Le Val-Ouest

«Le CAB de Valcourt n’est pas un service de taxi»

À la suite d’une série de reportages parus récemment dans le Val-Ouest concernant le transport collectif et adapté dans le Val-Saint-François, le Centre d’action bénévole (CAB) de Valcourt et région a tenu à faire le point. Bien que l’organisme offre un service d’accompagnement-transport, il ne souhaite en aucun cas remplacer un réel service de transport collectif et adapté.

«Nous reconnaissons qu’il y a des enjeux vis-à-vis du transport dans la région. Et nous ne sommes pas totalement fermés à l’idée de faire partie des solutions. Mais la population ne peut dépendre de nous. Alors que nous avons déjà de la difficulté à répondre à la demande de notre clientèle. Ça ne fait pas de sens pour nous de se mettre à recruter des bénévoles uniquement pour faire du transport. Le transport collectif et adapté, offert par Trans-Appel, doit continuer à se développer», expose d’emblée la directrice générale du CAB, Claudia Belzile.

Les élus du Val-Saint-François étudient justement de possibles orientations et projets de développement du transport. Proposés en mars dernier par Denis Verreault, directeur général de Trans-Appel, lors d’une tournée des municipalités. Parmi les solutions envisagées, on retrouve la possibilité d’un regroupement avec le Service de transport collectif des Sources.

Incapable de répondre à toutes les demandes

Actuellement, le service d’accompagnement-transport de Valcourt est tellement populaire qu’il y a trop de demandes pour le nombre de bénévoles capables d’y répondre. Même s’il priorise les rendez-vous médicaux, le CAB n’est tout de même pas en mesure d’offrir en tout temps ce service. Ce qui entraine une certaine frustration chez des usagers. «Je comprends que ce peut être fâchant et frustrant pour une personne de Sainte-Anne-de-la-Rochelle ou de Bonsecours qui en a besoin», fait savoir Claudia Belzile.

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Ce service n’est pas gratuit. En général, la clientèle doit compenser environ les deux-tiers des coûts de l’utilisation de l’automobile du bénévole. L’autre tiers étant payé par le CAB. Le tarif, déterminé au début de chaque mois, est établi en fonction du coût de l’essence à la pompe à Valcourt.

La directrice du Centre d'action bénévole Valcourt et région, Claudia Belzile pose à son bureau.
Claudia Belzile, directrice générale du CAB de Valcourt et région, souhaite passer le message que le service d’accompagnement-transport est d’abord destiné aux personnes incapables de se déplacer et qui ont des rendez-vous médicaux.  (photo : archives du Val-Ouest)

Des bénévoles pas disponibles en tout temps

Actuellement, une quinzaine de bénévoles offrent gracieusement de leur temps pour ce service.

«Il faut relativiser : ces 15 personnes ne sont pas disponibles en tout temps. Récemment, lorsque c’était la période des impôts, il n’y avait que cinq bénévoles disponibles pour l’accompagnement-transport. Et il arrive que pendant la période estivale, il ne reste que trois bénévoles», précise Christine Rodrigue Lecours, coordonnatrice de l’action bénévole et des communications au CAB.

Autant la directrice que la coordonnatrice tiennent à souligner la grande générosité et disponibilité des bénévoles qui offrent de leur temps pour s’impliquer au sein de plusieurs des initiatives du CAB. Celles-ci ne souhaitent donc pas sursolliciter ces personnes.

«Le CAB n’est pas un service de taxi»

Comment expliquer cet engouement pour le service d’accompagnement-transport du CAB, au point d’y voir une solution aux défis de transport? Claudia Belzile croit que la population a pu être induite en erreur par des messages qui ont circulé l’an passé sur les médias sociaux.

«On pouvait lire sur Facebook : «si vous avez besoin d’un lift, appelez le CAB». Depuis, nous devons répéter aux personnes qui nous appellent que nous sommes un service de dernier recours. Le CAB de Valcourt n’est pas un service de taxi. Les gens doivent d’abord vérifier avec leurs proches et avec Trans-Appel s’il y aurait d’autres options.»

Sa collègue Christine Rodrigue Lecours renchérit en expliquant que la clientèle ne peut s’attendre à un service en continu. Compte tenu qu’il est offert par des personnes qui s’impliquent de façon volontaire.

Christine Rodrigue Lecours, coordonnatrice de l’action bénévole et des communications au CAB de Valcourt. Celle-ci rappelle qu’il s’agit d’un service offert par des bénévoles. La clientèle ne peut donc s’attendre à un service en continu.  (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

Prioriser les rendez-vous médicaux plutôt que le magasinage

Cette perception erronée des services offerts à Valcourt peut aussi s’expliquer par la diversité des services offerts par les CAB. Chacun étant autonome dans la façon de moduler son offre.

Par exemple, le CAB de Windsor, aussi situé dans le Val-Saint-François, offre un service d’accompagnement-transport pour le magasinage. Vers le Carrefour de l’Estrie et vers le Walmart du Plateau St-Joseph à Sherbrooke. Ce qui n’est pas le cas à Valcourt, qui priorise les rendez-vous médicaux.

«Il ne faut pas tomber dans le piège de vouloir reproduire ici un modèle qui fonctionne bien ailleurs. Parce que notre réalité n’est pas nécessairement la même. Géographiquement, la région de Valcourt est un pôle un peu plus isolé du Val-Saint-François. Parce que nous ne sommes pas à proximité d’une autoroute», soutient Claudia Belzile.

Elle signale aussi que chaque CAB développe ses services en fonction des intérêts des bénévoles de la communauté qu’elle dessert. «Quand nous avons proposé à nos bénévoles de conduire un véhicule, qui serait la propriété du CAB, pour aller faire la tournée des magasins, ça ne les intéressait pas. Si nous achetons un véhicule sans avoir quelqu’un à mettre derrière le volant, nous ne sommes pas avancés.»

Une porte grande ouverte pour l’implication

Claudia Belzile et Christine Rodrigue Lecours en profitent pour lancer un appel aux personnes intéressées par le bénévolat, peu importe la forme.

«La porte du CAB est grande ouverte pour celles et ceux qui ont le goût de s’impliquer!»

 

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