Les 148 délégués représentant les syndicats affiliés à la Fédération de l’UPA-Estrie étaient réunis aujourd’hui à l’occasion de leur assemblée générale et de leur congrès. Cette importante rencontre pour la gouvernance de l’organisation se déroulait à Cookshire-Eaton (Johnville). Et ce, sous le thème : Pour une agriculture et une foresterie viables et durables.
« La valeur des intrants, de la machinerie, des taux d’intérêt et des terres agricoles ont continué d’augmenter cette année. Les aléas climatiques et les marchés mondiaux ont achevé les ambitions de certains d’entre nous. De son côté, la Financière agricole du Québec est plutôt lente à suivre le rythme et à adapter ses programmes aux nouveaux enjeux. Pour couronner le tout, le MAPAQ coupe dans les services-conseils et retarde la sortie du programme Prime-Vert pourtant très utile pour stimuler les bonnes pratiques en agroenvironnement. Pendant ce temps, nos ministres enchaînent les annonces de projets en zone agricole sans acceptabilité sociale ou si peu. La veulent-ils vraiment l’autonomie alimentaire? », s’est exprimé Michel Brien, président de la Fédération de l’UPA-Estrie.
Les préoccupations exprimées par les participants sont d’une part, alarmantes. Mais, elles sont aussi, empreintes d’espoir et de solutions proposées. Et cela, afin d’améliorer le sort de l’agriculture au Québec. Les gens du milieu se parlent. Les gouvernements doivent eux aussi prendre conscience de l’aggravation de la situation.
« Alors que le gouvernement du Québec tient une consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles, il doit réaffirmer clairement que les superficies agricoles sont importantes pour assurer l’autonomie et la sécurité alimentaire des Québécoises et des Québécois. La protection intégrale de notre garde-manger, en tant que priorité nationale, est essentielle et doit continuer de primer en toutes circonstances », a ajouté Paul Doyon, 1er vice-président général de l’Union des producteurs agricoles.
Résolutions ayant retenu l’attention
Parmi les sujets discutés, mentionnons la résolution qui demande à l’Union des producteurs agricoles de faire pression sur les firmes de recrutement de main-d’œuvre étrangère. Et ce, afin qu’elles sensibilisent les travailleurs aux risques encourus en cas de fuite dans un autre pays. On demande aussi davantage d’imputabilité de ces firmes afin que les frais ne soient pas tous assumés par les producteurs lorsqu’un travailleur brise son contrat. Une forme de réparation administrative ou financière devrait être offerte aux producteurs.
Plusieurs des résolutions adoptées concernent des enjeux vécus par les fermes dites de proximité. Par exemple, les fermes de petite taille déclarant moins de 100 000 $ de revenu agricole brut. Ces entreprises constituent près de la moitié des fermes de l’Estrie. L’assemblée a convenu qu’il fallait réclamer un meilleur accès aux abattoirs pour de petits volumes. Ainsi que l’adaptation des programmes financiers. Finalement, la reconnaissance de l’importance de ces entreprises pour l’autonomie alimentaire et une voix au conseil général de l’Union.
Dix résolutions adoptées seront acheminées au Congrès général de l’UPA. Ce dernier aura lieu les 5, 6 et 7 décembre à Québec.
Élections à la présidence et à la vice-présidence
Michel Brien, producteur de lait et de foin de commerce à Racine, a été réélu par acclamation à la présidence de la Fédération pour un mandat de deux ans. La vice-présidence laissée vacante a aussi été comblée par l’élection de Christian Kaiser, par acclamation, pour un mandat d’un an. Il est producteur de lait à St-Herménégilde.
Bilan carbone et marché des crédits
Répondant à bien des interrogations, Sylvestre Delmotte, agronome Ph. D., consultant en agroenvironnement pour Agriclimat, a offert aux délégués une conférence présentant les constats du bilan carbone réalisé sur des fermes du Québec ainsi que les grands principes de la vente de crédits carbone.
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