Le Val-Ouest

10 000 kilos de carottes en provenance du Val pour Moisson Estrie

Plus de 10 000 kilos de carottes bio en provenance du Val-Saint-François seront achetées cette année par Moisson Estrie. L’organisme, voué à la redistribution de denrées, a conclu une entente à cet effet avec la ferme maraichère Les Jardins du Haricot magique située à Saint-François-Xavier-de-Brompton.

Par ce geste, Moisson Estrie souhaite développer son système d’approvisionnement local.

«Nous passons d’une année record à une autre depuis trois ans. Il n’y a pas une journée qui passe sans que la question de l’approvisionnement en denrées soit discutée. Nous travaillons sur des projets locaux et régionaux depuis quelque temps déjà. Cette entente d’envergure est une première démonstration de notre volonté à trouver des solutions», de dire Christian Bibeau, directeur général de Moisson Estrie.

Un partenariat positif

Pour les copropriétaires de la ferme, Florence Audette-Beaulieu et Matthieu Brisset, ce partenariat s’avère positif.

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«Nous réalisons une entente qui est significative pour nous et qui concrétise notre volonté d’ancrer notre ferme dans notre communauté. Nous souhaitons contribuer à lutter contre l’insécurité alimentaire et travailler de concert avec Moisson Estrie. L’entente financière entre nous témoigne d’ailleurs de notre engagement, tout en nous assurant d’un revenu stable pour la saison.»

La production de ces 10 000 kilos exigera d’aménager environ un demi-hectare consacré à la culture des carottes. «Pour une ferme comme la nôtre, qui est en démarrage, ça a vraiment un gros impact», témoigne Florence Audette-Beaulieu.

Appel à des bénévoles de la région

En plus des deux propriétaires, la ferme compte deux employés. Florence Audette-Beaulieu lance un appel à la population à venir donner un coup de main occasionnel.

«Avoir des bénévoles de la région est un des facteurs de succès. Ils aideront pour les tâches qui demandent davantage de main-d’œuvre, comme le désherbage et la récolte. Nous allons organiser des journées de corvée lors desquelles les gens pourront venir nous donner un peu de temps. Cette économie des coûts de production sera refilée directement à Moisson Estrie.»

La ferme a ajouté un formulaire sur son site Web pour recueillir les noms des personnes intéressées à ce bénévolat.

L’équipe des Jardins du Haricot Magique : Alice Méthé-Moisan (employée), Matthieu Brisset (copropriétaire), Florence Audette-Beaulieu (copropriétaire) et Aryann Côté (employée).  (crédit photo : Jardins du Haricot Magique)

D’autres ententes possibles dans le futur

Il s’agit d’une entente de 10 mois, à raison de 1000 kilos par mois. Pour le moment, ces maraîchers souhaitent respecter leur capacité à produire toutes ces carottes et à les entreposer. Mais les propriétaires espèrent que l’entente se poursuivra par la suite. «Considérant tous les besoins de Moisson Estrie, c’est une goutte d’eau dans l’océan. Ils pourraient en acheter beaucoup plus, parce que leurs besoins sont sans cesse croissants.» Elle croit qu’il y aurait ainsi une possibilité que sa ferme, et d’autres, produisent davantage de légumes pour l’organisme dans le futur.

Un fait confirmé par Moisson Estrie.

«Cette première entente respecte toutes les exigences que nous nous sommes fixées en tant qu’organisation. Nous sommes en mesure de recevoir un produit de grande qualité à un prix similaire à celui obtenu en l’épicerie. De même, nous entretenons une synergie locale et régionale et nous réduisons la distance que parcourt ce produit pour se rendre dans nos locaux. Toujours sur cet élan, nous poursuivons nos travaux pour que d’autres collaborations locales et régionales se matérialisent au cours des prochaines semaines et des prochains mois», affirme Christian Bibeau.

Vente de produits au Marché Locavore

Ce projet de culture de carottes n’est que l’un des volets de production des Jardins du Haricot magique.

Depuis un an, la ferme produit entre sept et dix variétés de légumes qui sont vendus les samedis au kiosque de la ferme Jardins Naturlutte, au Marché Locavore, à Racine.

«Il s’agit d’un partenariat hors de l’ordinaire. C’est rare que les gens font ça. Quand nous avons présenté la proposition l’an dernier au conseil d’administration du Marché Locavore, ils ont compris. Pour continuer à offrir une aussi grosse gamme de produits, pendant autant de semaines, être deux fermes dans un kiosque, ce n’est pas de trop. Ce genre de partenariat rend les fermes plus résilientes. Ça a été vraiment super positif.»

Les Jardins du Haricot magique vend quelques-uns de ses légumes le samedi au kiosque des Jardins Naturlutte au Marché Locavore. Sur la photo :  Johanne Breton (propriétaire des Jardins Naturlutte) et Florence Audette-Beaulieu (copropriétaire des Jardins du Haricot magique).   (crédit photo : Jardins Naturlutte)

Légumes disponibles aux Bio locaux des Cantons

Leurs produits sont aussi disponibles par le biais du réseau Bio locaux des Cantons. Un regroupement de 19 fermes de l’Estrie qui s’unissent pour offrir des paniers de légumes biologiques et locaux durant la saison hivernale.

Dans le Val-Saint-François, les points de chute se trouvent à la Fromagerie Nouvelle-France (Racine) et au Café Fabulé (Saint-François-Xavier-de-Brompton).

Virginie Fortin, du Café Fabulé (un des points de chute de Bio locaux des Cantons) et Florence Audette-Beaulieu, copropriétaire des Jardins du Haricot magique.  (photo : Alain Bérubé – Le Val-Ouest)

Boutique en ligne

La ferme vend aussi au public, par le biais de sa boutique en ligne, des plants (printemps) et des grands formats de légumes (automne). «Pour nous, c’est moins de travail que d’avoir un kiosque ouvert à l’année. Et pour la clientèle, c’est davantage économique d’acheter en grande quantité. C’est une formule gagnant-gagnant.»

Autocueillette de fraises bio

Nouveauté cette année : la ferme offrira l’autocueillette de fraises bio à l’été.

Arrivés à Saint-François en 2022

L’histoire de la ferme débute en 2014. Pendant les quatre premières années, les propriétaires louent une terre à Saint-Basile-le-Grand, en Montérégie. Ils s’installent ensuite en Estrie, où, de 2018 à 2022, ils tentent de s’établir, par l’achat ou le transfert d’une ferme. C’est finalement en décembre 2022 qu’ils deviennent propriétaires d’une terre de neuf hectares à Saint-François-Xavier-de-Brompton.

«Pendant tout ce temps de recherche, nous sommes restés vraiment impliqués dans le milieu. À titre de professeur en agriculture au cégep ou comme agronome dans des clubs conseils. Toujours avec l’idée de s’établir. Ce n’est pas un parcours qui a été nécessairement évident», confie Florence Audette-Beaulieu.

Récolte de panais à la ferme.  (crédit photo : Jardins du Haricot Magique)

Saint-François-Xavier, un «milieu dynamique»

Florence Audette-Beaulieu apprécie le dynamisme de son nouveau milieu de vie.

«Nous sommes contents d’être ici. C’est un milieu dynamique, avec les événements du Café Fabulé. Il y a aussi l’avantage de la proximité de Sherbrooke.»

 

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