Seriez-vous prêts à lâcher une sécurité d’emploi pour vivre de votre passion? C’est ce qu’a décidé de faire la Béthanienne Sara-Kim Brien. Elle a quitté sa carrière de conseillère en orientation pour s’orienter vers la télévision et le cinéma. Participant, entre autres, au film «Fanny» qui sera présenté par le Ciné-Club du Grand Valcourt le mercredi 26 novembre prochain.
Après des études en psychologie et en orientation, Sara-Kim Brien a travaillé quatre ans comme conseillère en orientation puis comme coordonnatrice de services au CJE du Comté de Johnson (aujourd’hui appelé «CJE Vision compétences») à Valcourt et à Windsor.
Bien qu’elle aime son travail, une pensée lui occupe l’esprit sur une base régulière.
«À l’aube de la trentaine, je me suis questionnée sur mes choix de carrière. En me demandant : «Qu’est-ce que je veux faire dans la vie?» Et la réponse, c’est que mon plus grand rêve a toujours été de travailler en télé et en cinéma!», confie-t-elle.
Stage à «La Voix»
Il y a un peu plus de deux ans, elle décide, en parallèle à son travail au CJE, de dénicher des contrats dans le milieu télévisuel. On lui offre d’abord un stage pour les préauditions de l’émission La Voix. «Ç’a été ma première porte d’entrée», dit-elle.
Bien quelle connaisse peu ce milieu, elle a un objectif clair en tête.
«Quand je regardais le générique d’une émission ou d’un film, l’emploi qui me parlait le plus était celui de coordonnatrice de production. Je savais, dès le départ, que je ne voudrais pas travailler, par exemple, dans la coiffure, les costumes, le maquillage ou encore les décors. Je cherchais un travail de bureau.»
Cette première expérience lui permet de s’insérer tranquillement dans ce milieu, où le réseau de contacts est essentiel.
«Ok, je me lance»
En 2023, une seconde opportunité s’offre à elle. «Les tournages avaient été ralentis par la pandémie. Par la suite, ça tournait à plein régime. C’était vraiment intense. Il y avait ainsi plusieurs opportunités disponibles pour qui voulait travailler. C’est comme ça que j’ai trouvé mon premier contrat, pour le film «Coco ferme» [Contes pour tous].»
Elle se retrouve ainsi, en pleine journée de canicule, à installer de la signalisation routière et à donner un coup de main dans un champ de maïs, où avait lieu le tournage. Malgré une chaleur accablante, elle dit avoir vécu la plus belle journée de sa vie.
«C’était la première fois que je me retrouvais sur un plateau. Je voyais la fourmilière, mais je ne comprenais absolument rien de la structure. Et en même temps, je trouvais ça merveilleux. Ç’a été une journée pleine de rebondissements!», se remémore-t-elle avec plaisir.
Cette expérience de trois jours représente pour elle un tournant décisif. «C’est là que je me suis dit : «ok, je me lance». Je suis allé dire à mon patron que je quittais mon emploi. Le CJE est un bel organisme et ils ont été super conciliants.»
«Je ne savais pas dans quoi je me lançais»
Elle débute avec quelques contrats, tout en conservant, pour un certain temps, son emploi au CJE. Puis elle obtient un contrat de trois mois pour la série FEM (diffusée sur TV5Unis). Ce qui l’aide à faire le grand saut.
«Je ne savais pas exactement dans quoi je me lançais et si j’aimerais ça ou non. Je ne quittais pas parce que je n’aimais mon emploi de conseillère en orientation. Au contraire. Mais je me sentais appelé par quelque chose d’autre.»
«J’ai eu peur»
Elle se lance le défi de commencer par essayer pendant un an. Quitte à retourner par la suite travailler dans son domaine d’études.
«J’ai eu peur. Et j’ai douté beaucoup. C’est une autre vie, que celle de pigiste. Je diminuais de salaire. Il me faut maintenant compter sur des contrats. Je venais de faire six ans d’université qui ne me serviraient à rien. Mais mon moteur, c’était ma passion et mon rêve de vouloir travailler dans cet univers-là.»
Sara-Kim Brien déménagera bientôt en Montérégie. Pour se rapprocher de Montréal, où ont lieu la majorité des tournages. «Je commence à découvrir Montréal. Je n’y étais allé qu’environ cinq fois dans ma vie.»
Compétences transférables
Bien qu’elle n’ait pas étudié en cinéma, Sara-Kim Brien réalise que les compétences acquises dans sa carrière précédente sont transférables dans son nouveau milieu de travail.
«C’est sûr que les études universitaires amènent de la rigueur et le sens de l’organisation. Ce sont des forces que j’avais déjà à la base. Il y a aussi la gestion des ressources humaines qui est importante, parce qu’on se crée une «bulle» pendant le temps que dure le tournage. Je ne partais donc pas de rien, même si je ne connaissais aucunement le jargon utilisé sur un plateau.»
Travail sur le film «Fanny»
De fil en aiguille, elle atterrit dans l’équipe du film «Fanny». Réalisé par Yan England avec un scénario de Stéphanie Lapointe.
Cette expérience lui permet de constater, très concrètement, l’envers du décor de la préparation d’un film.
Par exemple, pour «Fanny», l’équipe tournait dans le Bas-Saint-Laurent. Ce qui implique de l’hébergement dans la région de Notre-Dame-du-Portage et de Métis-sur-mer, pour toute l’équipe, pendant 20 jours de tournage. «C’est l’équivalent d’environ 1000 nuitées qu’on a réservées!», résume-t-elle.

Il fallait que l’équipe s’adapte aux aléas de la nature. Comme par exemple de créer une continuité dans la luminosité à l’écran. Ou encre de tenir compte des marées. «Il fallait être « raccord » entre les plans. S’il y a un plan où la marée est haute, il faut que dans la scène suivante, la marée soit haute aussi.»
Deux ans plus tard : vivre de sa passion
Deux ans plus tard, force est de constater que Sara-Kim vit maintenant de sa passion. Sans sécurité d’emploi, mais avec beaucoup de plaisir à faire son travail.
«J’ai été super chanceuse. Chaque fois que j’étais disponible pour un contrat et que j’ai cherché, j’en ai obtenu un.»
Elle travaille actuellement sur la deuxième saison de la série «Mr Big» sur les ondes de TVA. De même, elle occupe désormais le poste qu’elle visait au départ : coordonnatrice de production. «C’est un poste où on porte plusieurs chapeaux. Comme de préparer les contrats des personnes qui travaillent sur un plateau, les feuilles de temps ou encore les calendriers de tournage. Et toutes les autres tâches connexes qui arrivent sur un plateau. Parce qu’il y a toujours des rebondissements.»
Cela étant dit, elle se dit consciente qu’il s’agit d’un milieu de travail qui offre son lot de défis.
«Depuis deux ans, la plupart des projets ont été difficiles. On travaille sous pression de 12 h à 16 h par jour. Tu ne t’arrêtes jamais. Mais je trouve ça magnifique d’être sur le plateau. De voir comment ça s’organise. Ça me passionne. Je trouve ça vraiment épatant tout le travail qui est mis pour faire une série télé ou un film. Je n’ai jamais regretté mon choix.»
Projection : 26 novembre à Valcourt
Le film «Fanny» sera projeté à Valcourt le mercredi 26 novembre prochain. Après la projection, les spectateurs et spectatrices auront l’opportunité de poser des questions à Sara-Kim Brien sur son travail. Pour information : Ciné-Club du Grand Valcourt.
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