Le réseau d’Éclaireurs de l’Estrie en collaboration avec l’équipe de santé environnementale de la Direction de la santé publique de l’Estrie et le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie (CRE Estrie) déploient une campagne de distribution de thermomètres dans la communauté. Leur collaboration permettra d’offrir cet été 5000 trousses à des groupes de populations prioritaires afin de les sensibiliser à la température de leur logement, particulièrement lors des épisodes de chaleur extrême.
Le projet a pris racine suite aux apprentissages estriens des dernières années et en réaction à un épisode de chaleur extrême vécu dans l’Ouest canadien en 2021 et ayant coûté la vie à plus de 600 personnes, dont une majorité retrouvée dans un environnement intérieur chaud. En raison des changements climatiques, on observe une hausse de la fréquence et de la puissance des événements météorologiques extrêmes, comme des hausses de températures, même en Estrie.
« Les élus se mobilisent de plus en plus face au besoin de rafraîchir nos milieux de vie, mais de nombreuses personnes vivant dans les îlots de chaleur souffrent des canicules. Les sensibiliser de manière directe et personnalisée aux impacts de la chaleur extrême sur la santé fait partie des mesures d’adaptation aux changements climatiques », indique la codirectrice du CRE Estrie, Jacinthe Caron.
Naissance du projet
Le projet a vu le jour l’été passé, en projet pilote, dans les MRC de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi. Les répercussions étant positives, la DSPublique a pris la décision de renouveler l’initiative et de l’appliquer plus largement sur le territoire de l’Estrie. Ce faisant, le Réseau d’Éclaireurs est mis à contribution cet été, par l’entremise des organisateurs communautaires, qui ont identifié des organisations participantes pour la distribution du matériel. Ils ont également obtenu l’aide du CRE Estrie pour la promotion et la coordination du projet à grand déploiement.
« Le but de ce projet est de mieux communiquer les risques reliés à la chaleur extrême aux populations prioritaires, c’est-à-dire aux personnes ayant plusieurs caractéristiques augmentant leur risque de souffrir des conséquences de la chaleur» indique Mélissa Généreux, médecin spécialiste, professeure à la Faculté de médecine et des sciences de la santé et instigatrice du projet.
Il peut s’agir notamment de personnes vivant dans des secteurs identifiés comme des îlots de chaleur, des personnes âgées en perte d’autonomie ou des personnes vivant avec des maladies chroniques ou des troubles mentaux moins bien contrôlés, particulièrement si elles vivent seules ou sont socialement isolées.
Ces trousses sont constituées d’un thermomètre analogique et d’un carton sur lequel se trouvent des informations pratiques, dont un gradateur de chaleur associé à des actions à prendre, une liste de symptômes et des numéros de téléphone d’urgence à contacter en cas de besoin. À des températures intérieures à 31 degrés et plus, on suggère même de quitter les lieux. Pour certaines personnes, cette situation peut être mortelle. Afin de bien comprendre les enjeux et de savoir comment utiliser les outils qui leur sont proposés, les personnes sélectionnées pour le projet reçoivent un accompagnement personnalisé et adapté.
Les trousses sont remises aux différentes organisations participantes, telles que les popotes roulantes, les organismes communautaires, etc. Aidés d’un guide, les intervenants et bénévoles de ces organisations rendent visite aux populations et font la distribution. Les outils destinés à la population ainsi que le guide des intervenants sont disponibles en français et en anglais.
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