Les fraudes et arnaques par téléphone et Internet sont malheureusement monnaie courante. La semaine dernière, la municipalité de Maricourt a fait parvenir une communication spéciale à ses citoyennes et citoyens. Car plusieurs d’entre eux avaient reçu des appels frauduleux concernant des visites pour évaluer l’efficacité énergétique de leur maison.
Fausses évaluations énergétiques
Il existe bel et bien des programmes gouvernementaux qui offrent des subventions pour l’évaluation énergétique des domiciles. Comme les programmes Rénoclimat et Éconologis. Par contre, Transition énergétique Québec, qui administre ces programmes, ne fait aucune sollicitation téléphonique ni aucune campagne de porte-à-porte.
Ce type de fraude existe depuis quelques années déjà.
Transition énergétique Québec croit que «l’objectif de ces personnes mal intentionnées peut être de vous vendre des produits sous pression ou de vous amener à dévoiler des renseignements personnels».
Elle rappelle de rester vigilant.
Fraude de type « grands-parents »
Le Val-Ouest faisait état récemment d’un autre type de fraude, de type «grands-parents». Il s’agit d’un appel ou d’un courriel d’une personne qui dit communiquer au nom d’un membre de la famille. Ou encore d’un appel téléphonique utilisant l’intelligence artificielle pour imiter la voix d’un proche. Il arrive aussi que la personne se fait passer pour un policier ou un avocat.
Bien souvent, l’interlocuteur met de la pression. Il incite à agir rapidement et à ne pas en parler à personne. La Sûreté du Québec est claire à ce propos :
« N’envoyez pas d’argent dans l’immédiat. Validez l’histoire qui vous est présentée et l’identité de la personne avec qui vous communiquez en appelant un autre membre de la famille ou des amis. »
Une victime âgée dans la région
Sébastien Champagne est travailleur de milieu auprès des aînés du Val-Saint-François. Il a été témoin d’une situation très concrète l’an dernier. Une personne aînée en situation de vulnérabilité avait sollicité son aide pour obtenir son passeport.
« Demander son passeport à un âge avancé et en ayant une santé vacillante, c’était, pour moi, intrigant. Sans être trop intrusif, je devais poser quelques questions à savoir ce que la personne allait faire à l’extérieur du pays. Au fil de la conversation, j’apprends que cette personne avait supposément hérité, d’un inconnu, une énorme somme d’argent. Qu’elle devait aller récupérer dans un pays X. Alerte rouge ! »
Raconte-t-il dans son récit publié l’an dernier dans Le Val-Ouest.
Un appel à la Sûreté du Québec a permis de désamorcer cette fraude. « Un agent persuasif aura fait comprendre rapidement la situation fâcheuse dans laquelle la personne était embarquée. L’arrêt d’envoi d’argent fut immédiat », rapporte-t-il.
Cette personne âgée a tout de même perdu plus de 10 000 $. Sans l’intervention de ce travailleur de milieu, il est fort possible que la fraude aurait pu être encore plus importante. « Cette personne ne retrouvera malheureusement jamais son argent. L’égo et le portefeuille furent amochés. Mais au bout du compte, elle a retrouvée tranquillement une paix d’esprit », témoigne Sébastien Champagne.
Faux policiers, conseillers, etc.
Les faux appels de toutes sortes sont nombreux. Faux appels de gens qui se font passer pour des policiers. Ou encore qui prétendent travailler pour une institution bancaire ou une agence du gouvernement. Dans l’objectif de soutirer des renseignements personnels et bancaires.
Encore une fois, rappelle la Sûreté du Québec, « aucun organisme gouvernemental ne procède ainsi ou ne formule de telle demande ». La Sûreté invite les gens à « raccrocher au nez de ces fraudeurs ».
Le Centre antifraude du Canada indique de son côté que ni lui, ni aucun service de police ne demandera jamais : « de transférer de l’argent, d’accéder à votre ordinateur à distance et de lui fournir des renseignements personnels ou de lui faire un paiement, peu importe le mode. »
Arnaque amoureuse
Dans le cas d’une « arnaque amoureuse », le fraudeur ou la fraudeuse entre en contact avec sa victime par l’entremise des médias sociaux, d’applications ou de sites de rencontres. Selon le Centre antifraude du Canada, ce type de fraudes « occupe le premier rang des pertes financières reliées aux arnaques chez les aînés ».
La personne crée un faux profil sur des sites de réseautage social ou de rencontre en ligne. Il ou elle peut aussi prétendre être un Québécois ou une Québécoise, mais en voyage à l’étranger. Ou encore être consultant à l’étranger.
« Il joue avec vos sentiments en annulant des rendez-vous en personne sous divers prétextes : visa non obtenu, maladie ou perte d’emploi. Ensuite, il essaie de vous soutirer de l’argent par virement, divulgation de code de cartes prépayées, envoi d’un chèque par la poste, etc. », explique la Sûreté du Québec.
La Sûreté ajoute : « Très habile, si cette personne vous déçoit, elle fera tout pour regagner votre confiance et vous soutirer à nouveau de l’argent. »
Quoi faire en cas de fraudes?
Une personne qui se croit victime d’une sollicitation frauduleuse peut contacter la Sûreté du Québec au 9-1-1. Ou au 310-4141 (téléphone) ou *4141 (cellulaire) pour les municipalités non desservies par le 911.
On peut signaler l’incident au Centre antifraude du Canada au 1 888 495-8501.
Il est possible, si un achat a été fait, de déposer une plainte auprès de l’Office de protection du consommateur.
Les aînés du Val-Saint-François peuvent aussi contacter Sébastien Champagne par courriel : itmav@cabver.org ou par téléphone au 450-532-2255, poste 3 ou sans frais au 1 855 513-2255.
En cas de maltraitance, les aînés peuvent aussi appeler la ligne «Aide Abus Aînés» au 1 888 489-2287.
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