Le Val-Ouest

Des ateliers participatifs en environnement dans les écoles de l’Estrie

«Pour vous, l’environnement, c’est quoi? », pose d’emblée comme question Caroline Nioucel aux élèves de première secondaire de l’Odyssée, à Valcourt. Au moment du passage du Val-Ouest, celle-ci anime avec beaucoup de passion un atelier participatif dans une classe de sciences de l’établissement.

Des ateliers d’éducation et de sensibilisation comme celui-là sont offerts dans les écoles de l’Estrie par le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie (CREE). Dont Caroline Nioucel est la directrice des programmes éducatifs.

Deux grands enjeux sont principalement abordés : les changements climatiques et la surconsommation.

«Ce sont des ateliers «clé en main» que nous offrons aux profs. Nous animons du début à la fin. Nous sentons que nous apportons vraiment une plus-value au programme éducatif», partage avec conviction Caroline Nioucel.

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Changements climatiques et surconsommation

«L’atelier «Ouf! La Terre a chaud!» vulgarise la crise climatique en partant vraiment de la base. Ça s’adresse aux élèves de niveau primaire et secondaire. On leur explique des notions comme l’effet de serre et l’adaptabilité aux changements climatiques. Nous faisons aussi avec les élèves du primaire deux expériences scientifiques», explique-t-elle.

L’organisme propose aussi aux écoles trois autres choix d’ateliers. Ceux-là en lien avec la surconsommation. On sensibilise les élèves au cycle de vie et aux impacts environnementaux des produits qu’ils utilisent : vêtements, appareils électroniques et plastique à usage unique.

Malgré le fait que l’atelier était offert en fin de journée, les élèves de première secondaire se sont montrés attentifs et intéressés au matériel présenté.  (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

«Les outiller à passer à l’action»

«Ce n’est pas seulement un partage de notions théoriques. Nous voulons aussi outiller les enseignantes, les enseignants et les jeunes à passer à l’action. Soit à travers des défis qu’ils peuvent faire en famille, soit à travers des activités», fait-elle savoir.

Elle précise qu’au primaire, le CREE présente aux écoles des activités qui peuvent être réalisées collectivement après la visite. En ce qui a trait au secondaire, l’organisme outille les élèves qui veulent s’impliquer davantage. «Nous leur offrons différents conseils sur comment monter un comité environnemental étudiant et sur les ressources extérieures qui existent. Comme par exemple Environnement jeunesse. Qui a de très bons outils et offre une bourse Matière verte pour financer des projets dans les écoles. C’est quand même stimulant pour les élèves d’avoir des ressources pour les aider.»

«Le long voyage de tes écouteurs»

Lors de la visite du Val-Ouest à l’Odyssée, les élèves de l’enseignante de sciences Claudia Gagnon en apprenaient davantage sur le «long voyage» de leurs écouteurs. C’est-à-dire ce qui se cache derrière les étapes de fabrication et de distribution.

«Nous parlons par exemple avec eux des impacts de l’extraction des matières premières dont on se sert pour fabriquer les composants des écouteurs. Et, au niveau de la fabrication, nous discutons des conditions de travail de personnes, à l’autre bout de la planète, qui fabriquent toutes nos «bébelles»», indique Caroline Nioucel.

Caroline Nioucel, du CREE, explique aux élèves les impacts environnementaux de la fabrication des écouteurs qu’ils utilisent.  (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

Participation active des élèves

L’atelier avait lieu à la dernière période de la journée, un jeudi qui précède une journée pédagogique. Une case horaire qui, normalement, n’est pas avantageuse à qui veut conserver l’attention des élèves. Le Val-Ouest a tout de même constaté une bonne participation de la classe. Ce que confirme l’enseignante Claudia Gagnon.

«L’animatrice a permis à plusieurs élèves de participer. Elle faisait aussi beaucoup de liens avec des notions que les élèves connaissent et avec l’actualité. L’activité était peut-être un peu longue pour une fin de journée, mais c’était vraiment bien. J’ai apprécié», commente-t-elle.

Claudia Gagnon explique qu’un tel atelier s’inscrit d’ailleurs en ligne directe avec le projet éducatif de son établissement, qui vise l’écocitoyenneté de ses élèves.

Claudia Gagnon, enseignante de sciences à l’école secondaire de l’Odyssée à Valcourt, a apprécié l’atelier offert par le CREE dans sa classe.  (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

Soutien financier à Sherbrooke et dans le Val

Les écoles du Val-Saint-François ont la possibilité d’offrir ces ateliers à leurs élèves sans avoir à investir de sous. Grâce au soutien de Domtar, qui finance la tournée des établissements scolaires de cette région. Ce qui permet à 18 classes d’en bénéficier.

«Domtar accorde une grande importance à l’éducation pour promouvoir de meilleures pratiques de développement durable. Chaque année, à l’usine de Windsor, nous contribuons en temps, dons et commandites à plusieurs projets éducatifs relatifs aux changements climatiques, comme ceux du CREE», déclare Éric Olivier, gestionnaire principal, Environnement, procédés et développement durable pour l’usine Domtar de Windsor.

Les établissements scolaires de Sherbrooke bénéficient eux aussi d’un tel soutien, celui-là offert par la Ville de Sherbrooke.

Mais ce soutien financier ne couvre actuellement pas l’ensemble de l’Estrie. Certaines écoles doivent ainsi débourser environ 300 $ pour accueillir une animatrice. «Nous aimerions que l’éducation relative à l’environnement soit toujours gratuite à 100 %. Mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Ça dépend beaucoup des territoires», pointe Caroline Nioucel.

Travail en équipe lors de l’atelier offert en classe.  (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

Les jeunes préoccupés par l’environnement

La directrice des programmes éducatifs constate la préoccupation des jeunes à l’égard de l’environnement et des changements climatiques. «Je crois que nous faisons tous un peu l’autruche. Moi-même, j’ai parfois tendance à m’éloigner de l’actualité de temps en temps pour garder le moral.»

Elle précise à ce propos que les ateliers visent à proposer des solutions simples et des gestes concrets. Plutôt que de seulement présenter des problèmes.

«L’un des plus grands conseils que je leur dis, c’est d’essayer de déjouer la publicité. Consommez moins. Éloignez-vous le plus possible des écrans. Parce que nous sommes dans une société capitaliste. Et les multinationales mettent des millions de dollars dans le marketing pour nous créer des besoins. Nous pouvons faire des choix plus orientés en nous posant la question : «Est-ce que j’en ai vraiment besoin?». Qu’on soit un élève de 10 ans, un ado de 15 ans ou un adulte, c’est à la portée de tout le monde d’avoir cette conscience-là.»

Caroline Nioucel croit aussi qu’une des pistes de solution passe par une reconnexion entre les gens et la nature. C’est pourquoi son organisation recherche présentement du financement pour éventuellement proposer une telle activité.

 

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