photos : gracieuseté
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Une lutte électorale se joue à Racine en vue des élections du 2 novembre prochain. Pour le moment, deux candidats ont fait connaitre leur intention de se présenter à la mairie : Francis Pomerleau et Mario Côté.

Ce sont ainsi non seulement les feuilles qui colorent actuellement le paysage champêtre racinois, mais également les pancartes électorales. On a vu apparaître, à quelques endroits, des affiches de Francis Pomerleau. Un citoyen qui a choisi de se jeter dans la mêlée face au maire actuel, Mario Côté.

Le magistrat se dit à l’aise vis-à-vis de cette course électorale qui se dessine. Lui qui avait été élu par acclamation il y a quatre ans.

«Huit ans pour réaliser ce que tu veux faire»

Mario Côté cumule une décennie d’implication au sein du conseil municipal. Six années comme conseiller et quatre comme maire. Qu’est-ce qui l’avait décidé à se lancer, il y a dix ans?

«J’avais pris ma retraite, ce qui m’offrait davantage de disponibilité. Je trouvais intéressant de contribuer. Je suis un gars de développement, un gars dynamique. Avec moi, il faut que ça bouge.»

Mario Côté souhaite que les citoyennes et citoyens lui accordent quatre années supplémentaires à la tête de la municipalité. Après, annonce-t-il déjà, il ne devrait pas se représenter.

Selon lui, huit ans sont nécessaires pour pleinement réaliser tous les projets qu’il veut faire. Une façon de voir qu’il base sur son implication au sein de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec.

«Sur les quatre ans du premier mandat, les deux premières années permettent de s’acclimater. En ce moment, nous sommes sur une erre d’aller. Nous avons un bel élan et une belle équipe. La majorité des conseillers reviennent et il y a encore des projets sur la table. Quatre ans, c’est un peu court. L’idéal serait un mandat total de six ans. Mais les élections sont aux quatre ans, ce qui mènera à huit ans. Après, je serai rendu à 71 ans. J’ai pour mon dire que si tu n’as pas réalisé en huit ans ce que tu veux faire, tu n’es peut-être pas à ta place.»

Il trace un bilan positif de ses quatre années à la mairie. «J’ai trouvé ça très valorisant et intéressant d’amener à terme des projets.»

Le maire de Racine, Mario Côté, aimerait que les Racinoises et Racinois le reportent à la tête de la mairie.  (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

Un nouveau venu dans l’arène politique

Récemment retraité du domaine de la construction, Francis Pomerleau a décidé de se lancer pour la première fois en politique municipale. Originaire de Beauce, il s’est installé à Racine il y a 14 ans.

Quelle étincelle a allumé son feu politique? Sans mâcher ses mots, il répond qu’il est inquiet vis-à-vis de la gestion des finances publiques à Racine.

«Il y a trop d’argent dépensé pour des projets farfelus En ce moment, la municipalité est comme une grenouille qui veut devenir plus grosse que le bœuf. Il faut revenir sur Terre. Au bout du compte, qui va payer la facture ? On fait monter les taxes pour payer tout ça. Ça n’a plus de fin. On dirait qu’ils ont oublié la capacité de payer des citoyens pour un petit village comme le nôtre. Je crois qu’on s’en va vers un mur de béton.»

Francis Pomerleau se dit réaliste par rapport à son inexpérience.

«Si je suis élu, c’est sûr que je vais me tromper et faire des erreurs. Je sais que ce ne sera pas facile. Justin Trudeau, avant de se présenter en politique, était un enseignant. Alors je me dis que tout est possible. Et puis, je ne pourrais pas faire pire!», partage-t-il en éclatant de rire.

Il croit que son implication pourrait faire une différence dans la vie de ses concitoyennes et concitoyens. Et il souhaite s’y investir complètement. «Je ne pourrais pas être maire et travailler sur la construction. Ce serait trop demander. Être maire, c’est quasiment un emploi à temps plein et je veux m’y consacrer à 100 %. Je prends ça au sérieux. À environ 15 000 $ de salaire par année, je ne ferai pas ça pour l’argent.»

Le Racinois Francis Pomerleau a décidé de se lancer pour la première fois en politique municipale en visant la mairie.  (photo : gracieuseté)

Deux candidats, deux visions

Comment Francis Pomerleau compte-t-il gérer la municipalité de Racine si les Racinoises et Racinois lui accordent leur confiance?

«Je vais geler les dépenses pendant un an. Pour voir à quoi ressemble le budget et analyser la dette de la municipalité. Parce que l’argent, ça ne tombe pas du ciel. Et après, on va prendre des décisions à partir de là.»

Alors que Francis Pomerleau souhaite resserrer les finances publiques, Mario Côté, lui, veut poursuivre le développement de sa municipalité.

«Je veux que Racine tire son épingle du jeu. Avec l’arrivée du Parc du Mont-Orford, les touristes seront dirigés vers Racine. On doit faire en sorte qu’ils arrêtent dans le village pour que ça profite à nos commerces. L’agrandissement du parc a pris 33 % de notre territoire [24,68 km2]. Il faut en tirer des bénéfices et que ça stimule toute notre économie.»

Taxes municipales : une préoccupation

Les questions d’argent seront très certainement au cœur des débats de la présente campagne électorale. À commencer par les taxes municipales. Qui ont augmenté à Racine ces dernières années.

Une situation qui ne plait pas à Francis Pomerleau.

«Ce que j’ai comme «feedback», c’est que le monde commence à être pas mal tanné de l’augmentation des taxes. C’est bien beau que les résidences valent plus chères depuis la pandémie. Mais ça ne donne pas plus d’argent aux citoyens pour payer les taxes.»

Il donne comme exemple la municipalité de Saint-Alfred, en Beauce, où les comptes de taxes ont augmenté de manière significative en raison de l’installation d’un réseau d’aqueduc et d’égout. «Il y a des gens qui ont dû vendre leur maison parce que les taxes ont trop augmenté», révèle Francis Pomerleau.

Mario Côté offre un point de vue différent.

«Je ne dirai pas : on ne fera absolument rien pour ne pas que les taxes augmentent. C’est vrai qu’on doit garder le taux de taxes le plus bas possible. Mais il faut quand même continuer le développement. Je pense que notre municipalité se doit de croître. Mais pas à tout prix non plus.»

Le projet L’Orée du Parc suscite déjà des débats

Francis Pomerleau confie que ce qui l’a incité à se présenter, c’est le nouveau projet domiciliaire L’Orée du Parc. Qui sera officiellement présenté par la municipalité lors d’une assemblée publique le 9 octobre prochain. «C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase», dit-il.

S’il est élu, Francis Pomerleau voudrait plutôt voir se construire à Racine des condos sous forme de coopérative d’habitation. Pour permettre à de jeunes familles ou à des personnes avec moins de revenus d’avoir accès à la propriété. «On devrait être capable d’avoir une résidence à un prix décent, sans se ruiner», marque-t-il.

Mario Côté sait que le projet suscite déjà des questionnements chez une partie de la population. Il se dit prêt à répondre aux questions lors de la séance publique d’information.

«Nous allons prendre des notes et tiendrons compte de ce que la majorité des citoyens nous diront. Après, nous verrons ce que nous ferons. Nous n’excluons pas de réajuster le projet. Si on organise une séance, c’est pour écouter les citoyens et tenir compte de leur opinion.»

Une solution pour attirer de nouvelles familles

Mario Côté croit que le nouveau projet domiciliaire pourrait être l’une des solutions pour attirer de nouvelles familles à Racine. Ce qui permettrait d’augmenter le nombre d’élèves qui fréquentent l’école primaire. Qui ne s’élève actuellement qu’à 91 enfants.

Il n’est pas contre l’idée de logement social, mais remet cette décision dans les mains du développeur immobilier.

«Nous délimitons une zone et nous disons quel type d’habitation nous voulons y avoir. Mais nous ne sommes pas le développeur. Si celui-ci veut mettre du logement social, on va embarquer avec lui et voir comment on peut l’aider. Mais pour l’instant, le plan de zonage ne l’oblige pas. Parce qu’il faut attirer les investisseurs, pas les repousser.»

Les terrains où sera planifié le projet domiciliaire sont, selon le maire, parmi les derniers disponibles pour du développement. «Le jour où tout sera développé à 100 %, peut-être dans 10 ou 15 ans, il n’y aura plus de zonage blanc à Racine. Mais avec ce projet-là, on est bon pour longtemps.»

S’il est élu, Mario Côté souhaite poursuivre le développement de Racine.  (crédit photo : Studio Vicky Bombardier / MRC du Val-Saint-François)

Un bloc sanitaire controversé

La municipalité a dans ses cartons le projet de construire un petit sentier de marche au cœur du village. Qui irait de l’école primaire à la patinoire, en passant par le terrain de balle. Compte tenu de sa longueur, des subventions sont disponibles pour payer, en partie, l’ajout d’un bloc sanitaire. Qui serait installé à côté de la patinoire extérieure.

Un plan qui est actuellement sur la glace. «Nous avons eu une confirmation que nous étions présélectionné et éligible à une subvention du gouvernement fédéral. Mais avec les élections et les changements de ministre, ça ne bouge pas. Et tant que ce n’est pas signé de la main du ministre, nous n’investirons pas dans ça», fait savoir Mario Côté.

Francis Pomerleau se questionne quant à lui sur la pertinence de cette construction.

«Dans un village de 1457 habitants, nous n’avons pas vraiment besoin de toilettes qui se nettoient automatiquement. C’est vrai que c’est subventionné, mais la subvention ne couvre pas tout. Et après, il faut faire la maintenance et l’entretien de ces installations-là.»

Le candidat ne souhaite pas non plus l’ajout d’un sentier urbain. «Des sentiers, il y en a déjà : autour du lac Brompton, à Windsor ou à Richmond. Il y aussi les Sentiers de l’Estrie à Racine. Ce serait encore des milliers de dollars de dépenses.»

Construction d’un garage municipal

Un sujet qui teintera certainement les débats de la campagne, c’est la construction d’un garage municipal. Un autre projet pour lequel Francis Pomerleau partage un point de vue différent de celui de l’administration actuelle.

«Ils veulent faire un garage de plus d’un million de dollars pour ranger deux «pick-ups» et un tracteur. Je travaille dans le domaine de la construction et j’ai fait des soumissions dans ma vie. On a probablement besoin d’un garage, mais pas de ce prix-là. Est-ce qu’ils veulent faire ça avec un plafond en or?»

Changement du système de traitement des eaux usées

Les coûts de la mise à jour du système de traitement des eaux usées de la municipalité fait aussi partie des préoccupations.

«Dans les médias sociaux, on dit que ça va nous coûter une fortune, mais ce n’est pas vrai. Ça ne sera pas un coût exorbitant pour les citoyens. Ce projet sera subventionné par le Programme de la taxe sur l’essence [TECQ]. Notre montant est garanti. On n’aura même pas besoin de le demander. Ce programme nous oblige à investir en premier dans l’eau et dans les égouts. Et si tout est correct, cet argent peut être utilisé pour l’entretien des routes. C’est tout. On ne peut pas faire autre chose avec ça», avance Mario Côté.

La municipalité attend un rapport d’ingénieur à ce sujet en octobre prochain. Qui permettra ensuite au conseil municipal de prendre des décisions. Mario Côté explique : «Nous avons surchargé les installations un peu plus rapidement que prévu. Théoriquement, il aurait dû rester sept à dix ans avant qu’on y retouche. Mais il y a le fait que la municipalité a pris de l’expansion, entre autres dans l’agroalimentaire. On est d’ailleurs en train d’analyser si on pourrait exiger une participation financière différente pour les industries agroalimentaires, selon leurs rejets.»

Francis Pomerleau sait que s’il est élu, ce dossier sera prioritaire. «Je vais hériter de ce problème. Qui va coûter quelques centaines, sinon des millions de dollars. Mais ne pense pas aux problèmes, je pense plutôt aux solutions.»

Le système de traitement des eaux usées de la municipalité aura besoin d’une mise à jour importante.  (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

«Le secret : être à l’affut des subventions»

Pour Mario Côté, les développements de sa municipalité passent nécessairement par des soutiens financiers gouvernementaux.

«Il faut être à l’affut des subventions. C’est ça, le secret. Ça offre des opportunités de faire quelque chose. Ces sommes sont disponibles, de toute façon. En tant que citoyens du Québec, nous allons les payer pareil. Il faut aller les chercher et essayer de les mettre à l’avantage de la municipalité, pour un moindre coût.»

Il donne l’exemple de la rénovation du centre communautaire, terminé à l’automne 2024. Un projet de plus d’un million de dollars qui n’aurait pu être possible sans ces sommes. Ou encore de l’ajout d’un trottoir face au Marché Locavore.

De même, Mario Côté ne croit pas que l’ajout de nouvelles infrastructures signifie nécessairement de plus grandes dépenses d’entretien par la suite. «Le nouveau trottoir sera là encore dans 20 ans. Le projet de nouveau garage municipal ne sera pas une infrastructure qui va se détériorer tant que ça. Et le centre communautaire ne coûte pas plus cher à entretenir que ce qu’il nous coûtait avant. Ça dépend de ce qu’on construit.»

CPE et agrandissement du gymnase de l’école primaire

Mario Côté se dit fier de la construction du nouveau centre de la petite enfance (CPE) et d’un gymnase pour l’école primaire. Deux projets qui ont nécessité le don de terrains par la municipalité.

Il ne comprend pas pourquoi certains citoyens ont reproché ces choix au conseil municipal.

«Je pense que d’avoir un CPE et un gymnase pour l’école, c’est un plus pour Racine. Oui, nous avons offert un terrain au CPE. Pour s’assurer qu’ils viennent s’implanter ici. Parce qu’ils avaient le choix d’aller ailleurs. Quant au gymnase, nous leur donnons six pieds de terrain. Ce n’est pas grave.»

Les sourires étaient au rendez-vous pour l’annonce, en septembre dernier, de la rénovation de l’école primaire Notre-Dame-de-Montjoie, à Racine. Sur la photo : Mario Côté (maire de Racine), André Bachand (député de Richmond), Lisa Rodrigue (directrice générale du Centre de services scolaire des Sommets) et Andrée-Anne Salois (directrice de l’école primaire Notre-Dame-de-Montjoie).  (crédit : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

Un projet de sentier entre le village et le parc

Mario Côté ne cache pas qu’il caresse l’idée d’un sentier pédestre qui relierait un jour le village de Racine et l’agrandissement du parc du Mont-Orford. Un projet qui avait été brièvement mentionné lors des audiences publiques du BAPE sur l’agrandissement du parc.

Le politicien sait toutefois que ce projet ne verra probablement pas le jour tout de suite, même s’il est réélu. «On a tout en tête, mais il faudrait voir comment on le fait. Quelles subventions seraient possibles? Quel organisme pourrait chapeauter ça? Il n’y a pas encore de plan concret et défini.»

«Il en faut, des opposants»

Mario Côté sait que certains choix de la municipalité ne plaisent pas à l’ensemble de la population. Et que des discussions et questionnements circulent parfois sur les réseaux sociaux. Il préfère toutefois répondre en personne à ses commettants.

«Lorsque les citoyens se présentent aux séances du conseil municipal, je réponds à leurs questions. Avec les vrais faits. S’ils veulent de l’information, le conseil est l’endroit de prédilection. On diffuse aussi des renseignements sur la page Facebook de la municipalité. Ce n’est pas de l’extrapolation.»

Il estime les relations cordiales entre élus et citoyens, malgré les divergences de vue.

«J’apprécie mes relations avec les gens. Il y a des municipalités où les élus reçoivent des insultes. Je ne vis pas ça, ici. Sinon, j’aurais peut-être tiré ma révérence. Il y a évidemment des discussions. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, et c’est bien correct. Il en faut, des opposants. Mais ces discussions se font dans le respect. Je ne me suis jamais senti menacé d’aucune façon. Ni verbalement et encore moins physiquement. Et j’en remercie beaucoup les gens de Racine.»

Le Racinois Francis Pomerleau est régulièrement présent aux séances du conseil municipal de Racine pour y poser des questions.  (image : TVME)

Déploiement de la campagne électorale

Comment se déroulera la campagne électorale? Francis Pomerleau affirme d’ores et déjà qu’il ne veut pas faire de porte à porte. «Je trouve ça intrusif», glisse-t-il. Il souhaite plutôt se faire connaître sur Facebook. Ou encore aller rencontrer les aînés qui vivent à La Brunante. Il a aussi, tel que mentionné précédemment, installé quelques pancartes électorales sur le territoire de la municipalité.

Mario Côté aurait voulu faire parvenir des feuillets promotionnels par courrier. Ce qui sera impossible, à cause des moyens de pression à Postes Canada. Il dit qu’il fera un peu de porte à porte et ajoutera lui aussi des affiches.

Des affiches électorales de Francis Pomerleau ont commencé à apparaître ces derniers jours dans le village de Racine.  (image : gracieuseté)

Autres candidats à venir?

Au moment de publier cet article, Nicolas Turcotte (district 1), Guy Madore (district 2), André Courtemance (district 3), Michel Bergeron (district 4) et Adrien Steudler (district 5) ont fait officiellement connaître leur intention de se présenter comme conseillers municipaux. Personne n’a encore soumis sa candidature pour le district 6.

On saura, après la période de mise en candidature qui se termine le vendredi 3 octobre prochain, quels autres candidates et candidats se présenteront comme conseillers et conseillères. Voire même à la mairie.

Lors de la dernière élection de 2021, les candidates et candidats au conseil municipal de Racine, y compris le maire, avaient tous été élus par acclamation.

 

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