Le Val-Ouest

Des cours d’escrime médiévale pour les 7 à 12 ans

Combats à l’épée et en armure. Le racinois Samuel Laguë pratique un art martial qui date du Moyen Âge : l’escrime médiévale. Une passion qu’il partage avec des enfants de 7 à 12 ans de la région par le biais d’un cours offert au Centre communautaire de Maricourt.

Un passe-temps peu connu

Lorsque Samuel Laguë s’est plongé dans cet univers, à la fin des années 1990, il s’agissait d’un passe-temps peu connu et marginal. « À l’époque, nous étions perçus comme des gens bizarres qui s’habillaient de manière étrange. Ce n’était pas tout à fait la même « image de marque » qu’on associe au médiéval aujourd’hui! », raconte-t-il en riant.

Avec des amis, il commence à fabriquer lui-même ses propres épées. « Les rares épées qui étaient vendues servaient à être accrochées au mur comme décoration. Tu ne pouvais pas avoir d’impact avec car elles se brisaient », explique-t-il.

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Samuel Laguë lors d’une activité publique à laquelle il participait en 2007. (photo : gracieuseté)

Cours à Montréal

Son parcours le mène à Montréal, au début des années 2000. Il s’inscrit à des cours offerts par La Compagnie médiévale. Une académie qui existe toujours aujourd’hui. « C’était LA référence en escrime médiévale. Il n’y avait pas vraiment d’autres écoles. » Deux fois par semaine, il fait l’aller-retour entre Saint-Hyacinthe (où il y habitait alors) et Montréal pour assister à une heure et demie de cours. Il y peaufine son art pendant environ six ans.

Une tradition depuis le Moyen Âge

L’escrime médiévale a pu perdurer au fil des siècles grâce à des manuscrits, qu’on appelle des traités. Les plus anciens retrouvés datent des années 1300. Ceux-ci, principalement en provenance d’Italie et d’Allemagne, contiennent une iconographie (images) très précise des différents mouvements. De telle sorte qu’encore aujourd’hui, les hommes et les femmes qui se passionnent pour cette discipline s’y réfèrent pour apprendre et améliorer leurs techniques de combat.

Après ses cours à Montréal, Samuel Laguë utilise le local pour pratiquer des combats avec une véritable armure en métal. Il se sert justement des vieux traités. « Avec une armure, on peut porter des coups à des endroits où, sans armure, on se ferait briser un bras. »

Les vieux traités datant de l’époque médiévale sont encore utilisés aujourd’hui par les personnes qui souhaitent se familiariser avec cet art martial européen.

Participation à un film américain

Le jeune escrimeur se voit alors offrir des contrats payants : festivals, mariages, animations diverses, etc. Tout l’argent gagné est réinvesti dans sa passion pour s’acheter des pièces manquantes.

En 2002, il participe au tournage du film américain « Prisonniers du temps » (Timeline). Une histoire de science-fiction tirée d’un roman de Michael Crichton. Les tournages ont lieu pendant environ deux mois à Montréal, Mascouche, Harrington et Terrebonne. « Nous étions une soixantaine de combattants du Québec. Ça a été une belle opportunité de voir comment se passe le tournage d’un film.»

En 2002, Samuel Laguë est embauché pour le tournage du film américain Prisonniers du temps. «Pendant une bataille, on voit des flèches en feu qui arrivent sur des combattants. C’était nous qui tenions les boucliers », mentionne-t-il. (Image tirée du film)

Bien différent de ce qu’on voit dans les films

Il en profite pour préciser que l’escrime médiévale, telle que pratiquée, est loin de ce qu’on présente dans les films. « Autrefois, on ne se battait pas en portant 10 ou 20 coups à son adversaire. Après deux ou trois mouvements, il y avait un coup « fatal » qui était porté. Davantage pour désarmer l’autre et le mettre hors de combat que pour le tuer. Mais c’est sûr que dans les films, ils n’ont pas le choix : ce doit être visuellement intéressant », fait-il savoir.

Débuts de L’Estocade

Quelques années plus tard, en 2009, Samuel Laguë se voir offrir par une amie, qui gère un studio de danse à Chambly, la possibilité d’utiliser ses locaux trois fois par semaine. Il démarre alors L’Estocade, une petite école d’escrime médiévale qui offre des cours techniques et des situations de combat.

Après une pause de quelques années, Samuel Laguë souhaite partager à nouveau sa passion pour l’escrime médiévale avec les gens de la région. (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

Importante blessure au genou

Vers 2013, alors qu’il pratique un combat réaliste en armure à Montréal, il se déchire le cartilage du genou. Deux ans plus tard, il choisit de se faire opérer car il n’est presque plus capable de marcher. À titre d’exemple, il doit s’assoir pour descendre une à une les marches d’escalier. «Je me retrouvais au début de la trentaine, sans être capable de pratiquer aucun sport. J’ai choisi de me faire opérer pour regagner une qualité de vie. »

S’ensuit une longue réadaptation où, peu à peu, il recouvre sa mobilité. Il se porte aujourd’hui beaucoup mieux et a recommencé depuis quelques années à pratiquer différents sports. L’escrimeur reste toutefois avec un genou plus faible.

Avant sa blessure au genou, Samuel Laguë participait à de nombreuses activités publiques où il faisait des démonstrations de combats médiévaux en armure. (photo : gracieuseté)

« Acquérir une certaine discipline, tout en s’amusant »

Après cette pause, le voici dorénavant de retour avec son épée à la main. Cette fois pour donner des cours aux enfants de 7 à 12 ans. « Je souhaitais me remettre dedans et voir s’il y aurait de l’intérêt de la part des gens de la région», explique le Racinois d’adoption.

C’est d’ailleurs la première fois qu’il offre des cours à cette tranche d’âge. Lui qui était habitué à offrir des cours à des personnes de plus de 12 ans. Il dit bien s’adapter. « Il ne faut pas essayer de transmettre aux enfants plus que ce qu’ils veulent vraiment apprendre. Ils sont là davantage pour avoir du plaisir. C’est correct que les mouvements ne soient pas parfaits. L’objectif, c’est que les enfants acquièrent une certaine discipline, tout en s’amusant. ».

Pendant un cours, Samuel Laguë montre aux enfants quelques déplacements de base. Il leur montre aussi différentes épées et boucliers, inspirés de ceux de l’époque. « Les cours, d’une durée d’une heure, passent très rapidement. Les enfants sont très enthousiastes et trouvent qu’une heure, c’est bien trop court! »

Des enfants de Racine et de Maricourt se familiarisent avec les rudiments de l’épée au Centre communautaire de Maricourt. (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

D’abord à Racine puis à Maricourt

L’automne dernier, Samuel Laguë a offert une première session de cinq cours, à raison d’une heure par semaine, au Centre communautaire de Racine. En raison des travaux de rénovation en cours, il a dû se tourner, pour sa deuxième session, vers le Centre communautaire de Maricourt.

Début de la nouvelle session : janvier 2024

La session s’achève ce mercredi 13 décembre pour reprendre en janvier 2024. Une série de cinq cours sera offerte à un groupe d’une dizaine d’enfants de 7 à 12 ans, au coût de 8 $ par cours. « Je souhaite que ce soit accessible financièrement aux parents. Je ne le fais pas pour les sous, mais plutôt pour le plaisir » confie-t-il.

 

POUR INFORMATION
Contacter Samuel Laguë : samlague@hotmail.com.

 

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