La ferme La Vallée du Moulin, située à Melbourne, se distingue par ses initiatives environnementales. L’entreprise agroalimentaire a obtenu un prix Distinction qui lui a été remis lors du gala de la Fondation estrienne en environnement.

Dans la région, la MRC du Val-Saint-François fait aussi partie des récipiendaires en remportant deux récompenses : un Grand prix d’excellence et un prix Distinction (voir autre article).

Pionniers dans la culture des figues bio au Québec

La Vallée du Moulin est la première ferme québécoise à cultiver des figues sur une base commerciale. « Nous nous sommes donnés un défi supplémentaire en les cultivant de façon biologique. Tout en mettant de l’avant des initiatives écoénergétiques », explique Anne-Marie Proulx, l’une des copropriétaires de cette entreprise familiale. À la culture de la figue s’ajoutent la production de miel, de sirop d’érable et la culture de framboises bio.

Électrifié par deux mini-centrales

La Fondation estrienne en environnement a voulu reconnaitre la volonté de La Vallée du Moulin à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Le complexe serricole de l’entreprise est en partie alimenté en électricité grâce à deux micro-centrales hydroélectriques installées sur la rivière au Saumon. « Mon père, Serge, qui est l’un des copropriétaires, construisait des centrales hydroélectriques dans son ancienne vie. Il est ingénieur en électricité et a entièrement conçu le système. »

Chauffage écoénergétique des serres

Bien que les figuiers soient en dormance pendant l’hiver, l’entreprise doit tout de même conserver les serres entre 8 C  et 12 C pour éviter le gel.

Les serres ne sont toutefois pas chauffées à l’électricité. Serge Proulx a donc développé, sur mesure, une régie énergétique efficace qui diminue les intrants et fait baisser les coûts. « Le gros enjeu, pour nous, c’est de chauffer les serres. C’est ce qui coûte cher. Pour l’instant, on s’en sort avec des montants qui sont quand même assez raisonnables », mentionne Anne-Marie Proulx.

Serge Proulx s’est toutefois donné un objectif encore plus ambitieux : couper de moitié les coûts en énergie. « Notre but, c’est d’être le plus écoénergétique et le plus environnemental possible », résume Anne-Marie Proulx.

Régie énergétique basée sur sept sources d’énergie

La régie énergétique de La Vallée du Moulin est ainsi basée sur sept sources d’énergie. La ferme choisit d’utiliser l’une ou l’autre de ces sources d’énergie en fonction de la température extérieure.

Par exemple, lorsque la température oscille autour de 0 C, les serres sont chauffées avec des granules composées avec des résidus issus de la biomasse forestière. « C’est un système de chauffage qui est considéré comme carboneutre », affirme l’entrepreneure.

En septembre dernier, l’entreprise a installé une fournaise à gazéification. Un appareil qui permet de brûler des billots de bois. Principalement des frênes, attaqués par l’agryle (insecte), ainsi que du bois récupéré sur la propriété de 130 acres. Ce système est utilisé lors des jours les plus froids de l’hiver, lorsque la température descend sous les -20 C.

La ferme possède aussi des panneaux photovoltaïques ainsi qu’un système au propane, qui offrent une énergie d’appoint ou même d’urgence, s’il y avait un problème avec les autres sources d’énergie.

Les dalles de béton de la serre sont quant à elles réchauffées par un système à l’eau chaude. Lors de leur construction, les serres ont aussi été orientées pour profiter d’un maximum de chaleur et d’ensoleillement.

« Une belle reconnaissance »

Anne-Marie Proulx reconnaît que son équipe aurait bien évidemment aimé obtenir le Grand prix d’excellence en environnement. Mais elle se dit heureuse de la reconnaissance obtenue. « De remporter un prix Distinction pour une entreprise en démarrage comme la nôtre, ça signifie beaucoup. C’est une belle reconnaissance et nous en sommes très fiers. »

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