Plus d’une centaine de camions des secteurs de Sherbrooke, Richmond, Orford et Brome-Missisquoi ont pris la route de Sherbrooke vers 9 h, mercredi, afin de se joindre à la manifestation nationale de l’Association nationale des camionneurs artisans inc. (ANCAI) prévue vers midi à Québec.
Les camionneurs artisans se sont rassemblés au Centre de foires. Ils s’apprêtaient à se diriger vers la capitale afin de faire entendre leurs revendications.
«On est environ 150 à 160 ici, mais il y a une autre partie de la région de l’Estrie qui va partir vers la Beauce. On essaie d’entrer à Québec vers midi. On va arriver de partout au Québec, il y en a qui sont partis hier de la Gaspésie et de l’Abitibi-Témiscamingue», dit Rock Fortin, président régional pour l’ANCAI. Il ajoute: « À l’Assemblée nationale, ils ne savent pas qui on est, on va aller se présenter. »
Depuis un peu plus d’une décennie, les camionneurs de l’ANCAI voient leur garantie d’embauche avec le ministère des Transports s’effriter, raconte-t-il.
«On veut de l’écoute, on veut que Mme Guilbault s’adresse à nous. On demande que la clause qu’on a avec le ministère des Transports depuis des années suive quand ils donnent des budgets à d’autres. On veut juste travailler. On n’est pas en train de remettre en question notre taux horaire, qui est calculé par le ministère, on veut juste de l’écoute. C’est bien beau les téléphones d’attachés politiques, mais il y a quelque chose qui ne se rend pas en haut», déplore Rock Fortin.
Au point de départ, parmi les nombreux camionneurs, Denis Therrien affirme que c’est important pour lui de se rendre à Québec. «Sinon, ils vont engager n’importe qui et on n’existera plus.» Ce dernier travaille dans le domaine depuis 32 ans. Selon lui, le travail se fait de plus en plus rare depuis une décennie. « Ça baisse toujours. Ça m’inquiète.»
Gaston Fauteux, lui aussi camionneur, abonde dans le même sens. «Les compagnies viennent d’en dehors et nous, on n’a plus rien. Il n’y a plus de retombées économiques chez nous. Les clauses étaient là pour nous protéger. Le gouvernement saute par-dessus ses propres lois et il prend n’importe qui pour faire l’ouvrage. On paie des permis et on se fait voler notre ouvrage. Depuis dix ans ça a baissé terriblement.»
Avant de prendre la route, les membres de l’ANCAI ont tenu un caucus sur la façon de mener les convois. Ils ont convenu de dénoncer d’autres personnes qui voudraient se joindre au convoi sans respecter les consignes de sécurité de la Sûreté du Québec. «C’est nos jobs, c’est du sérieux, pas question qu’on passe pour des cowboys», a lancé Rock Fortin, déterminé à ce que le convoi soit en tout temps respectueux et sécuritaire.