Un bâtiment abrite de nombreux objets gratuits, prêts à entamer une seconde vie.Un bâtiment abrite de nombreux objets gratuits, prêts à entamer une seconde vie. Jean Roy, La Tribune
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Dans le Val-Saint-François, la revalorisation des matières et des objets occupe de plus en plus d’importance dans les pratiques citoyennes. La Tribune est allée visiter l’écocentre situé à Melbourne afin d’y suivre le parcours des déchets vers une nouvelle vie.

Dès l’entrée sur le site situé au 666 chemin Keenan, des conteneurs remplis de meubles, portes, fenêtres, matériaux de construction et matériel de jardinage font office d’accueil. «C’est un peu comme un magasin gratuit», dit Martin Lemieux, conseiller aux écocentres pour la MRC du Val-Saint-François.

Un peu plus loin, un bâtiment abrite une grande variété d’objets pour la maison, vaisselle, articles de sport, décoration, alouette. Ce que Martin Lemieux décrit comme une «vente de garage perpétuelle» a pour lui une symbolique forte. «Les gens apportent des objets sachant qu’ils vont servir. Ils peuvent prendre ce qu’ils veulent. Ça peut vraiment aider quelqu’un qui n’a pas d’argent ou qui a à cœur le réemploi.» Dans tous les cas, ce que Martin Lemieux remarque, «c’est le sourire des gens qui passent.» De dons en trouvailles, le service de réemploi fait unanimement des heureux.

Ann Bouchard, coordonnatrice à l’environnement et à la gestion des matières résiduelles pour la MRC du Val-Saint-François et Martin Lemieux, conseiller aux écocentres.

Ann Bouchard, coordonnatrice à l’environnement et à la gestion des matières résiduelles pour la MRC du Val-Saint-François affirme que le public porte une affection particulière à la zone de réemploi. «La fréquentation a explosé au cours des dernières années.»

Alors que la pratique du réemploi commence à s’implanter dans les autres écocentres de la région, celui du Val-Saint-François l’applique depuis déjà une vingtaine d’années et elle occupe la majorité de l’espace. «On a commencé il y a vingt ans dans un abri tempo», se souvient Martin Lemieux.

Revaloriser un site et ses matières

L’écocentre du Val-Saint-François est situé sur un ancien site d’enfouissement. Aujourd’hui, plus rien n’est enterré, mais le lieu est revalorisé en hébergeant l’écocentre.

L’endroit n’accueille pas le contenu des bacs que les citoyens déposent au chemin pour les cueillettes régulières. Il est alimenté par les résidents de la MRC qui apportent leurs propres matières.

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Les déchets agricoles comme les pellicules d’ensilage, la ficelle à foin, la tubulure acéricole et les emballages de ripe sont accumulés sur place, puis envoyés en lot pour la revalorisation. «On n’a plus de raisons de jeter ou brûler à la ferme», soutient Martin Lemieux.

Les sacs de feuilles mortes sont compostés sur place et les clients peuvent repartir avec un sac de compost à chaque visite. «Il y a une agricultrice qui nous fournit des sacs de moulée pour que les gens puissent les remplir de compost», indique M. Lemieux. Celui-ci ajoute que plusieurs agriculteurs repartent également avec des feuilles non compostées afin de les utiliser dans leurs cultures.

Électroménagers, matelas et meubles rembourrés, résidus domestiques dangereux, peinture, matériel électronique, résidus de construction, verre, bois et branches, styromousse, chaque matière trouve sa pile et sera acheminée à un endroit pour la revaloriser ou en disposer de façon écologique. Les cafetières sont envoyées chez un réparateur de Sherbrooke qui réutilise les pièces ou répare les machines encore fonctionnelles. Le reste des matières sera accumulé dans un conteneur destiné à l’enfouissement.

La liste complète des matières acceptées et des tarifs (applicables pour certaines matières uniquement) est disponible ici.
D’année en année, le principal défi demeure la réduction des déchets qui seront enfouis.

Adhésion sociale

La revalorisation des matières est difficilement quantifiable, souligne Ann Bouchard, puisque seulement les matières qui partent pour l’enfouissement sont pesées. Le reste entre et sort du site au gré des visites et des besoins des citoyens. Toutefois, pour une population de 30 000 personnes, 11 000 visiteurs ont utilisé l’écocentre en sept mois, des chiffres qui illustrent le besoin d’un tel service.

Les élus municipaux appuient, eux aussi, les opérations de l’écocentre. «Ce qui est bien, c’est qu’on a des élus qui osent porter des projets», ajoute Martin Lemieux. «Ça donne le goût d’en faire plus», renchérit Anne Bouchard.

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