Le Val-Ouest

Du cinéma chaque mois à Valcourt grâce au Ciné-Club

Cinéma : hors des grands centres, point de salut? Au contraire. Grâce à une poignée de bénévoles impliqués dans leur ciné-club, la population de la région de Valcourt a la possibilité d’assister chaque mois à la présentation d’un film.

La saison cinématographique à Valcourt débute toujours en septembre pour se terminer en mai de l’année suivante. Ce qui permet la diffusion de neuf œuvres différentes. Au cours des derniers mois, les cinéphiles ont ainsi eu droit à des films tels que La Petite et le Vieux, Ababouiné, Bergers ou encore Dis-moi pourquoi ces choses sont si belles.

L’équipe du Ciné-Club Valcourt se prépare pour son activité spéciale du 30 avril prochain. Lors de laquelle le film Vivre à 100 milles à l’heure sera diffusé en présence du réalisateur Louis Bélanger.

Nouveauté cette année, le public peut acheter à l’avance ses billets par le biais de la plateforme transactionnelle du Centre culturel Yvonne L. Bombardier.

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Du cinéma, même avec 2100 habitants

Comment expliquer qu’une telle infrastructure soit présente dans une municipalité qui compte un peu plus de 2100 habitants?

«Tout a démarré en 2017. Dans le cadre des chantiers mis en œuvre par l’organisme Valcourt 2030, des citoyens ont décidé de mettre sur pied un Comité culturel. Le Ciné-Club est l’une des branches de ce comité, avec la Chorale du grand Valcourt et les Créatives, qui organise des activités pour les femmes de la région», explique Sylvie Niquette, trésorière du Ciné-Club.

Un intérêt qui ne démord pas

La consommation des œuvres cinématographiques a subi bien des transformations depuis que cet organisme a vu le jour, il y a huit ans. Les clubs vidéos ont fermé les uns après les autres, dont le dernier, à Sherbrooke, au début avril 2025. Certaines grandes salles de cinémas font aussi face à d’importants défis depuis la pandémie. On l’a vu avec la fermeture, en janvier, des cinémas du groupe Guzzo, à Montréal. Le public choisit désormais de regarder des films en ligne, dans le confort de leur foyer.

Malgré ce contexte changeant, Sylvie Niquette explique que l’intérêt du public pour visionner un film dans une salle se maintient. En moyenne, une trentaine de personnes se déplacent chaque mois. Certains films, très populaires, ont même exigé l’organisation d’une seconde représentation. «Le nombre de personnes qui assistent varie selon le genre de film qu’on présente», pointe-t-elle.

La Valcourtoise Sylvie Niquette s’implique depuis plusieurs années au sein du Ciné-Club Valcourt.  (photo : gracieuseté)

Faire partie des cinémas parallèles du Québec

Le comité choisit les œuvres qu’il souhaite présenter parmi une liste de films accessibles pour diffusion publique par les cinémas dits parallèles. Et ce, en collaboration avec l’Association des cinémas parallèles du Québec, un organisme qui existe depuis 1979.

Le Ciné-Club Valcourt fait ainsi partie d’un groupe d’environ 70 cinémas du genre au Québec. Ce qui permet à la population de plus petites localités d’avoir accès à des films. En Estrie, on retrouve, en plus de Valcourt, une structure semblable à Lac-Brome, Bolton-Est et Mansonville.

Les cinéphiles continuent d’être au rendez-vous au Ciné-Club Valcourt, malgré une pause pendant la pandémie et la popularité grandissante du cinéma maison.  (crédit photo : Ciné-Club Valcourt)

Contribuer au dynamisme culturel régional

L’organisme valcourtois compte parmi ses bénévoles la comédienne de formation et productrice Virginie Dubois. Qui est venu s’établir en Estrie il y a trois ans. Celle-ci souhaite contribuer activement au dynamisme culturel de sa région d’adoption.

«Ça fait 30 ans que je vois le milieu du cinéma évoluer. Je viens de Montréal, un milieu saturé où on doit jouer du coude. L’offre culturelle est tellement vaste que le public ne sait plus où se garrocher. Alors qu’à Valcourt, il y a encore énormément de place. C’est un terreau extraordinaire.»

Arrivée dans la région de Valcourt il y a trois ans, la comédienne de formation et productrice Virginie Dubois s’est jointe au conseil d’administration du Comité culturel du Grand Valcourt à titre de vice-présidente. Tout en assurant une présence active au sein de l’équipe du Ciné-Club.  (crédit photo : Louis Bélanger)

Des idées pour atteindre de nouveaux publics

Depuis mai 2024, Virginie Dubois occupe le poste d’agente de rapprochement interculturel au sein de l’organisme Valcourt 2030. Elle indique qu’elle souhaite profiter de ses fonctions pour, entre autres, permettre aux nouveaux arrivants de mieux connaître la société québécoise en organisant des activités autour du cinéma québécois. «C’est un bon médium pour rassembler les deux communautés», dit-elle.

Les idées ne manquent pas pour cette professionnelle du cinéma. Elle songe à organiser des séances de cinéma en plein air, l’été, en collaboration avec Valcourt 2030. Inspiré de formules semblables à Montréal, Magog, Saint-Sauveur, Val-David et Sherbrooke. «Pour de telles projections, ça prend des équipements spéciaux. Par exemple un projecteur capable de projeter suffisamment de lumens. Nous sommes présentement en réflexion là-dessus. Pour le moment, c’est à l’état de projet.»

Virginie Dubois souhaite aussi multiplier les activités lors desquelles le public aurait l’opportunité de discuter ensemble du film, après la représentation. Ou encore d’inviter, lorsque c’est possible, des artisans du cinéma. Ce qui sera le cas le 30 avril prochain avec la visite du réalisateur Louis Bélanger. Elle croit que ces «projections accompagnées» inciteraient davantage de gens à sortir du confort de leur foyer pour vivre une «communion» avec d’autres cinéphiles.

Le mercredi 30 avril prochain, le réalisateur Louis Bélanger viendra à Valcourt dans le cadre de la projection de son film Vivre à 100 milles à l’heure.  (photo : gracieuseté)

Ouvrir les portes aux jeunes

Elle lorgne aussi du côté des maisons des jeunes ainsi que des écoles secondaires à Valcourt et Richmond. Pour offrir aux jeunes l’opportunité d’entrer en contact avec le cinéma d’auteur.

«On pourrait, par exemple, présenter aux profs la programmation, en début d’année. Pour que ça fasse partie du cursus scolaire. Un film, ça peut devenir un outil pédagogique extraordinaire.»

Virginie Dubois pense que le film Vivre à 100 milles à l’heure pourrait être une belle occasion pour toucher un public plus jeune.

«Ça prend du sang neuf»

De façon plus large, elle croit que son comité doit redoubler ses efforts promotionnels.

«Il y a encore énormément de développement de public à faire. Même si nous existons depuis 2017, certaines personnes ne sont même pas au courant qu’on a un ciné-club à Valcourt. Il faut donc aller les chercher.»

Mais les quatre bénévoles du club ont peine à y arriver. Sylvie Niquette et Virginie Dubois lancent un appel à celles et ceux qui auraient l’élan de mettre la main à la pâte. «Ça prend du sang neuf», fait savoir Virginie Dubois.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Acheter des billets pour la représentation du film «Vivre à 100 milles à l’heure» (30 avril 2025).

Courte vidéo qui présente le Ciné-club Valcourt. Réalisée en 2019 par l’Association des cinémas parallèles du Québec.

 

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