Le projet Le Houppier, à Saint-François-Xavier-de-Brompton, franchit une nouvelle étape. La municipalité a de nouveau formellement appuyé ce projet. Cette fois en annonçant un crédit de taxes foncières de 1 972 878 $, si le projet venait à se réaliser.
Le Houppier vise la création d’un espace de vie intergénérationnel dans un milieu boisé, situé au cœur du village. Qui comporte trois volets : un milieu de garde, une salle communautaire et des villas pour aînés. Un projet évalué à environ 19 M $.
En concordance avec les objectifs municipaux
«Cette résolution rappelle nos engagements passés envers le projet du Houppier», confirme Adam Rousseau, maire de Saint-François-Xavier-de-Brompton.
Il rappelle que ce projet permettra aux citoyens d’avoir accès à des espaces municipaux et communautaires.
«Le Houppier est en concordance avec plusieurs objectifs de la municipalité. En ce qui concerne, par exemple, notre politique familiale et celle sur l’environnement et la biodiversité. Ou encore notre plan de développement d’une communauté nourricière. C’est aussi en lien avec le fait que nous sommes une municipalité amie des aînés.»
Pour lui, un projet comme celui-là est en lien avec l’amélioration de la qualité de vie des citoyens. «Notre municipalité est limitrophe à Sherbrooke. C’est pourquoi nous avons une croissance quand même importante. Les gens ne travaillent pas nécessairement ici, mais nous souhaitons offrir aux familles un endroit agréable où vivre. Pas seulement un lieu pour venir dormir et retourner travailler le lendemain.»

Bénéfique aux jeunes, aux aînés et à l’environnement
Le maire croit que le projet répondra à un besoin criant de la part des aînés. «Notre coopérative d’habitation pour les aînés, Au Jardin des sages, est un joyau. Mais c’est plein tout le temps. Il y a des listes d’attente. Nous avons besoin d’un nouvel espace.»
De même, bien que la première pelletée de terre pour un nouveau CPE ait eu lieu il y a quelques jours, Adam Rousseau croit que Le Houppier est lui aussi nécessaire. «Comme élu, je représente la MRC sur le Comité consultatif régional du ministère de la Famille, qui étudie les besoins de places en CPE. Avec la forte croissance que nous avons, nous ne serons pas en surplus. C’est donc une nécessité pour notre municipalité.»
La préservation de l’environnement fait aussi partie des raisons pour lesquelles sa municipalité a choisi d’appuyer ce projet.
«Le site où veut s’installer le Houppier est au cœur de notre village. Où il y a, entre autres, des milieux humides qui sont des recharges pour la nappe phréatique. La philosophie du Houppier est préserver ces milieux. Ce qui est non seulement un gain environnemental, mais également un gain pour la beauté de notre cœur villageois.»
«Nous sommes allés loin. Très loin»
Adam Rousseau reconnaît l’important soutien municipal accordé à ce projet. Comme le fait d’avoir fait, en 2024, une offre d’achat conditionnelle pour le terrain. Puis d’avoir promis de financer 100 000 $ des 250 000 $ nécessaires à l’achat. Pour que soit préservée à perpétuité la zone humide présente sur ce lot.
Ce à quoi s’ajoutent les sommes de la présente annonce.
«Un crédit de taxes comme celui-là, sur plusieurs années, c’est un revenu non réalisé pour la municipalité. Ce n’est pas nécessairement non plus une dépense. Mais ça reste quand même un engagement de 2 M$ de revenus que la municipalité accepte de se priver», convient-il.
Le maire avait aussi choisi, à l’automne 2024, de remettre à cet organisme la somme de 3102,15 $ à la suite du «Novemberfest du maire».

Adam Rousseau dit que la balle est désormais dans le camp d’autres partenaires.
«Encore une fois, la municipalité de Saint-François-Xavier-de-Brompton prend les devants pour démontrer son engagement. Nous sommes allés loin. Très loin. Mais nous ne pouvons pas y aller tout seul. Pour faire débloquer ce projet, il faudra que d’autres partenaires s’avancent aussi. C’est pourquoi nous demandons aux députés provinciaux et fédéraux, à la MRC, aux gouvernements fédéral et provincial, ainsi qu’à d’autres partenaires publics et privés, de fournir une aide financière et technique au Houppier. Et que ces instances annoncent officiellement et publiquement leur appui.»
«Ça affecte positivement notre plan d’affaires»
Guylaine Leclerc, présidente et fondatrice du Houppier, se dit profondément touchée par cette annonce.
«Ça représente pour nous une étape charnière au niveau financier. Ça affecte positivement notre plan d’affaires. Cette contribution municipale nous permettra, par exemple, l’obtention d’un financement par l’entremise du Programme d’habitation abordable du Québec.»
Comme Adam Rousseau, Guylaine Leclerc croit que cette résolution du conseil municipal envoie un message clair à d’autres partenaires «d’embarquer dans le train».

Visite à l’international et prochaines étapes
En parallèle à cette annonce, Guylaine Leclerc a récemment commencé à faire rayonner le projet à l’international. Elle participait, en mai dernier, à la 4e Conférence mondiale sur les forêts et la santé publique qui avait lieu au Luxembourg.
«Des fois, il faut sortir un peu de son village pour avoir une autre perspective. Ça m’a permis de parler à d’autres personnes du projet que nous avons à Saint-François-Xavier-de-Brompton et d’élargir notre réseau. J’ai pu entendre leurs commentaires positifs. Et aussi connaître d’autres initiatives qui se font ailleurs dans le monde.»

Quelles sont les prochaines étapes? Le Houppier rencontrera, d’ici deux semaines, l’équipe de Développement Val-Saint-François, qui relève de la MRC.
Des étudiants de l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke donnent de leur côté un coup de main à l’organisme cet été. Dans le cadre du Programme d’intervention dans la communauté.
Le Houppier se prépare à émettre, plus tard cet automne, des obligations de type communautaires ou des parts privilégiées. Et ce, par le biais du Fonds l’ampli. Un projet géré par le Chantier de l’économie sociale et financé par la Fondation Lucie et André Chagnon. Ce fonds a pour objectif de permettre à des organismes communautaires ou des entreprises d’économie sociale d’utiliser du financement participatif et de doubler les investissements engagés par la communauté. «Ça nous permettra de créer une mise de fonds pour être capable d’aller emprunter d’autres sous, en vue de la construction», soutient Guylaine Leclerc.
De même, l’organisme souhaite lancer une campagne de sociofinancement sur la plateforme web La Ruche.

Présence à la Fête du lac des nations
Le Houppier sera aussi présent à la Fête du lac des nations, à Sherbrooke. «Il y a des navettes qui amènent le public vers le site du festival. Nous avons été invités à embarquer dans l’autobus pour présenter au public notre projet.»
L’organisme compte être davantage visible lors d’autres événements publics à Richmond, Saint-Denis-de-Brompton ou Sherbrooke.
«L’un des publics cibles de notre projet, ce sont des parents avec des horaires atypiques qui ont besoin d’un service de garde adapté. Ce ne sont pas nécessairement tous des gens de Saint-François. Ça nous permettra donc de les rejoindre.»
«Ça commence à fleurir»
La présidente reconnaît la «chance unique» que ce projet voit le jour au sein d’une communauté autant mobilisée.
«Je souhaite contribuer à revitaliser le village dans lequel j’habite. J’ai le goût que les gens soient bien chez eux. L’humain est au cœur de ce projet. Et il correspond aux besoins des gens. Nous avons semé des graines, et ça commence à fleurir. Ce sera éventuellement un legs laissé à la communauté.»

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