Tous les mercredis soirs, des pères et leurs enfants se réunissent à la Maison de la famille Les Arbrisseaux, à Windsor. Dans le cadre de l’activité «Sam tente d’être là… pour les papas!». Une formule qui sera disponible ailleurs dans la région à partir de janvier.
«Ma force, c’est l’accueil»
Samuël Gagnon, intervenant-animateur de milieu à la Maison de la famille, est l’instigateur du projet. D’où le nom de l’activité, «Sam tente», qui provient de son prénom. « C’est lié à mon profil d’organisateur communautaire. Ma force, c’est l’accueil. De vouloir être là dans un milieu très chaleureux comme la Maison de la famille », explique-t-il.
«Dire aux hommes : vous avez une place»
Quel est l’objectif? «Créer un rendez-vous. Pour dire aux hommes : vous avez une place. Vous pouvez venir ici et vous déposer.»
Tout se déroule avec une certaine simplicité.
«À part le respect, il n’y a aucune règle. Je prépare les lieux et la bouffe. Les participants arrivent et se mêlent ensemble. Ça se fait tout seul.»
La particularité de cette activité est qu’il n’y a aucune inscription ou réservation de la part des hommes qui veulent participer. Tous sont les bienvenus. «Je veux qu’ils viennent, se sentent à l’aise et s’approprient l’activité. Je ne mets aucune pression et laisse les portes ouvertes.»
L’activité offre aussi un certain répit au sein des familles. Ce qui permet aux conjointes d’avoir une pause, pendant que le conjoint et les enfants sont partis.

Six mois avant d’accueillir un premier participant
«Sam tente» a démarré très tranquillement, il y a deux ans.
«Ça a pris six mois avant que des hommes se présentent. J’ai été seul longtemps. Mais je m’y attendais. Je suis la bonne personne pour de petites missions comme celles-là, qui semblent impossibles. J’adore ça», confie Samuël Gagnon.
La formule a évolué au fil des mois. «Au début, ça servait davantage pour de l’intervention ponctuelle et ils repartaient. Puis, des papas sont arrivés en plus grand nombre. Avec beaucoup d’enfants. Et finalement, c’est devenu autre chose.»
La soirée sert à briser l’isolement et à créer un lieu de rassemblement. En moyenne, de deux à cinq papas se présentent avec leurs enfants, soit environ une quinzaine de personnes. «C’est accueillant. Les enfants se promènent partout avec des tricycles et jouent avec des jeux. C’est comme un party de Noël à toutes les semaines.»
Compte tenu que l’activité est organisée à Windsor, c’est davantage des hommes de cette région qui s’y présentent, sauf quelques exceptions.
L’activité se module en fonction des besoins des familles qui se présentent. «Si c’est de l’aide aux devoirs, ça va être ça. S’ils arrivent ici, qu’ils ont faim et qu’ils veulent jouer, ce sera plutôt ça», fait savoir Samuël Gagnon.
Agir en prévention
Au-delà de son aspect social, l’activité vise aussi à faire connaître la Maison de la famille ainsi que les différentes ressources disponibles en cas de besoin.
«C’est un bon exemple d’une initiative en prévention. Le résultat immédiat, c’est de créer un lien, de connaître un organisme et d’y avoir vécu une belle activité. Après, quand ça ne va pas, tu as accès à une ressource», indique Michel Benoit, organisateur communautaire à la Direction de la santé publique de l’Estrie.
Il ajoute :
«On ne sait jamais si ça va t’arriver à toi ou à quelqu’un d’autre. Peut-être que la ressource ne sera pas pour toi, mais pour un de tes amis. En lui disant : viens-t’en, je t’amène là. »

«On m’a invité trois fois avant de venir»
Marc-André Coulombe fait partie de ceux qui viennent régulièrement à «Sam tente». «Je me suis fait inviter trois fois par un autre papa avant de me décider à venir», dit-il.
Il ne regrette pas son choix.
«En tant que papa très impliqué dans son entreprise, c’est facile de ne pas être avec les enfants et de leur donner l’attention dont ils ont besoin. Le fait de venir m’a donné un ancrage hebdomadaire avec mes enfants. Ils savent qu’ils vont être avec leur papa pendant deux heures et ils ont le goût de venir. Ils vont revoir des amis avec qui ils vont passer du temps et jouer toutes les semaines. Ça crée une espèce de stabilité, dans la vie qui va si vite aujourd’hui. Tout en offrant aussi une pause à ma conjointe.»
«Ça m’a permis de parler de ce que je vivais»
Pendant un an, Marc-André Coulombe s’est ainsi présenté à l’activité. Jusqu’à ce qu’il ait fait face à un important défi dans sa vie personnelle.
«Il m’est arrivé un pépin et je n’avais nulle part où aller. Le fait que j’ai bâti cette complicité et cette relation de confiance avec Samuël m’a permis d’aller parler avec lui de ce que je vivais. Je vais le dire comme ça : ça m’a sauvé la vie. Parce que j’étais dans le noir.»
Marc-André Coulombe apprécie aussi le fait de recevoir du soutien d’un autre papa du groupe. Avec qui il a développé un lien. «Il m’accompagne dans ce que je vis. Et c’est l’activité qui a généré ça», souligne-t-il.

«Les hommes sont difficiles à aller chercher»
Les rencontres s’adressant exclusivement aux hommes sont rares dans le Val.
«Les hommes sont plus difficiles à aller chercher pour plusieurs raisons. Mais une fois qu’ils voient et qu’ils vivent l’activité, ça défait leurs idées préconçues. Le fait de venir une seule fois, ça ne veut rien dire. Après être venu deux fois, c’est là qu’un homme revient plus souvent», remarque Samuël Gagnon.
Démarrer, se retirer et rester en appui
Samuël Gagnon souhaite offrir aux hommes l’opportunité de développer une certaine autonomie. «Je suis un intervenant, mais je ne veux pas être essentiel. Une fois que les fonds ne sont plus là, il n’y a plus d’activité. Mon but, c’est de démarrer des affaires puis de me retirer, sans que le monde ne s’en rende compte. Puis de rester là en appui.»
Fin de l’activité en décembre
Bien que «Sam tente» aille bien, elle cessera en décembre à Windsor. À partir de janvier, Samuël Gagnon souhaite se tourner vers Richmond et Valcourt pour y offrir d’autres activités pour les familles et les papas. «Je veux brasser les cartes un peu. La Maison de la famille offre beaucoup de services à Windsor. Il faut maintenant aller ailleurs pour essayer autre chose», croit-il.
Les rencontres devraient débuter après les Fêtes. Les lundis matin de 10 h à 12 h au CJE à Richmond. Et les mercredis de 14 h à 17 h à la Libellule à Valcourt.
Michel Benoit est d’accord avec cette idée d’élargissement.
«L’enjeu de proximité est important pour beaucoup de monde. Que ce soit en termes de temps ou de disponibilité de transport. Je trouve intéressant de pouvoir expérimenter des formules qui vont s’adapter à d’autres milieux dans la MRC. En fonction des gens qui vont l’utiliser.»
À SAVOIR
Les soirées «Sam tente d’être là… pour les papas!» ont lieu tous les mercredis à compter de 17 h à La Maison de la famille Les Arbrisseaux située au 64, 3e avenue à Windsor. Les activités ont lieu jusqu’au 11 décembre 2024. Pour information : Samuël Gagnon, 819 620-5608 ou samgagnon.mla@gmail.com
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