Le Val-Ouest

St-Denis-de-Brompton : pas d’agrandissement en vue pour l’école primaire

L’agrandissement tant attendu de l’école primaire Jardins-des-Lacs, à Saint-Denis-de-Brompton, est à nouveau repoussé. Malgré des investissements de 3,7 milliards de dollars pour l’ensemble du réseau scolaire de la province, le projet ne fait pas partie des priorités du gouvernement.

Le Centre de services scolaire (CSS) de la Région-de-Sherbrooke devait lancer sous peu un appel d’offres pour trouver un fournisseur pour les plans et devis. À terme, l’agrandissement prévoit l’ajout de six classes, deux locaux polyvalents et un gymnase. On prévoyait compléter les travaux pour 2026. Tout est désormais sur la glace, pour une période indéterminée.

«Avec le contexte budgétaire, le projet est mis en pause par le gouvernement. En attendant des disponibilités financière. Nous avons été avisé [par le ministère de l’Éducation] que ce projet d’agrandissement n’est toutefois pas annulé»

confirme Donald Landry, secrétaire général et directeur du service des communications du CSS.

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Un projet attendu depuis sept ans

Actuellement, 500 élèves fréquentent le Jardins-des-Lacs. Et les besoins d’espace de cette école primaire, construite en 1986, sont criants.

Cela s’explique par le fait que Saint-Denis-de-Brompton connaît une importante hausse de sa population. Elle comptait 4594 personnes lors du dernier recensement canadien de 2021. Une hausse de 13,3 % par rapport à 2016. Ce qui est beaucoup plus élevé que la moyenne provinciale, qui s’établissait à 4,1 %.

Pour répondre à ce défi, la municipalité a choisi de s’impliquer activement dans ce dossier. Pour éviter que des enfants ne soient transférés dans une autre école.

En 2011, elle procède à l’agrandissement de son aréna pour y construire deux classes permanentes.

De son côté, le centre de services scolaire agrandit l’école primaire en 2014, au coût de 2,1 M$.

Mais la population a continué à augmenter. Tant et si bien que les deux classes de l’aréna doivent continuer d’être utilisées.

En 2018, le CSS interpelle à nouveau le gouvernement du Québec pour un nouvel agrandissement de l’école. C’est ce projet qui est attendu depuis sept ans.

La population de Saint-Denis-de-Brompton a augmenté de façon importante entre le recensement canadien de 2016 et celui de 2021.  (source : Statistique Canada)

Deux classes modulaires grâce à la municipalité

En 2021, Saint-Denis-de-Brompton fait cette fois l’acquisition, à ses frais, de bâtiments temporaires pour y aménager deux classes modulaires pour y loger les élèves. Ceux-ci sont installés en avant de l’aréna, pour permettre que le terrain de l’école soit disponible pour d’éventuels travaux d’agrandissement. Le CSS loue ces espaces depuis août 2022.

L’entente de location de trois ans, qui devait se terminer le 23 juin 2025, doit donc être renouvelée. La municipalité s’est ainsi prévalue d’une clause qui lui permet de renégocier le contrat. Le conseil municipal a adopté, lors de sa séance de janvier, une résolution à cet effet.

Depuis 2021, certains élèves de l’école primaire Jardins-des-Lacs sont logés dans des classes modulaires installées par la municipalité en avant de l’aréna.  (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

Garder les enfants à Saint-Denis-de-Brompton

Le maire, Daniel Veilleux, se veut rassurant pour ses concitoyennes et concitoyens : la municipalité ne souhaite pas mettre fin à l’entente de location.

«Nous ne voulons pas que nos petits enfants aillent dans d’autres écoles. Nous allons bel et bien renégocier une nouvelle entente. Mais nous voulons nous assurer, avec notre député et le gouvernement, de débloquer les fonds pour qu’on puisse continuer d’avancer. Et, idéalement, de respecter le projet d’agrandir l’école d’ici le mois d’août 2026.»

Il rappelle aussi qu’il s’agissait, au départ, d’une utilisation temporaire de l’espace. «Il ne faut pas que ce soit interprété comme si ce sera là tout le temps. Considérant la croissance de notre municipalité, nous avons besoin de ces locaux.»

«Nous ne voulons pas que nos petits enfants aillent dans d’autres écoles. (…) Mais nous voulons nous assurer, avec notre député et le gouvernement, de débloquer les fonds pour qu’on puisse continuer d’avancer», déclare Daniel Veilleux, maire de Saint-Denis-de-Brompton.  (crédit photo : Saint-Denis-de-Brompton)

«Nous sommes ouverts à rediscuter des ententes»

La renégociation du contrat est justifiée, reconnait le CSS. «Nous sommes tout à fait ouverts à rediscuter des ententes. Il y a quelques éléments à améliorer. Le marché a aussi évolué depuis trois ans», partage Donald Landry.

Le secrétaire général fait savoir que son organisation est d’accord avec l’objectif de la municipalité de conserver les élèves à Saint-Denis. «Nous comprenons l’importance, pour une municipalité rurale en développement, de garder les enfants dans la localité. À tout le moins pour l’école primaire.»

Il ajoute :

«Les municipalités ont une vision de développer leur communauté. Et nous ne sommes pas contre ça. Loin de là. Ces municipalités ont décidé de contribuer pour nous aider à les aider. Dans la mesure où nous sommes capables de répondre aux besoins des élèves, c’est correct.»

Donald Landry, secrétaire général et directeur du service des communications du CSS.  (CSS de la Région-de-Sherbrooke)

Agrandir ou construire?

En parallèle de l’agrandissement de l’école, le CSS a dans ses cartons de construire une nouvelle école primaire qui pourrait possiblement desservir des jeunes en provenance de Saint-Denis-de-Brompton, Saint-Élie, Sherbrooke et Bromptonville. Ce qui, là aussi, n’est pas dans l’horizon des investissements du ministère de l’Éducation.

«Quand on conjugue l’analyse démographique et les projets de développements, ainsi que l’attractivité de la municipalité, on prévoit que la population va continuer d’augmenter. On considère qu’il y a un potentiel pour une nouvelle école. Mais on ne réussit pas, présentement, dans le contexte budgétaire du gouvernement, à faire en sorte que cette demande-là soit autorisée», explique Donald Landry.

En prévision de cette éventuelle construction, Saint-Denis-de-Brompton a d’ailleurs cédé en 2023, sans considération monétaire, un terrain au CSS.

D’autres municipalités s’impliquent

Le cas de Saint-Denis-de-Brompton n’est pas unique. D’autres municipalités de l’Estrie ont elles aussi choisi d’investir des sous pour que leurs élèves demeurent chez eux plutôt que d’être scolarisés dans une municipalité voisine. C’est le cas, par exemple, d’Ascot Corner et de Waterville.

Des classes modulaires appréciées

L’utilisation de classes modulaires pour pallier temporairement au manque d’espace est devenue courante. Le centre de services scolaire reconnaît en avoir aménagé dans d’autres écoles primaires et secondaires de son territoire.

Donald Landry confie que leur utilisation est même appréciée du personnel et des élèves.

«C’est souvent climatisé et il y a une meilleure fenestration. Dans certaines écoles, qui sont un peu plus vieilles, des enseignants préfèrent être dans des classes modulaires.»

Il convient tout de même qu’un éventuel agrandissement ou une construction neuve répondrait davantage aux besoins.

La durée de vie d’une classe modulaire est d’environ 15 à 20 ans. Alors que celle d’une école est de plusieurs décennies, lorsqu’elle est bien entretenue.

 

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