Le Val-Ouest

La filière batterie réduit la zone agricole

Zone agricole et filière batterie : les ministres concernés doivent s’engager davantage à protéger notre garde-manger.

Les informations rapportées hier par le journaliste Thomas Gerbet (Radio-Canada), au regard des répercussions passées et futures de la filière batterie sur la zone agricole, sont particulièrement préoccupantes. L’Union des producteurs agricoles (UPA) demande donc à l’ensemble des ministres concernés d’être plus sensibles aux préoccupations des agricultrices et des agriculteurs et de s’engager davantage à protéger le garde- manger québécois.

« Les nombreux projets annoncés et à venir ne doivent pas affecter négativement la protection intégrale du territoire et des activités agricoles. Nourrir les Québécoises et les Québécois est une priorité nationale, au même titre que les autres missions de l’État. Il est donc impératif d’éviter une atteinte grave et irréversible au patrimoine et à l’autonomie alimentaire du Québec », a déclaré aujourd’hui le président général de l’UPA, Martin Caron.

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Rappelons que Radio-Canada a dévoilé hier en primeur les grandes lignes du fascicule 2 de l’actuelle consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles, dans lequel le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec prévoit une augmentation significative des incursions non agricoles en zone verte en raison de la filière batterie et de ses nombreuses composantes (méga-usines et entreprises, production et transport d’électricité, besoins en minéraux stratégiques, etc.).

Comme le signalait l’UPA en réaction au fascicule 1 de la consultation nationale, la zone agricole cultivable ne représente qu’environ 2 % du territoire québécois. Ces terres représentent donc une ressource très limitée et non renouvelable. Elles continuent néanmoins d’être grugées par l’étalement urbain, l’activité de spéculateurs financiers et immobiliers, les projets industriels et la construction d’infrastructures, entre autres pour le transport.

L’implantation d’usages non agricoles en zone verte nuit au développement de l’agriculture

Rappelons également que la toute récente Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire indique clairement que l’implantation d’usages non agricoles en zone verte nuit au maintien et au développement de l’agriculture, provoque des conflits d’usages et favorise l’éparpillement de notre empreinte collective. Compte tenu aussi des récentes consultations sur les nouvelles orientations gouvernementales en aménagement du territoire et de l’actuelle consultation nationale, l’État québécois ne doit pas détruire d’une main ce qu’il est en voie de bâtir de l’autre. D’autant plus que l’agriculture et la transformation alimentaire, premiers secteurs primaire et manufacturier au Québec, sont des secteurs économiques prometteurs, rentables et durables qui génèrent déjà des dizaines de milliers d’emplois.

Pour l’UPA, il est possible de concilier le développement économique et l’urbanisation en évitant l’étalement en zone agricole. « Le gouvernement du Québec doit être responsable et cohérent. Les projets présents et à venir de la filière batterie, ou de tout autre secteur, doivent respecter la très forte volonté collective des Québécoises et des Québécois à l’égard de la protection de leur garde-manger. Nous lui demandons de donner suite à ce consensus social maintes fois exprimé et lui offrons notre pleine et entière collaboration à cet égard, les priorités économiques de la province étant tout à fait compatibles avec une meilleure gestion du territoire », a conclu M. Caron.

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