La situation est alarmante. Au cours des 50 dernières années, la façon de vivre des êtres humains a causé la disparition du tiers de tous les oiseaux. Et la situation continue malheureusement d’empirer. « Bien que les oiseaux s’adaptent, les changements vont trop vite », explique l’ornithologue Serge Beaudette. Ce dernier s’adressait à une salle bondée de la Maison de la culture de Racine dans le cadre de sa conférence : « Sauver la planète? Les oiseaux savent comment! ».
Important déclin des oiseaux
Serge Beaudette a démontré, chiffres à l’appui, l’immense déclin des oiseaux. Par exemple une baisse de 80 % des hirondelles bicolores et de 91 % des hirondelles rustiques. Même le carouge à épaulette, un oiseau très commun, a vu sa population baisser de 50 % en 40 ans. « On ne peut pas continuer à continuer comme on fait là. Il y a des scientifiques qui disent qu’il faut prendre un virage. C’est plutôt un bon coup de volant qu’il faut donner. Il faut s’intéresser tout de suite à ce défi avant qu’il n’en reste plus », lance l’ornithologue.
Parmi les causes du problème : l’agriculture industrielle, les coupes forestières, les développements résidentiels et commerciaux, etc. « C’est la façon dont les humains font les choses depuis environ 300 ans qui explique cet impact », affirme-t-il.
Le chat, important prédateur d’oiseaux
L’ornithologue a surpris la salle en expliquant que même le chat domestique joue un rôle dans la disparition des oiseaux. Au Canada, environ 196 millions d’oiseaux sont tués chaque année par les chats domestiques. Serge Beaudette explique que les propriétaires de félins entretiennent la vie d’un prédateur qui n’existait pas auparavant en Amérique du Nord. Ce qui a des conséquences directes sur le milieu naturel.
Ne pas céder au découragement
Devant un tel constat, Serge Beaudette croit qu’il ne faut pas céder au découragement et à l’écoanxiété. « Toute forme de changement de nos habitudes, si petite soit-elle, est importante. C’est la somme de tous les changements qui finissent par avoir un impact. Il n’y a jamais de choses trop petites que l’on peut faire pour l’environnement », souligne-t-il.
Initiatives pour améliorer les choses
Sa conférence présentait d’ailleurs des initiatives concrètes. À titre d’exemple, une nouvelle certification, Bird Friendly, assure que le café cultivé en forêt procure un habitat adéquat aux oiseaux.
De son côté, la compagnie Domtar a fait appel à son expertise pour améliorer ses pratiques de coupes forestières pour tenir compte de la faune aviaire.
Serge Beaudette a aussi expliqué que les agriculteurs pouvaient ajuster les dates de leurs coupes de foin pour protéger les oiseaux qui nichent au sol. Une initiative qui a beaucoup plu à Marie-Chantal Houde, copropriétaire de la Fromagerie Nouvelle-France et d’une bergerie, tous deux situés au coeur du village de Racine. Elle a d’ailleurs interpellé Serge Beaudette pour qu’il revienne dans la région offrir une formation aux productrices et producteurs agricoles.
« On protège ce que l’on aime »
Le geste le plus important pour la protection de l’environnement, croit Serge Beaudette, est celui d’établir un contact intime et étroit avec la nature dans laquelle nous vivons. « Si tout le monde avait cette sensibilité-là, on ne ferait pas les choses de la même façon. C’est fondamental. On protège ce que l’on aime », résume-t-il.
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