En tant qu’intervenant, pour les 50 ans et plus dits vulnérables, deux à trois fois par mois, j’assure une vigie chez différentes personnes aînées. De ma propre initiative ou à la demande de collègues du Centre d’action bénévole, lorsqu’il y a lieu de s’inquiéter, je vais directement cogner à la porte chez certaines personnes pour m’assurer que tout va bien.
Il y a plusieurs signes qui permettent de croire que l’aîné ne va peut-être pas si bien que ça.
Les voici :
- Le numéro de téléphone n’est plus bon;
- La boîte vocale est constamment pleine;
- Ça ne répond pas à la porte quand le livreur apporte un repas de popote roulante;
- La voiture ou le balcon n’a pas été déneigé depuis plusieurs jours.
- Ça fait longtemps qu’on ne l’a pas vu;
- N’a pas contacté le CAB.
Ça fait déjà cinq ans que je travaille comme intervenant pour les aînés. Au début, assurer une vigie se faisait très rarement. Depuis un an, assurer une vigie fait maintenant partie de ma routine.
Je ne connais pas les causes exactes pourquoi cette facette de mon travail ait augmentée. Une chose est certaine, l’isolement chez les aînés frappe toujours fort. L’isolement est un véritable vent de face, toujours brutal, qui peut faire chavirer quiconque aux commandes de sa vie.
Quand je vais cogner chez quelqu’un et que la personne m’ouvre sa porte, c’est toujours un peu déroutant pour elle que je lui dise : « Il n’y a rien de spécial mon cher Untel, je passais dans le coin et je m’inquiétais pour toi ; ça faisait longtemps que je n’avais pas eu de tes nouvelles. » Déroutant au début, oui, mais un lien de confiance plus fort se tisse tranquillement. Au final, c’est toujours apprécié que d’assurer une vigie. Dans le cadre de mon travail, certes, mais vous aussi pouvez avoir cette initiative. Si un de vos voisins vous préoccupe, je vous propose d’avoir l’initiative que d’aller cogner chez lui.