Le Val-Ouest

Chronique L’avalé du Val – Le coeur de l’été

Le cœur de l’été

Chaque fois, c’est cool.  Pas de silence parlant, pas de p’tits commentaires narquois et culpabilisant, pas de baboune.  Juste un ok entendu, positif, presque enthousiaste :

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                                        Je prends le bord de Bonsecours…  Ok!

                                        J’m’en vais faire les côtes de la 222…  Ok! 

J’ai des airs lousses à l’infini quand il est question de partir à vélo.  Je suis libre.  Merci ma blonde!  Merci mon gars!  Merci vous autres!  Merci d’avoir compris que c’est mon équilibre, mon refuge, mon camp de chasse à moi.

***

Je n’étais pourtant pas parti pour ça, cette gratitude-là.  Je m’en allais ailleurs. Je prenais la piste cyclable (le sentier de l’Ardoise) en bas du chemin Neider, à Racine, pour une ride tout estivale.

J’allais parler de l’été.  Dire le cœur chaud et foisonnant de cette saison-là.  Le ressentir, drette là, à l’entrée du sentier.  Toucher de mon bras levé le feuillage épanoui et vibrant des grands peupliers qui bordent le premier tronçon.  Surprendre, dans la courbe, un chevreuil et le voir fuir en bonds gracieux dans le champ de mil chaud et fleuri.  Sentir la fraîcheur du tapis de fougères rendu à l’érablière.  Lâcher le guidon et ouvrir grand les bras dans cette cathédrale de verdure.  Se retourner et montrer du doigt l’épine minuscule du clocher de Racine, derrière, qui perce au loin le ciel entre deux petites touffes bocagères.

J’allais parler de l’été.  Dire la chaleur, sèche et savoureuse dans cette poignée de foin fraîchement fané, humide et enveloppante au sortir des grands pins où éclate, sur le marécage, un soleil bouillonnant.  Sentir, dans la petite montée, les dards effilés du soleil pénétrer mon dos et mes avants bras et, attirées par la suée, la mouche et sa morsure sur mon omoplate. Prendre en soi la douceur du temps et la brillance de la lumière à la sortie de la piste, entouré des grands champs du rang 3.

J’étais parti donc, comme je le suis là, plongé dans la substantifique moelle de l’été, en son centre imbibé de beauté, comme dans une orange fraîche et gouteuse, dans un noyau tendre et chaud, baigné dans l’enfance puisque tout nous vient de là.

Mais j’avais oublié quelque chose chez moi.  Je dois faire demi-tour.  Souvent, c’est pour la gourde d’eau laissée sur le comptoir ou le tube de rechange, ou bien la barre énergétique.  Je ne voyais pas l’oubli principal et pour lequel je ne reviens jamais sur mes pas.  Aujourd’hui, je le vois.

Aujourd’hui, en plein cœur de l’été, je reviens sur mes pas pour dire MERCI aux miens, à mes proches, aux coeurs de mon cœur.

Je vous aime!

Nicolas Proulx, Racine, le 19 juillet 2020

Lire la chronique précédente : L’AVALÉ DU VAL – NOUVELLE CHRONIQUE

 

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