Des élèves de secondaire 5 du programme Éco Pleinair de l’Odyssée à Valcourt ont vécu une activité hors de l’ordinaire. Ceux-ci ont participé à une expédition en nature dans la Vallée Bras-du-Nord, dans la région de la Capitale-Nationale.
Dix-neuf jeunes et leurs accompagnateurs ont passé ensemble trois jours en forêt. «C’est la deuxième année qu’on organise une formule comme celle-là, où on sort aussi longtemps avec les élèves», pointe l’enseignant Nicolas Busque, responsable de l’activité.
De tels séjours plus longs, hors de murs de l’école, ont lieu deux fois par année, en hiver et au printemps. Ils font partie intégrante du cursus d’Éco Pleinair. Ce programme offre, pendant l’année scolaire, d’autres activités : ski de fond, vélo, randonnée, etc.
Apprendre à préparer des repas d’expédition
Pour bien préparer ce voyage, les élèves se sont familiarisés, au cours des derniers mois, avec différentes notions. Comme le conditionnement physique, l’orientation avec des cartes et boussoles, le secourisme ou encore l’alimentation en contexte de plein air.
«Organiser un repas chez soi et un repas pour une activité de plein air, ce n’est pas la même affaire. Tu n’as pas accès au même type d’instruments de cuisine. De même, les élèves ont dû apprendre à calculer la quantité de calories dont ils auraient besoin. Ils devaient préparer des menus pour un groupe de 4 à 6 personnes avec un budget de 30 $. Une des activités était d’aller à l’épicerie acheter les aliments. Nous avons d’ailleurs reçu un très grand support des propriétaires du IGA Ouimette à Valcourt.»

Des outils sur la gestion du stress
Depuis deux ans, dans le cadre d’un projet pilote, Michel Benoit, organisateur communautaire pour le CIUSSS de l’Estrie, fait partie de l’équipe d’accompagnateurs de ces voyages de quelques jours. «Je soutiens depuis plusieurs années le développement d’activités de plein air à proximité de l’école. Avec l’expédition, on va un peu plus loin.»
Son rôle est d’offrir aux élèves des outils pour mieux gérer leur stress.
«Les jeunes de secondaire 5 ont un niveau de maturité différent. Ils s’apprêtent à vivre une transition de vie importante qui va les amener sur le marché du travail ou dans une autre école. On sait que chaque transition est source de stress. L’idée est de leur offrir des stratégies de gestion devient alors intéressante.»
Selon Michel Benoit, les jeunes peuvent ensuite utiliser ces savoir-être dans d’autres contextes. «On ne devrait pas prendre le stress comme un ennemi, mais plutôt apprendre à composer avec lui. Parce qu’on ne peut pas y échapper. C’est une réaction physiologique tout à fait normale.»
Nicolas Busque apprécie cette complémentarité des expertises entre les accompagnateurs. «Les interventions de Michel Benoit sur la gestion du stress amènent d’autres types de réflexion aux élèves. L’enseignant Stéphane Bernier, qui fait aussi partie de l’équipe, apporte de son côté un leadership positif. C’est un allié fiable et toujours de bonne humeur.»
Soutien d’autres activités dans le Val
En plus de son implication avec l’école, Michel Benoit accompagne d’autres intervenants communautaires du Val-Saint-François à développer des pratiques d’intervention par la nature favorisant la santé mentale. Basés, entre autres, sur une formation «H»être développée par l’organisme Face au vent. «Cela leur permet d’animer de petites activités qui amènent les jeunes à se connecter avec eux-mêmes et avec la nature. Pour que les jeunes réalisent que ça peut leur faire du bien de se retrouver en nature.»
Touchés par ce séjour en nature
Autant Michel Benoit que Nicolas Busque se disent touchés par tout ce dont ils ont été témoins lors de ce séjour.
«Les jeunes se côtoient dans un contexte où ils ne sont pas habitués de se voir. Complètement différent du milieu scolaire. Ça les amène à se voir sous un autre angle. Ils vivent tous une certaine vulnérabilité, parce que c’est un nouveau milieu. Et ils sont appelés à se dépasser. Ils sont impressionnés et touchés par la réussite de leurs amis. C’est magnifique de voir ça», témoigne Michel Benoit.

«Des jeunes souriants et vrais»
Nicolas Busque souligne de son côté le fait que toutes ces journées se vivent sans technologie, sauf pour la prise de photos. «Nous sommes complètement hors réseau. Les élèves n’utilisaient pas leurs cellulaires. J’ai vu la différence dans la façon dont ils interagissaient entre eux et avec nous. Ils avaient des conversations soutenues, dans lesquelles ils étaient concentrés.»
Il ajoute :
«J’ai vu des jeunes souriants et vrais. Ils ne pouvaient pas se cacher. Quand on jase, on a souvent notre téléphone à côté. Là, ce n’était pas le cas. Il n’y avait pas de possibilité de fuir la conversation. Dans ce contexte, ton interlocuteur, tu ne peux pas l’éteindre, pour paraphraser le biologiste Albert Jacquard . J’ai aussi été témoin d’élèves qui se dépassaient et s’encourageaient les uns, les autres. J’étais ému parce que je trouvais ça tellement beau. Ç’a été un super beau moment.»

Selon lui, ce type d’activité devrait être vécu par un plus grand nombre d’élèves.
«C’est une recette gagnante. Si on était capable d’exporter ça un peu partout, je pense qu’on aurait besoin de moins d’antidépresseurs.»
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Un avis au sujet de « Expédition en nature d’élèves de l’Odyssée : «Un super beau moment» »
Tellement incroyable de voir tout ce qui se fait pour nos jeunes à notre école publique locale! Chapeau à la communauté et à l’équipe-école, qui sont mobilisées pour la réussite de nos jeunes.