il faut parfois oublier son égo pour faire avancer le bien commun. Il ne faut pas accepter des projets juste pour faire plaisir à tout le monde. Il faut bien planifier les projets et c’est ce qu’on demande avec la politique d’aménagement du territoire. Les municipalités doivent respecter les normes gouvernementales en densifiant et elles doivent aussi faire un plan de gestion des actifs. C’est bien beau de faire des annonces, mais il faut donner de l’amour à ce qu’on a déjà. Ce n’est pas normal de faire un projet s’il faut une nouvelle usine de traitement d’eau par exemple.

Question : Quelle est la recette d’une fusion réussie?

Réponse : Il faut penser aux citoyens avant tout, mais aussi aux entreprises, aux infrastructures en place. On doit oublier notre égo et faire en sorte que ça coûte moins cher pour les citoyens. Ça marche bien quand il y a un bon travail d’équipe et ça ne marche pas quand ça va de tous bords tous côtés.

Question : Faut-il que le compte de taxes baisse pour favoriser l’acceptation d’une fusion?

Réponse : Ça dépend, parce qu’il faut aussi tenir compte de l’inflation aussi. Souvent, les maires gèlent les taxes pour être élus. Il faut de l’argent pour s’occuper des infrastructures et ça coûte moins cher de faire de la prévention que de réparer un tuyau d’aqueduc en urgence. Prendre du retard coûte cher aux citoyens.

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